La poêle

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ATTENTION !!!

Ha ha ! Je vous ai fait peur, hein ?

Ok... c'était censé vous faire peur, puis vous faire rire, mais puisque vous n'avez ni eu peur, ni ri, on va commencer les...
ATTENTION !!!
Non, toujours pas ?
Ah. Comme je le disais, on va commencer les présentations.
Je m'appelle : Mikayla Razovzky.
Mon âge : treize ans.
Mon surnom : Mika.
Ma couleur de cheveux : noirs.
Ma couleur des yeux : marrons.
Ma couleur de peau : mate.
Ma taille : plutôt grande.
Mon poids : faible.
Voilà, vous me connaissez un peu plus. Encore plus au fur et à mesure que vous lirez.
Mes parents sont divorcés depuis que je n'ai pas d'âge. Explication : lorsque mon père a appris que Maman était enceinte, il a divorcé. Comme ça. Paf. Je le vois extrêmement rarement. Comme il a abandonné Maman, ça ne me dérange qu'à moitié.
Maman essaye de fréquenter plein d'hommes. Elle m'a raconté que, quand j'étais bébé, elle était tellement désespérée d'élever un enfant seule qu'elle s'accrochait à tous les hommes qui passaient. Résultat, mon cerveau a été dérangé par ces hommes ivres, fumeurs, fous, etc. Ça, elle ne l'a pas dit. C'est mon opinion personnelle.
D'ailleurs, elle "tchitche-tchatche" avec plein de gens en ce moment. Oui, je sais, c'est bizarre. Elle me l'a sorti un jour où je lui demandais une information. Je vous préviens tout de suite, je ne suis pas très bonne élève. Le dialogue :
- Maman, c'est quoi le nom de famille de Christophe Colomb (je vous avais prévenus !) ?
- Attends, ma Mika, je tchitche-tchatche avec Gilles-Alexandre.
- Gilles-Alexandre ???
- Oui, c'est un très beau emmo.
- Maman, si tu veux parler en verlan, c'est avec femme. Meuf. Pas avec homme. Homme, on dit mec.
- Ah oui pardon.
- Tu pourras m'aider quand t'auras fini de faire ton... ton...
- Tchitcha.
- Euh... oui, ça. Tu pourras m'aider ?
- Attends, ma Mika, je tchitche-tchatche avec Gilles-Alexandre.
- JE SAIS ! Mais quand t'auras fini ???
- Attends, ma Mika, je tchitche-tchatche avec Gilles-Alexandre.
(Énervée, la jeune et séduisante adolescente partit chercher seule le nom de famille de Christophe Colomb.).
Voilà. Fin de la scène.
Après Gilles-Alexandre, il y a eu Benjamin, Claude, Philippe, Pasqual, encore Philippe, Simon et Arnold. J'ai dû agrandir ma mémoire des visages. Moi, je courtise des gentilhommes de mon établissement scolaire grâce à mon agréable figure. Waouh ! Quatre termes intelligents dans une seule phrase ! Mon cerveau surchauffe !
En attendant de faire mes devoirs (wesh j'ai la flemme), je vais... hum... bonne question. Ah ! Je vais... non, toujours pas.
POURQUOI Y A RIEN À FAIRE ICI ???

