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Un cri déchira le silence présent dans la pièce, plongée dans le noir. Un cri terrifiant, déchirant. Un cri d'une douleur incroyable. La jeune femme se redressa directement, ses deux mains posées sur son ventre. Sa respiration était rapide et incomplète, alors que ses yeux s'embuaient de larmes. Six mois, cela faisait six mois que chacune de ses nuits était ponctuée de terreurs nocturnes, lui rappelant les moments insurmontables qu'elle avait vécu auparavant. Ses pleurs redoublèrent, alors qu'elle serrait contre elle l'énorme couette qui servait à couvrir son corps frêle durant la nuit. Un éclair illumina une fraction de secondes la chambre, et la brune se terra sous sa couverture, anticipant le bruit effrayant du tonnerre qui retentirait quelques secondes plus tard. Désormais, chaque bruit de ce genre la tétanisait, la laissant prostrée dès qu'ils se faisaient entendre. Ses souvenirs la hantaient, toujours, et elle était devenue une toute autre personne. Elle ne supportait plus le touché de l'étranger, la foule, et les armes à feux. Cette expérience l'avait complètement changée, et elle aurait donné tout ce qu'elle avait pour retourner en arrière, pour reprendre tout ce qu'elle avait perdu, chaque partie d'elle qu'elle avait laissé là bas. Elle aurait tué pour retrouver son passé.


Il se trouvait à une dizaines de kilomètres de la jeune femme. L'orage ne l'effrayait pas, d'ailleurs, rien ne l'effrayait, il était connu pour ça. Il se trouvait au milieux des bois, jouant entre la vie et la mort, la sienne, et celle de la personne se trouvant à ses pieds. L'éclair qui passa dans le ciel fit scintiller l'arme qui se trouvait entre ses doigts. Sa voix grave retentit dans l'obscurité :

- Un dernière volonté?

Un sourire mauvais s'installa sur ses lèvres, tandis qu'il appuyait sur la gâchette, ne laissant pas le temps à l'homme de répondre. Ce dernier tomba au sol, un trou au milieu du front, tandis qu'une sorte de cri guttural émanait de sa personne.

Il aimait ça, il aimait tuer, il aimait le pouvoir que cela lui procurait, c'était comme une drogue, et il ne pourrait jamais s'arrêter, il le savait. Il ne tuait jamais d'innocents, chaque personne passant sous son arme avait une raison d'y être, et cela lui soulageait la conscience. Mais fallait-il déjà qu'il en possède une.


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