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Ana.


Mon cri me fit sursauter et ouvrir instantanément les yeux. Je ne me souvenais plus de rien, et l'environnement autour de moi ne m'était pas familier, la couette était plus grosse et le drap qui la recouvrait n'avait pas la même odeur que la mienne. Je commençais à paniquer, à vraiment paniquer. Mes jambes tremblaient et mes yeux s'humidifiaient. « Putain mais je suis où? »

Des pas retentirent dans ce qui devait être un couloir, et je me blottissait sous l'édredon, la peur paralysait mes membres et le creux de mon estomac se serrait à cause de l'appréhension. La porte grinça, et j'agrippai de toutes mes forces le tissu pour ne pas hurler. Con n'est-ce pas? Mais je ne savais pas comment me protéger autrement. Sa voix grave et endormie résonna entre les quatre murs. Ma peau frissonna, mais je n'étais plus effrayée. C'était lui. Je ne savais pas comment, ni pourquoi, mais c'était lui, je le savais.

- Anastasia? demanda-t-il.

Le premier truc qui me vint à l'esprit fût : bordel, pourquoi mon prénom résonnait-t-il si bien entre ses lèvres? Puis je me ressaisissais et fronçais les sourcils, je me redressa ensuite. Mes yeux n'étaient pas habitués a l'obscurité de la pièce et ça me perturbais, mais c'était le cadet de mes soucis pour le moment.

- Comment vous connaissez mon prénom? Et qu'est ce que je fais ici?

Ma voix se brisa presque à la fin de la phrase, et ma bouche était pâteuse, c'était répugnant. Des bribes de la soirée repassaient en boucle dans ma tête. Mon arrivée au bar, et ses yeux noisettes, c'était tout ce dont je me souvenais et c'était réellement frustrant. D'autant plus qu'à cet instant, un mal de tête insupportable me barra le crâne. Je fermais les yeux afin de réduire au maximum la douleur et me laissais clairement retomber sur le matelas. Matelas que je sentis s'affaisser à mes pieds quelques secondes plus tard, ce qui me montra qu'il s'était assis. Je me demandais clairement ce que j'avais fais pour me retrouver dans cette merde, et mon anxiété naturelle ne m'aidais pas réellement à relativiser. J'étais dans le lit d'un mec, un inconnu qui plus est, et je n'avais que deux souvenirs de la nuit passée. « Bravo Ana, tu n'avais jamais fais aussi fort! » me murmura ma conscience, et j'acquiesçais volontiers. Au moins, j'étais toujours habillée..euh, j'espérais? Je tâtonnais mon ventre et mes hanches, recouverts d'un tissu plutôt épais, comme un t-shirt de mec. Oulah, un t-shirt de mec. Ce qui voulait dire qu'il m'avait vue à moitié nue. Génial, clairement.

- Tu me l'as dis hier soir, il répond d'un ton froid. Tu ne te souviens pas? Je t'ai empêché de te faire violée, t'étais tellement pétée que je t'ai ramené ici et je t'ai mise au lit, comme une sale morveuse.

Ouah, d'accord, sympathique le réveil. Enfin, je ne pouvais pas le blâmer, je l'avais réveillé, donc je pouvais comprendre sa mauvaise humeur. Mais ce qui me choquait le plus étaient ses mots : Violée? J'avais failli me faire violée? Bordel de merde.

Ce fût à ce moment là que tout me revint en tête. La peur, les pleurs, les mains et les lèvres sur mon corps frêle. Je montais ma main à ma bouche alors que des larmes coulaient sur mes joues sans que je puisse m'en rende compte et je fus secouée de spasmes, alors que ma respiration se faisait plus difficile. Je savais que j'étais en train de faire une crise d'angoisse mais je n'arrivais pas à me contrôler. C'était mauvais, très mauvais.


Justin.


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