Zzzzzzz...
Zzzzzzz...
Clic-clac.
Je me réveille. AH !!! UN CAMBRIOLEUR ! La serrure ne fait pas ce bruit avec la clé de Maman ! Et la mienne est dans ma sacoche !
Affolement ! Affolement !
Bon. Calme toi, Mika. Respirons.
Ah-fou ah-fou...
AFFOLEMENT !!! AFFOLEMENT !!!
J'attrape une poêle. Je me dirige lentement vers le pallier, telle une ninja, avec ma poêle dans les mains. Lorsque quelqu'un sort du couloir, je lui donne un bon coup de poêle sur le crâne. Ça fait DONG ! et un homme en salopette tombe par terre. Maman crie :
- Mikayla !!! Tu as assommé le serrurier !
Puis elle commence à crier :
- Charles ! Charles !
Je dis, toute fière :
- J'ai assommé le cambrioleur. Le serrurier est un voleur !
- Mais, malheureuse ! J'ai fait venir le serrurier parce que tu n'ouvrais pas !
Oups.
- Oups.
- Oui, tu l'as dit ! Mais c'est pas possible ! Charles ?
Charles répond :
- Marie-France ?
- Charles, c'est Isadora !
- Oh, bonjour Marie-France ! Vous avez coupé vos cheveux ?
- Charles ?
- Oh, quelle charmante grenouille ! enchaîne-t-il en me caressant la tête.
Je lui donne un coup de poêle sur le bras.
Il me sort :
- Hé, Gertrude ! On ne tape pas Georges.
Il tape sur la poêle. Celle-ci n'apprécie pas et lui tape sur la joue. Maman, qui n'a pas pu intervenir, se précipite sur Charles et couine :
- Mika ! Charles est inconscient ! Appelle l'hôpital !
- C'est pas moi, c'est la poêle !
Elle me regarde et fait une drôle de tête. Je vais appeler le SAMU.
- Service du SAMU, bonjour (je ne suis pas sûre qu'ils ont vraiment dit ça) !
- Bonjour... je suis Mikayla Razovzky. Je vous appelle car le serrurier est inconscient.
- Quelle est la cause de l'accident ?
- Heu... poêle trop énervée.
- Hein ?
- Ben... il a tapé la poêle. Du coup la poêle l'a tapé.
Clic.
Je rappelle.
- Service du SAMU, bonjour !
- Bonjour... je suis Mikayla Razovzky. Je vous appelle car le serrurier est inconscient.
- Quelle est la... hé ! Vous venez d'appeler !
- Oui mais en fait c'est parce que j'ai cru que c'était un voleur du coup je lui ai donne un coup de poêle et après il m'a caressé et je lui ai donné un petit coup de poêle et après il a tapoté la poêle du coup la poêle lui a tapoté la tête.
- Hum...
- En plus fort.
- Mais... laissez tomber. Votre adresse ?
Je lui donne.
- Bien. Couvrez la victime.
- Techniquement on ne peux pas parler de victime.
- Mais enfin...
- C'est juste un petit coup de poêle.
- Je m'en fiche !
- Tout petit.
- Mik-je-sais-plus-quoi !
- Mikayla.
- Mikayla !
- Oui ?
- Grrrr...
- Microscopique.
- Mi-kay-la !
- Euh... vous disiez ?
- Mikayla ! Couvre-le !
Terrifiée, je bondis :
- Parce qu'il y a des gens armés en plus ?
Maman éclate de rire.
- Mets-lui une couverture ! Ou une veste !
- Ah non !
- Pourquoi ?
- Ma veste en cuir ? Deux cents balles ? Vous avez pas un peu bu ?
- Une couverture alors !
- Ah non !
- Quoi encore ?
- Non mais attendez un peu ! Ma couette douillette ? Avec les petits chatons à nœuds papillons ?
- Mikayla... tu es seule ?
- Non, y a Maman, pourquoi ? Vous êtes célibataire ?
- Euh... quel rapport ?
- Ben vous demandez ma mère.
- Mais non, je... et puis passe-la moi.
- Mamannnnnn !
Maman, toute rouge à force de rire, me prend le combiné des mains. Moi, je tourne autour du serrurier, ma poêle dans les mains et le vieil edredon rose sur la tête. Puis je vais chercher un parapluie et le pose au-dessus de la tête de la "victime" (pfff). Je vais ensuite récupérer le fusil de grand-père pour la chasse et le met sur mon épaule. Soudain, alors que (on sait jamais) je pose mon doigt sur la gâchette, une main me tapote la tête. Surprise, je... tire. Pfiouuuu ! La balle part. Elle fracasse la fenêtre et continue son chemin dans le ciel.

Oups.

Le dialogue suivant comportera des précisions sur chacun de personnages parlant.

La balle : Pfiouuuuu !
Moi : Wou. Coriace, cette balle.
Maman : Mikayla... !
Moi : Depuis quand le fusil est chargé ?
Le serrurier : Croâ !
Maman : Mikayla... !!!
Moi : Oui, c'est moi. C'est mon nom.
Maman : Qu'est-ce que tu fiches avec tout ça ?
Moi : La poêle, c'est au cas où. La couverture, pour ME couvrir. Le parapluie, pour LE couvrir. Et le fusil, pour NOUS couvrir.
Le serrurier : Croâââââ.
Maman : Mouahahaaaaaa !
Moi : Maman, mouahahaaaaaa ne signifie rien. Sois précise.
Maman : *rit tellement qu'elle ne peut plus parler*.
Le serrurier : *croisse tellement que je me demande ce qu'une poêle possède comme pouvoirs*.
Moi : Maman, est-ce qu'une poêle peut aussi transformer quelqu'un en écureuil ?
Maman : Pourquoi en écureuil ?
Moi : J'aime bien les écureuils. C'est mignon, les écureuils.
Maman : Et pourquoi une poêle transformerait quelqu'un en écureuil ?
Moi : Je sais pas. Elle l'a fait pour les grenouilles. Pourquoi pas avec les écureuils ?
Maman éclate de rire, le serrurier éclate de croissements et moi, j'éclate d'incompréhension face au rire de ma mère, aux croissements aigüs du serrurier et à POURQUOI les poêles n'ont pas de capacité à transformer quelqu'un en écureuil. C'est vrai, quoi ! Un whisky a transformé Tata en zébu. Maman et elle étaient bourrées à cause du whisky, et Maman a demandé à Tata :
- T'es quoi ? Moi chui bourréééééeeeee !
Tata a répondu :
- Et moi zé buuuuuuu !
Je regarde autour de moi et vois Maman morte de rire, le serrurier désorienté et le SAMU qui se demande qui est la "victime" parce que ma mère a l'air folle. Finalement, après avoir vu la bosse du serrurier de plus près et que le serrurier leur saute dessus en voulant chevaucher un poisson (clin d'œil à loulette40), ils ont conclu que la "victime" était le serrurier. Je vous jure, ils étaient comme dans Cluedo. "Monsieur Moutarde a une bosse. L'arme du crime est une poêle. Madame Leblanc est écarlate. L'arme du crime est l'humour involontaire. Le lieu du crime est une salle à manger. Je me fais renverser par une grenouille humaine. L'arme du crime est inconnue et personne ne veut la connaître."
Au final, ils ont embarqué Charles. Maman a fini par se calmer après une dizaine d'heures. Et moi, je me suis bien occupée.
Cool !

Mais c'est pas possible !!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant