Chapitre 4

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Chaussette me grimpe sur l'attelle. Je la descends. Puis je me remets à ce stupide devoir de français.
"Décrivez votre animal de compagnie ou un membre de votre famille", pfff ! Comment ils veulent que je décrive Chaussette ?

Mon furet s'appelle Chaussette.

Tous les grands écrivains ont bien commencé quelque part.

Elle est marron, avec de grands yeux noirs.
Ses activites favorites sont de grimper sur moi, de dormir sur son lit-brosse à cheveux, de jouer avec des bidules en carton et de faire des bêtises.

Ses bêtises... je me rappelle de celle de mercredi. Elle a réussi, je ne sais comment, à monter sur la porte (on en a mis une autre depuis l'épisode de la poêle) et elle est restée là. Tranquillement.
Quand ma mère est rentrée à la maison, elle a ouvert la porte de sa chambre. Et Chaussette lui est tombée dessus.
Mais le pire, c'est qu'avant de monter sur la porte Chaussette avait fait une autre bêtise.
Elle était allée dans le dressing de ma mère, qu'elle avait vidé pour y entasser des milliers de pots de peinture appartenant à sa sœur, Olivia (le zébu), qui est bricoleuse et qui peint les maisons des gens. Elle déménage et a donc besoin de nous pour garder ses pots de peinture. Bref, les pots étaient usés, et le couvercle était super facile à enlever. Chaussette a décidé de faire de l'escalade, sauf que les pots se sont renversés. Chaussette ET le sol étaient maintenant couverts de peinture rose, verte, bleue et blanche. Bref, Maman, affolée par cet "objet" gambadant sur sa tête, a commencé à courir partout. Elle a glissé sur la peinture et est tombée dedans. Et il y avait énormément de peinture sur le sol. En gros, elle s'est transformée en peinture.

Jeudi, Chaussette a fait une bêtise encore plus... spéciale. Depuis une semaine, je lisais un roman policier - ce qui est déjà surprenant, parce que les livres et moi, ça fait 350 - et, le temps d'aller en cours, je l'avais laissé sur ma table de nuit. Chaussette avait profité de cette opportunité pour grimper sur le livre, qui est tombé de la table. Mon furet (qui s'est retrouvée sous le livre) a trouvé ce coup de théâtre
for-mi-dable et est restée plantée là, en position d'étoile de mer (ou de crêpe). Quand je suis rentrée huit heures plus tard, j'ai trouvé le livre par terre, je l'ai soulevé et j'ai découvert Chaussette, qui dormait dessous. Le pire, c'est que touuuutes les pages portaient une empreinte de corps de furet.
Mais le pire est à venir. Le lendemain, c'est à dire hier, j'avais une fois de plus laissé mon livre, mais cette fois sur mon lit. Chaussette a reconnu le livre et est montée sur le lit pour redormir dessus. Sauf qu'elle a voulu passer SOUS le livre comme la veille. Alors elle a tenté de passer, sauf qu'elle n'y arrivait pas. Alors elle a rongé le livre en plein milieu pour pouvoir se glisser en dessous.
Quand je suis rentrée le soir, j'ai trouvé mon roman complètement déchiqueté. Et comme par hasard, la taille de mon furet était par-fai-te-ment adaptée au trou. Je l'ai appelée, furieuse ; elle est venue à l'entente de son nom (z'avez vu le dressage de ouf ?) et je lui ai montré mon bouquin, furax. Quand elle a compris que je n'étais pas spécifiquement joyeuse et fière d'elle, elle a déguerpi. Si bien que pendant dix minutes, je courais comme une folle après ma furette. Puis j'ai compris que je n'arriverai pas à l'attraper.

Je redescends sur terre. Et je m'aperçois que la feuille sur laquelle j'écrivais est toute tâchée de peinture. Chaussette est allée se rouler dans un coin du dressing où il restait de la peinture. Et elle est montée sur mon bureau.
Je prends ma feuille, désespérée. Puis j'ai une idée. J'écris à toute vitesse ce que je viens de vous raconter (sur une autre feuille hein, je suis pas folle comme ceux qui assoment le premier venu) et j'agrafe les "preuves" : la feuille pleine de peinture et le livre (je l'ai gardé, oui. Mais hélas, impossible de savoir la fin. VOUS SAVEZ CE QUE ÇA FAIT DE NE PAS SAVOIR LA FIN D'UN POLICIER ???), mais aussi la photo de ma mère dégoulinante de peinture, toujours avec Chaussette sur la tête (eh oui, je suis toujours prête à dégainer mon portable, même avec le bras en écharpe, pour les occasions uniques).
Le surlendemain, pour la présentation orale, j'aimante mes "preuves" au tableau (sauf le livre que je pose là où il y a les feutres du tableau) et commence à réciter ma description. Plusieurs rires étouffés retentissent pendant que je parle. La prof annonce les commentaires et la note :
- Mikayla, je suis étonnée de ta présentation. Le fait que tu aie pris des exemples ajoute une touche de fantaisie.
Puis elle viens me montrer la feuille où il y a les notes (elle dé-teste dire la note à voix haute devant toute la classe).

Originalité : 19/20
Texte : 17/20
Oral : 14/20
Comportement au tableau : 18/20

Moyenne : 17/20

Dix-seeeeept !!!!!!
C'est la première fois que j'ai une aussi bonne note ! Surtout en français. Quand on sait qu'en général, je divague un peu pendant mes contrôles, c'est un exploit. Tenez, vous voyez, le Petit Prince ? On devait parler dans notre interro du passage du serpent. Eh bien devinez quoi ? J'ai encore la copie :

Le serpent tue le Petit Prince. On pourrait penser qu'il est méchant, mais il permet au Petit Prince de retourner sur sa planète. Alors il est plutôt gentil en fin de compte. En fait, ce passage n'est pas réaliste du tout. Les serpents, c'est méchant dans la vraie vie. Mon grand-oncle a failli mourir à cause d'un serpent. Il ne savait pas qu'il ne faut pas bouger quand on se fait mordre. Du coup il a commencé à sauter partout. Moi je sais qu'il ne faut pas bouger. Je l'ai lu dans Science & Vie Junior numéro 75. Dans ce numéro là, il y avait aussi "à partir de combien de gouttes d'eau ça déborde d'une pièce d'1 €". J'ai testé, et j'ai fait sept gouttes. Même que je voulais absooolument faire plus que 10, alors j'ai réessayé, encore et encore, et c'est quand Maman a commencé à hurler que je me suis rendue compte que la table était trempée. D'ailleurs, en parlant de pièces, il y a vraiment peu de chances qu'un jour on gagne à l'Euromillions.

Et comme ça encore plein de temps. Mais c'est vrai que pour l'Euromillions, c'est vraiment un coup de bol. Pareil, le Loto. Vraiment une arnaque. On gagne jamais, et au bout d'un moment, à force d'acheter les tickets, on finit vraiment par dépenser un million.
Et voilà !!! Vous avez vu ???
Bref, j'ai du mal à rester sur le sujet. En parlant de sujet, il y en a un intéressant en arts plastiques. Ça parle de...
Et je m'y remets !!!
Mais c'est pas possible !!!

Mais c'est pas possible !!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant