La chaleur étouffante de l'été nous frappe de plein fouet en sortant de l'aéroport. Nous retirons le maximum de vêtement superflus que nous portions en partant de Lyon saint Exupéry et nous nous dirigeons vers l'endroit ou nous devons prendre le bus, emporté par la foule transpirante et pressée. On remarque tout de suite les locaux des touristes, ceux qui courent presque vers leur but précis et ceux qui sont comme nous, perdu dans ce lieu inconnu, découvrent d'un regard nouveau, chaque bâtiment comme Mimi-Siku dans un indien dans la ville. Ezio se charge de prendre des billets puis nous nous installons pour une trentaine de minutes de route jusqu'à notre hôtel réservé par l'établissement que je dois visiter dans deux jours.
Mon regard ne loupe pas un seul instant du paysage qui défile, de l'eau que l'on distingue au loin d'un côté, aux montagnes et plaines boisées de l'autre. Ces terrains avides ornés de buissons et d'herbes asséchés par la chaleur. Ont empreinte « l'autopista » dont je suppose que cela indique l'autoroute, nous sentons que nous nous rapprochons de la ville, la faune et la flore environnante se fait plus verdoyante. Il n'y a pas un seul nuage à l'horizon et la moiteur de ma peau commence à me gêner. Mon débardeur et mon short, seul rempart avant ma nudité semble être une couche encore trop importante et me colle. Si je ne les enlève pas très vite, bientôt nous ne ferons qu'un. J'espère tellement que l'hôtel est climatisé sinon je me promets de passer mon temps dans la douche. Ezio remarque un MacDonald sur la route et m'indique qu'il mangerait bien un morceau. Il a toujours faim de toute façon. Un homme de sa carrure doit manger régulièrement m'a-t-il informé une fois. Comme si leur estomac était tout le temps vide. Il n'est pas aussi sportif que moi, et je ne le suis pas vraiment d'ailleurs, c'est pour dire. Mais la boule qui s'est formée dans mon ventre depuis ce matin n'a pas dégrossis et je ne pense pas pouvoir avaler quelque chose pour le moment. Même l'odeur des madeleines maison que la petite fille assise devant nous est en train de manger me donnerait presque la nausée. Je me reconcentre sur l'extérieur essayant de faire abstraction du brouhaha que les occupants font autour de nous. Mon frère trouvera bien de quoi se rassasier une fois arriver à destination, je ne me fais pas de soucis pour ça.
Après plusieurs minutes sur la voie rapide nous commençons à distinguer des grands bâtiments à étages. La mer est plus proche également et la circulation se fait plus dense.
Les touristes prennent des clichés à travers les vitres salies par la pluie et le sable. Je ne doute pas que les photos soit acceptable cependant elles ne pourront pas refléter la beauté de l'endroit, c'est pour cela que je ne me fais pas chier à essayer. J'aurais bien assez de temps pour prendre ces magnifiques vues en direct une fois arrivé.
Sur ma gauche des palmiers sont disposés le long d'une piste cyclable séparant l'avenue de la plage, alors que sur ma droite la civilisation s'entasse ne laissant à peine la vue à de petites rues. Des scooters nous dépassent à un feu rouge, ne portant aucune autre protection qu'un casque jet ouvert sur le haut de la tête. Des claquettes au pied, short ou robe découvrant la totalité de leurs jambes. Je ne comprendrais jamais ce genre de personne complètement inconscient de la dangerosité de la chose. Étant une conductrice de moto depuis de nombreuse année je veille à ne jamais oublier un seul accessoire me protégeant. Même si je juge être une conductrice prudente j'aime la vitesse et l'adrénaline que cela engendre. J'espère pouvoir découvrir les terres de Majorque à moto et conduire en ville ne m'intéresse pas vraiment mais parcourir des villages perdus entre montagne et forêt me procure une sensation de liberté qu'aucune autre activité n'a pu me fournir jusqu'alors.
Notre moyen de transport public s'arrête enfin nous laissant descendre face à une plage de sable doré et une eau bleue, une vue paradisiaque qui donnerait presque un air de vacances à de petits Lyonnais comme nous. Cela me fait penser au seul souvenir de famille heureux qu'il me reste. Les vacances en famille au bord de mer dans le sud. Ma mère est Lyonnaise mais mon père, lui, est né à Saint Tropez. Ces parents, frères et sœurs y vivent toujours, nous allions chaque année les voir avant le divorce. Passant toutes mes journées à faire des châteaux de sable et me baigner dans l'eau parfois agitée. Laissant les vagues me bercer et surtout me faire boire la tasse. Cela me faisait beaucoup rire. Pendant que ma fratrie jouait aux raquettes maman et moi passions du temps à faire « crêpe chichi » comme elle disait. Cela consistait à s'enduire de monoï et de bronzer d'un côté puis de l'autre. J'était tellement bronzé à l'époque que mon père m'appelait la négresse verte faisant référence à un groupe de musique d'un autre temp. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi il m'appelait comme ça puisque le groupe en question n'était constitué que d'homme bien blanc. Cela me mettait en colère et c'est exactement ce qui l'incitait à continuer. Mon frère à d'ailleurs pris le relais faisant comme son modèle pour mon plus grand malheur.
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Néodyme
Roman d'amourElle / J'ai vraiment merdé dans ma vie et je ne peux m'en prendre qu'à moi. Certain choix que nous prenons nous amènes à la limite de l'inconcevable mais finalement nous le faisons quand même. J'aimerais pouvoir recommencer cette partie que je reg...