Lorsqu'Elea se leva le lendemain, elle se sentait reposée et calme, malgré le rendez-vous de ce soir. Si on pouvait appeler ça un rendez-vous.
Elle s'habilla tranquillement d'un jean clair et d'un pull en laine rose pâle accompagné de petites chaussures à talons de la même couleur que son haut et se maquilla légèrement, afin d'être la plus mature possible pour que son mentor ne pense pas qu'elle soit une gamine. Elle ajouta même une paire de petite boucle d'oreille afin que son visage ne paraisse pas trop vide avec ses cheveux attachés en un chignon strict. Elle prit son petit-déjeuner rapidement, c'est-à-dire un thé vanille - son préférer-, avec une pomme, et partie avec son sac en direction de la gare.
Elle s'était préparée pour ce soir, de peur de n'avoir pas le temps de le faire lorsqu'elle rentrerait le soir comme elle devait faire des courses. Elle avait donc préparée un sac avec tous ses papiers et clés USB de son dossier. Heureusement pour elle, ce jour-là était un peu plus chaud et lui avait permis de laisser son manteau à l'appartement, bien qu'elle pense qu'elle en aurait probablement besoin ce soir.
Lorsque son train arriva, elle eut un hoquet de dégoût face au monde qui se trouvait dedans. Comment c'était possible qu'il y est autant de monde ? Elle détestait se trouver dans des trains bondés car ça signifiait qu'Elea devra être collé à des personnes plus ou moins nettes, propres et galantes. Une fois, elle avait du passer tout le voyage avec une main sur son cul, sans qu'elle ne puisse rien y faire. Rien que d'y penser, elle avait envie de vomir.
Par chance, elle trouva facilement sa nouvelle amie, Abby et se dirigea rapidement et difficilement vers elle. Quand elle arriva à destination, elle vit la brune qui parlait avec un homme. Intriguée, elle n'osa pas trop la déranger, mais Abby la vit et lui dit joyeusement bonjour. Abby lui présenta l'homme avec qui elle parlait qui se trouvait être un étudiant de sa fac. Il était assez grand avec une peau matte, des cheveux noirs qui tombait en boucle souple sur son front et des yeux bleu-vert qui ressortait sur son visage viril. Elea lui souri gentiment bien qu'elle avait déjà oubliée son prénom, et s'excusa auprès des deux jeunes gens pour les quitter. Elle s'éloigna légèrement et sortit son livre de la veille qu'elle n'avait pas encore finit.
Heureusement, Elea n'oublia pas de sortir lorsque le train s'arrêta à la gare de l'Université. Elle retrouva facilement Abby, qui n'était plus avec le jeune homme, et la rejoins. Cette dernière lui sourit chaleureusement et lu expliqua ce qu'elle faisait avec le gars - qui s'avérait s'appeler Noah.
- Non mais, comme mon mentor c'est un vieux, il s'occupe de plusieurs élèves. Et on est trois - en me comptant hein ! Et Il nous a envoyé un mail grouper pour nous donner un rendez-vous dans l'après-midi comme il a un trou - genre on a tous les mêmes emplois du temps que lui, tu vois ? Du coup, je vais louper le cours de littérature latine. Abby souffla un peu énervée et reprit. Enfin bref, Noah est plutôt chouette comme type. Par contre, il y a une autre fille et elle est lourde ! T'imagine même pas, c'est le genre "tout dans les seins rien dans la tête !" tu vois ? Enfin bref, heureusement que Noah est là parce que, entre le prof sadique et la conne, j'étais réellement en train de flipper, tu vois ?
- T'es un peu stresser, non ? demanda Elea en ne pouvant s'empêcher de sourire.
- Ouais, avoua la brune. Ça se voit tant que ça ?
- Ça dépend, tu veux vraiment que je compte le nombre de "tu vois" de ton monologue plus long que possible, surtout pour dire ce que tu as dit hein, tu vois ? Imita la châtain en riant franchement cette fois.
- Arrête ! Ce n’est pas drôle, ria à son tours Abby. Si je réussie pas je suis dans la merde !
- Comme tout le monde, souri Elea. Aller, ça devrait aller quand même ! Courage ! Compatit la jeune femme.
- Et toi, tu stresse pas ? Demanda la brune timidement.
- Si, à mort, mais je n’ai pas le pire des profs, alors ça me rassure déjà un peu. Bien que je ne sais pas encore comment on va réussir à travailler ensemble.
Abby gloussa légèrement en s'installa dans la salle de littérature anglaise qu'elle suivait ensemble. Côte à côte, elles suivirent avec attention et en silence les deux heures de cours.
Le reste de la journée passa tranquillement, bien que le stresse montait dans le ventre d'Elea, formant une boule d'anxiété grandissant au sein de son petit corps. Abby était restée avec elle presque toute la journée mais était partie en plein après-midi, accompagner du jeune Noah, pour leur rendez-vous avec leur mentor. Elea finit les cours seule, n'ayant plus Abby avec elle, et rentra dans son quartier vers 18h.
Elle eut le temps de s'arrêter à l'épicerie près de chez elle pour faire des courses et elle rentra ensuite rapidement chez elle pour tout ranger. Elle décida de faire une retouche maquillage et de se brosser les dents avant de prendre un autre sac, qui contenait ses dossiers pour l'étude - et elle y ajouta son ordinateur -, d'enfiler son manteau et de partir rapidement pour ne pas être en retard.
Elea arriva devant le De Lagos pile à l'heure. Elle entra donc et s'installa à une table en attendant son professeur. Ce dernier arriva presque à sa suite et la salua d'un sourire de loin, avant de venir jusqu'à sa table. La jeune femme ne put empêcher son regard de s'attarder sur les douces lèvres de son mentor qui lui souriait. Il était habillé d'un simple jean, d'un pull vert foncé et d'une veste en cuir qui le rendait extrêmement séduisant. Il retira doucement sa veste et la posa sur le dossier de la chaise avant de s'installer en lui parlant. Elle ne l'écoutait pas vraiment mais hocha la tête en souriant, comme si elle écoutait. Elle le vit ensuite faire signe à un serveur qui vint prendre les commandes : deux verres de vin rouge, une pâtes bolognaise et une salade.
Lorsque le serveur partit, Elea leva timidement les yeux vers son professeur et croisa le regard de ce dernier. Il avait des yeux gris clair, aux reflets plus sombres, qui étaient vraiment magnifique. Sans pouvoir détourner les yeux, elle lui sourit timidement, se flagellant mentalement d'être aussi cruche, alors qu’Aaron Roben ne pouvait détacher ses yeux du visage délicats de son élèves.