Sans titre.

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"La clope dans la main, l'air pas tout à fait serein.
S'allumant la cigarette d'un geste maladroit, la mettant dans sa bouche entre ses lèvres tremblotantes, ses dents qui la mordillaient un peu.
C'était la première fois qu'il fumait.
Il laissait échapper de temps en temps un rire nerveux, c'en devenait comique. Par la fenêtre s'échappaient les uns après les autres quelques ronds de fumée, quelque peu déformés par la peur et la tristesse.
Il jeta sa cigarette, en alluma une autre ; se laissa aller par la radio qu'il avait allumée. Ça passait des vieux tubes des années 90, pendant que la chambre commençait à empester.
Il ne se souciait plus trop de rien, maintenant, il était à l'aise, il rêvait : la clope faisait son effet.
Chantonnant à mis-voix une chanson jazz, il était sur le bord de s'endormir.
Pensif, il riait tout seul, il se disait : "Si seulement les autres savaient ce que je fais ! S'ils savaient !... ah, le petit coincé paraîtrait moins timide tout à coup, c'est sur.". il ouvrait la bouche pour laisser passer un filet de fumée grise.
Il toussa, la tête lui tourna. Seulement un peu, mais suffisamment pour quelle crache par terre sa clope. Il se regarda dans le miroir accroché au mur. "Que je suis laid, ma laideurs me rend encore plus moche chaque jour." Il se détestait littéralement, intérieurement. Secrètement, presque.
Une heure du matin, Il n'arrivait pas à dormir, Il réfléchissait au bahut, ce que diraient les autres s'ils le voyait comme ça, hors de son cadre de gentil petit garçon qui ne refuse rien à personne.
Trois heure du matin, cela faisait une heure qu'il avait repris son paquet et qu'il enchaînait les cigarettes, prenant soin de les jeter dans la rue, pour que le lendemain, toutes traces aies disparue.
Cinq heures du matin, il s'endormait enfin, marmonnant qu'il détestait le monde, qu'il voulait qu'on le laisse en paix.
Il reprendrait sûrement son paquet le matin suivant, inventant une maladie à ses parents, ignorera les rumeurs de l'école qui lui avaient fait tant de mal auparavant."

Anonymous.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant