[ ~~Chapitre 1~~ ]

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Le grand départ est prévu dans exactement trente minutes et je suis plus stressé que le jour où j'ai perdu ma virginité. C'est la première fois que je vais prendre l'avion, la première fois que je change de pays, la première fois que je vais me faire palper à la douane, sans être consentante mais en disant merci tout de même. Et comme pour toutes premières fois ont dit que c'est un mauvais moment à passer mais ça ne fait pas si mal que ça finalement. Je ne pars qu'avec un petit sac à dos et une valise cabine, le billet que l'établissement m'a envoyé ne permettais pas d'avoir l'option bagage en soute et je préfère garder le peu d'argent qu'il me reste pour pouvoir me loger sur place. Chaque billet compte alors, pas de dépense superflue pour le moment !

Malgré tout je ne m'en vais pas seule, Ezio m'accompagne. Il ne pouvait pas se résoudre à me laisser partir en solo dans un pays inconnus mais c'est surtout qu'il préfère toujours avoir un œil sur moi. J'ai déjà déconné et je comprends parfaitement qu'il aura besoin de temps avant de pouvoir me refaire confiance. A mon grand plaisir je préfère qu'il soit là. Je n'ai jamais aimé les rentrées, je me suis toujours sentie comme la bête de foire que tout le mondes observe en chuchotant dans son dos parce qu'elle a quelque chose en plus ou quelque chose en moins.

Au collège déjà je me rendais malade de ces premiers moments à passer avec cette pancarte invisible autour du coup indiquant "Bonjour je suis nouvelle n'hésitez pas à m'étudier au microscope" ce n'est qu'au moment de mes études supérieures que j'ai commencé à faire un peu abstraction du regard des autres. Faut dire qu'à ce moment-là fumer était un bon moyen de ne plus trop faire attention à ce qui m'entoure et m'angoisse. Mais aujourd'hui je n'ai pas se moyen pour détendre mes nerfs gonflés à bloc alors je m'accroche au bras de mon frère afin que sa joie me contamine un peu et soulage mes maux.

Ça y est, nous sommes arrivés à l'aéroport. Je prends le temps d'étudier les lieux avec un regard attentif, je vois les voyageurs s'avancer d'un pas rapide entre les différentes files pour s'enregistrer et les quelques accompagnateurs avec des regards parfois triste, des enfants pleurant leurs parents qui s'envole pour un voyage professionnel, ou des parents qui cagole leur jeune adulte qui parte à l'aventure. Une fois de plus ce ne sera pas notre cas, nous ne sommes que tout les deux dans cette immense foule. Personne ne nous fera de signe de main ou d'accolade chaleureuse en nous souhaitant un bon vol et cela me rend un peu plus morose. Ezio c'est chargé des bagages, à vrai dire nous n'avons pratiquement rien emmené car nous n'avions rien auquel nous tenions, rien que nous ne pouvions retrouver là-bas.

Dans mon sac j'ai pris mon appareil photo Reflex, mon carnet de dessin, mon ordinateur et les quelques vêtements et sous-vêtements pour tenir le temps d'aller faire les magasins.

Après avoir passé une nuit complète à ranger chaque objet soigneusement dans mon sac je suis plus qu'agacé de devoir le vider dans un bac prévu pour passer sur un tapis roulant au contrôle, mais là encore je mords mes joues pour ne rien dire. J'attends patiemment qu'ils me rendent tous mes biens précieux. Ezio me presse à tout re ranger une nouvelle fois lorsqu'il entend que notre embarquement est imminent. Nous traversons un couloir interminable longeant la piste d'envol avec de nombreux avions de différente compagnie regroupé sur le tarmac. Je me sens comme une petite fille face à ces gros engins. Le son des roulettes des valises sur le sol n'aide en rien à faire baisser mon stress, ni même la musique des haut-parleurs. Je suis si silencieuse que mon frère cherche à faire des blagues pour m'apaiser, sans succès, je suis perdu dans mon esprit.

Nous entrons dans l'allée principale de l'avion cherchant nos numéros de place indiqué sur les casiers au-dessus des sièges. Tous à la queue leu leu l'air est devenu étouffant à l'intérieur en ce mois d'été ou c'est mon angoisse qui me serre la gorge un peu plus je ne sais pas trop. Nous ne sommes apparemment pas les derniers car il n'y a personne dans la rangé ou nous devons nous installer. Mon frère me sert la main avant que je m'assoie pour me tirer en arrière et déclare tel un enfant qu'il est toujours.
- "Je me met coté hublot. "
J'acquiesce en silence, je suis trop stressée pour redire quoi que ce soit. Ma petite valisette installée dans le rangement au-dessus, je garde mon sac sur mes genoux et j'attends en essayant de contrôler ma respiration.

NéodymeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant