C H A P I T R E U N
Mon père m’a déjà dit que le ciel auparavant, était bleu. Et qu’il y avait de jolies tâches blanches, appelés des nuages. J’ai toujours rêvé de voir le ciel bleu. Celui que j’ai toujours connu, est d’un gris déprimant. Je suis sur le toît de mon cube-logement. Il est bien plus haut que les autres cubes-logements résidentiels, puisqu’il s’agit de l’institut d’apprentissage féminine, où chaque jeune fille est passée pour devenir la femme parfaite. Plus loin, la clôture sous surveillance et électrifiée 24 heures sur 24, me sépare de l’institut d’apprentissage masculin. J’ai toujours rêvé de m’y aventurer pour défier les lois. La sonnerie retentit soudainement. Je dois rentrer pour le dîner. C’est une sonnerie dure et agressante que je donnerais tout ce que j’ai pour la détruire. Elle me brise mes espoirs, et me ramène toujours durement à la réalité. J’attends deux minutes. Cela suffira pour aujourd’hui comme délais de retard. Les surveillantes finiront par s’apercevoir de quelque chose et je ne veux pas qu’elles découvrent mon sanctuaire secret sur le toît. Je saute en bas. Plusieurs diraient que c’est du suicide. Qu’une femme respectée ne devrait pas faire cela. Que c’est complètement fou et hors principe. Ce geste me procure une sensation forte. De l’adrénaline. Il montre aux personnes que je ne me fie pas aux règles et aux mesures. Que je ne suis pas comme les autres, obéissantes et sages. Que jamais je ne me plierai aux ordres de la société. Que je suis libre. J’atteris violemment sur le dos me coupant le souffle durant de longues secondes et écrasant ma cheville. La douleur survient rapidement après. Je me lève difficilement et me rends à la cafétéria. Je marche sur ma cheville en ignorant la douleur et feignant d’être en pleine forme. Mais à chaque fois que je m’appuie dessus, une douleur atroce me prend de cours. C’était stupide. Mais cela m’a fait du bien. Je m’assois à ma place assignée. Près de la seule amie que j’ai; Eliya. Ses traits sont tendus et elle me chuchote:
- Si tu arrives toujours en retard, ils vont te mettre une puce qui suivra tes moindres faits et gestes!
- Eliya, n’avales pas tout ce qu’ils disent. La société vous fait croire ceci pour que vous vous comportiez comme ils veulent. Et ça fonctionne. Ils ont d’autres choses à faire que de regarder une gamine de 16 ans à l’institut.
Elle soupire.
- Fais attention pour moi Acia! Tu finiras par te faire prendre.
Eliya est non seulement ma seule amie, mais la seule au courant de mes activités clandestines.
- Qu’as-tu fait aujourd’hui?
- Je ne suis qu’allée sur le toît.
Elle lève les yeux au ciel.
- Et tu es descendue en sautant, n’est-ce pas?
- Évidemment!
- Ça expliquerait ta cheville.
- Je crois qu’elle est foulée, dis-je.
- Oui je crois bien aussi. Mais je vois que tu as amélioré ta technique pour camoufler ta blessure. Il ne reste que cette petite grimace sur ton visage quand tu t’appuies dessus!
- Vas te fouler la cheville et essaie. Après tu me reviendras avec tes commentaires.
Elle soupire. Eliya est très jolie. Dommage qu’elle ne peut pas montrer sa beauté librement! Ses boucles blondes lui arrivent à la hauteur des épaules. Ses yeux sont d’un brun si joli, que j’en reste souvent accroché. Cependant, tous les jours, nous devons porter notre uniforme gris. Une veste et des pantalons gris. Ils sont conçus pour garder la chaleur corporelle, et les moindres signes vitaux. Une puce est insérée à l’intérieur et sonne si nous sortons de l’enceinte de l’institut. Elle est reliée à des générateurs qui envoient des officiers. Nos cheveux sont constamment amassés en queue de cheval, ne laissant aucune trace de coquetterie. À partir de 17 ans, nous avons le droit d’être jolie pour attirer le partenaire choisi à notre place, notre destiné. Notre uniforme sera noir et moulant. Et aux rares occasions, nous pourrons porter des robes, comme avant la Fin. C’est comme cela que je nomme le début du Nouveau monde. Il y a plusieurs siècles. Certains pensent qu’il s’agit d’une légende. Mais je sais que c’est vrai. Bram me l’a dit. Et Papa aussi. Je n’avais que six ans. J’étais assise près de lui et m’a tout raconté. Il ne m’en a plus jamais reparlé. J’ai déjà essayé d’aborder la conversation, mais il a feint de l’oublier.
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C A P T I V E
RomanceDans la société, il n’y a aucun contact entre les filles et les garçons. Excepté pères et frères, de qui nous sommes séparés à l’âge de 12 ans. À 18 ans, selon les caractères psychologiques et physiques de chaques personnes, les couples sont choisis...