Chapitre 3

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Je suis rentrée. Avec une heure de colle en plus. Quand le prof de maths a vu que je n'étais pas allée à la sienne (pour cause de deux heures de colle à la même heure), il m'en a mis une. Paf.
Petit sondage : si un jour, vous vous prenez une heure de colle, comment réagiront vos parents ? Parce que la mienne s'en fiche. Littéralement. Faut dire qu'elle commence à avoir l'habitude.
Bref, je rentre chez moi. Tralalalala. Je rentre et je crie :
- C'est moiiiiii !
Pas de réponse.
- C'est moiiiiiiiiiii !!!
Rien. D'habitude, Maman me bondit dessus avec les questions habituelles : "Tu as bien travaillé ? Pas d'emploi du temps chamboulé ? Tu t'es bien roulée dans la boue ? Pas d'heure de colle ?"

Destressez, hein. La troisième, c'était pour voir si vous suiviez.

LOL.

Mais là, rien. QUELQU'UN A KIDNAPPÉ MA MÈRE !!! OU L'A SÉQUESTRÉE DANS SA CHAMBRE !!! OU LES DEUX !!!
Non, les deux c'est pas possible.
AAAAAAAH !!!!!!!

Je prends ma poêle (si vous n'avez pas eu peur, vous avez sauté le premier chapitre) et m'avance douuuu-ceeee-meeennnt vers la porte de la chambre de Maman. J'ouvre lentement la porte. Quand une forme à peu près humaine rentre dans mon champ de vision, je ne réfléchis pas et saute dessus. Ça fait DONG ! Et le porte-manteau tombe par terre. Maman, les cheveux ébouriffés, lève la tête de son lit :
- Hêêêêê ? Mika, qu'est-ce qu'il s'est passé encore... ?
Oups.
Je cherche viiiiite une explication :
- Aaaaaaaaaaaaah ! Le porte-manteau est par terre ! Ouiiiiiiiii touuuut simplement parce queeeee... ha ha ha ! C'est une fooooormidable histoiiiire... j'ai... j'ai voulu tester la solidité du porte-manteau.
- En lui tapant dessus ? marmonne-t-elle en se levant.
- E-xa-cte-ment !!!
Elle pousse un cri :
- Il est cassé !!!
- Ce n'est qu'un porte-manteau.
- Ça reste un porte-manteau !!! Celui-là est cher ! Mikayla, Mikayla, Mikayla... mais qu'est-ce que je vais faire de toi ?
- Ben... comme d'habitude... qu'est-ce que tu veux faire de moi sinon ?
Elle soupire :
- Va faire tes devoirs.
- Fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!
Ah ! On a réveillé Chaussette. D'où le "Fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii". Je pars en courant. Je suis responsable de tous les furets sous ce toit, et si un furet quelconque fait des besoins sur le beau tapis propre tout blanc de la chambre de Maman, ça va barder. Surtout si, en plus, le furet en question est mon furet et qu'il décide de s'aventurer sur le splendide coussin rose bonbon sur le lit, avec l'arrière-train... je n'ai pas besoin de vous dire comment est un arrière-train de furet après la commission, et les pattes pas forcément propres et ornées de griffes bien coupantes comme il faut, c'est encore pire. Et si en plus le furet en question qui s'avère être le mien qui ne sent pas très bon élit domicile sous la couverture, dormant alors à côté de la mère ici présente et actuellement DANS le lit où le furet en question qui s'avère être le mien et qui ne sent pas très bon a élu domicile, alors là, ça devient une ultra bonne raison de partir en courant. Si votre pouvoir de déduction est très limité, je vais vous donner un coup de main : tout ça est précisément en train de se passer.
C'est pour ça que je pars en courant. Raisons précises :
1) Je vais sûrement me faire gronder
2) Et...
- Aaaaaaaaaaaaaaaaah !!!!!!!!!!!!!!
C'est bon ou je vous fais un dessin ?

Je rentre (encore une fois) du collège. Lorsque j'arrive, je crie :
- C'est moiiiiiiiiiiiiii !
Silence.
Ah non ! Ça va pas recommencer !
Non. Cette fois, je vais agir de façon calme.
Je prends ma poêle et m'approche de la porte de la chambre de Maman. Cette fois, je ne vais pas sauter sur tout ce qui a une forme humaine.
J'entre.
La fenêtre reflète une grande forme sombre. Je me retourne brusquement et je donne un coup de poêle sur la forme. Ça fait DONG ! CRAC ! CRRRRRRRRRR... GNIIIII... BOM. Puis crac, crac, gniiii, bam, ma chériiiiiiie ?.
Légende :
DONG : Bruit de poêle.
CRAC : Bruit de bois qui se décroche brusquement.
CRRRRRRRR : Bruit de bois qui se décroche lentement.
GNIIIII : Bruit de porte qui commence à tomber.
BOM : Bruit de porte qui vient de tomber.
Crac, crac : Bruit de clé dans une serrure.
Gniiiii : Bruit de porte qui s'ouvre.
Bam : Bruit de porte qui se ferme.
Ma chériiiiiiie ? : Bruit de mère qui vous appelle.
Oh oh...
Maman entre. Elle voit la porte et commence à hurler. J'adopte le bon réflexe. Non, je plaisante. Je commence à hurler aussi. Soudain, patatra. Elle s'évanouit. Là, j'adopte VRAIMENT le bon réflexe : je mets un parapluie au-dessus de sa tête (si vous n'avez pas compris, vous avez sauté un chapitre) et je vais appeler le SAMU.
- Service du SAMU, bonjour !
- Bonjour. Je suis Mikayla Razowzky. Je vous appelle car ma mère est inconsciente.
- Quelle est la cause de l'incident ?
- Ah mais non mais y a pas d'incident.
- Alors pourquoi vous appelez ?
- Je viens de vous le dire. Maman est inconsciente.
- Mais alors c'est un incident.
- Mais non je vous dis. Y a pas de feu.
- Tu confonds incident et incendie.
- Ah. N'empêche que y a pas de feu.
- L'incident. Comment c'est arrivé ?
- Ben... comment vous dire... la porte est tombée.
- Elle est dessous ?
- Non. Elle a crié et puis badaboum bing bang. Elle est tombée.
- Mais pourquoi la porte est tombée ? Et pourquoi ELLE est tombée ? Vous m'avez dit qu'il n'y avait pas d'incendie.
- Mais vous venez de me dire que c'est un incendie où y a pas de feu !
- C'est l'inverse !
- Aaaaaaah...
- Bref. Respire-t-elle ?
- Ben comment vous voulez que je le sache ?
- En mettant ta main devant son nez.
- Berk.
- Ou sa bouche.
- Ah bah c'est bon.
- Elle respire ?
- Mais qu'est-ce que j'en sais moi ?
- EST-CE QU'IL Y A DE L'AIR QUE TU SENS ???
- OUI !!!
- Bien. Est-ce qu'elle est consciente ?
- Non.
- D'accord. Parle-lui.
- À quoi ça sert ? Elle répondra pas.
- Même ! Et mets-là en PLS !
- En quoi ?
- Position Latérale de Sécurité.
- Position quoi ?
- LATÉRALE !!! Sur le côté, quoi !
- Ah ok. Voilà.
- Maintenant, couvre-la.
- C'est déjà fait, j'affirme, toute fière. Le parapluie est parfait.
- Le parapluie !?
- Ben oui. Elle est couverte, comme ça.
- Mais non ! Quelque chose de chaud !
- Ah ben ça c'est bon ! Elle a son cache-oreille !
- Gnnnnnnn...
- Quoi encore ? C'est chaud, un cache-oreille.
- Bon. Ton adresse.
Je lui donne.
- Mets lui une couverture. On arrive.
Je commence à lui expliquer que ma couverture est bien trop mignonne avec ses petits chats pour être portée par un individu qui pourrait vomir dessus à tout moment, mais il a déjà raccroché. J'attends, puis je mets l'édredon rose sur elle. Le SAMU arrive enfin.
J'ouvre la porte et les tire jusqu'à Maman. Maman se réveille. Bien qu'elle se soit évanouie à cause de la porte, elle devait être un peu malade car elle vomit sur l'édredon. Je m'exclame :
- Ah ben ça ! Une chance que je n'aie pas mis mes petits chats là-dessous !
Les infirmiers me regardent, dubitatifs, puis continuent leurs petits trucs. Puis Maman part à l'hôpital pour s'assurer qu'elle n'a rien. Moi, je vais dans la chambre de Maman arroser les plantes.
Elle a racheté toute sa literie pour cause de furet trop curieux (voir au-dessus).
Soudain, perdue dans mes pensées, je bute sur une plante, fait un salto, le plus grand vol plané de toute l'histoire des vols planés et j'atterris le poignet en avant. Crac !
Je hurle :
- Wouaaaaaaaïïïïaaaaaaa ! Ouh, ouuuuuuh... aaaaaaaaah ! Iiiiiiiiiiiii...
Je cours vers le téléphone.
- Bonjour, je suis Mikayla Razowzky. Je vous appelle... ouaïaï... car je me suis ouille fait mal au aïe poignet.
- Quelle est la cause de l'incident ?
- Y avait... aïe... une plante... j'ai pas vu... tombée.
- La plante est tombée ?
- Mais non, triple buse, JE suis tombée !!!
- Wow ! Ne me parles pas comme ça.
- Desolaaaaaaaïée... pétard de bois ça fait maaaaaaal...
À sa demande, je donne mon adresse à la triple buse. Sérieux, si j'ai mal au poignet, c'est que JE suis tombée ! Pourquoi une plante m'aurait pété le poignet ? Tssssss...
Le SAMU arrive. Ils me font monter dans l'ambulance et on part à l'hôpital. Ils me demandent :
- Où sont tes parents ?
- Papa n'est plus là et Maman est à l'hôpital.
- Pourquoi ?
- À cause de la porte.
Il fait une tête un peu effrayée (???) et ne cherche pas plus loin. Arrivée à l'hosto, on me donne des calmants en attendant que je sois prise en charge.
Je suis prise en charge.
Diagnostic : entorse au poignet.
Le docteur était chelou. Il a fait bouger mon poignet dans tous les sens et au final il a dit :
- Ah ! Je crois que tu t'es fait mal au poignet.
Ma réponse :
- Mais c'est pas vrai !!! Y a que des triples buses dans cet hôpital !!!
- Heu...
- Mais enfin, monsieur, vous voyez bien que j'ai HORRIBLEMENT mal à la gencive.
- Quoi ?
- C'est vrai, quoi ! Vous savez pas que quand quelqu'un se tient le poignet en gémissant et que le poignet en question est tordu et gonflé, ça veut INCONTESTABLEMENT dire que le blessé a une infection irritante et inflammatoire de la gencive.
- Je me coucherai moins bête ce soir, sourit-il.
- Mais vous êtes vraiment une triple buse.
- Mais enfin, petite, je suis diplômé. Je sais bien que tu n'as pas d'infection à la gencive. Je tentais juste de détendre l'atmosphère.
Silence. Je me taisais devant l'incroyable répartie de cet homme, puis je suis restée bouche bée en apprenant que c'est possible de me faire taire.

Bref, bras en écharpe. Ou plutôt poignet.

Grrrrrrr.

Quand j'y repense, j'ai vécu de drôles d'aventures aujourd'hui.

Cool. Grrrrrrr.

Cooogggggrrrrrrlll.

Voilà ! Quand je ne sais pas si une info est positive ou négative, je dirai ce... cette... ce truc.

Cooooggggrrrrrllll.

*****

Hey !
À partir de maintenant je vais "conseiller" des histoires qui m'ont plues, la première :
- de jaimelechocolat38, une histoire avec le titre en arabe.

Voilà, allez voir ça vaut le coup 😉

Mais c'est pas possible !!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant