Jamais je n'aurais cru que ce Don que ma sœur et moi avions reçu pourrait sauver la planète et même l'univers entier. Et pourtant, je suis là, tenant les mains de ma jumelle, nous faisant mitrailler, essayant d'anéantir notre plus grande menace... tout ça juste à cause des pouvoirs que l'on a reçu on ne sait pourquoi à notre naissance.
Bon, commençant par le début, dix-sept ans en arrière, le jour de notre naissance. Ce jour-là, toute notre famille proche -nos parents, grands-parents paternels- était présente : c'était la première fois que ma mère arrivait à terme, alors imaginez la joie d'avoir des jumeaux. Tous ce que je vous raconte là, c'est notre grand-mère qui nous l'a raconté. C'est ma sœur qui est sortie la première et quand moi j'ai pointé ma petite tête, tout le monde a était surpris : le médecin avait dit que ma mère attendait des vrais jumeaux, c'est-à-dire des jumeaux qui se ressemblaient, pourtant, ma sœur et moi étions totalement opposée ; elle -appelé Emily, était blonde vénitienne alors que moi mes cheveux étaient plus noir que l'ébène, pour autant que cela soit possible. La seule chose qu'on avait en commun était cette petite touche rousse qui se reflétait au soleil. Cette différence s'est accentuée en grandissant. Emily prit vite des centimètres et restait mince, elle était plutôt du genre pom-pom girl. Moi, vrai garçon manqué, j'étais plus du genre sportive et j'étais plus petite qu'elle. Depuis l'école primaire, c'était la plus populaire, tandis que moi, je me fondais dans l'ombre, préférant la solitude aux faux amis qu'avait ma sœur. Pourtant, toutes ces différences ne nous ont pas empêchées d'être aussi proches que pouvaient l'être deux êtres-vivants. Chez nous, on ne se séparait jamais, et on sentait toujours quand l'autre avait un problème. On se confiait tout et même si on se disputait quelque fois, on restait soudées. On aurait pu être siamoise, cela n'aurait rien changé. J'adorais ma sœur et je savais que c'était réciproque. Nous avions encore une chose en commun : un goût prononcé pour les bêtises mais surtout ce qu'Emy et moi appelions des Dons. Depuis qu'on pouvait réfléchir de nous-même, on y avait pris conscience : je pouvais amplifier ou diminuer n'importe quoi, que ce soit physique ou psychique, et ma jumelle maîtrisait les éléments : elle pouvait créer du feu, l'attiser avec le vent, l'éteindre avec de l'eau et cacher ces trace grâce à la terre et sans rien toucher, en restant assis. Le seul problème dans ces Dons, c'est qu'ils « influençaient » notre caractère ; Emily pouvait vite s'énerver, et moi, on pouvait penser que je ne ressentais aucune émotion ou alors que j'étais trop émotive. Nous nous sommes toujours débrouillées pour réussir à nous contrôler jusqu'au jour nos pouvoirs se sont accrus si bien qu'ils ont fini par déclencher une catastrophe -enfin, c'est plutôt ma sœur mais à la fin, on s'est fait renvoyés toutes les deux ; on était en fin de seconde au lycée. Ce jour-là, ma jumelle, pourtant calme, s'est énervée subitement après un des élèves car il n'avait pas fait ce qu'elle lui avait demande -Emily faisait partie du conseil des élèves et organisait le bal de fin d'année avec les term'. On ne traînait toujours pas ensemble, sa popularité n'étant pas descendue, si bien que je n'avais pas pu réagir à temps, et ce fut quand les cris ont commencé que je me suis dirigée sans me presser vers la source du bruit, comme tous les autres élèves. Mais quand j'ai vu les flammes et le regard effrayé et concentré de ma sœur, je me suis précipité vers elle.
« -calme-toi ! Respire et calme-toi ! Tu mets le feu à tout le lycée et tout le monde te regarde !
-je sais ! J'essaye ! Mais je n'y arrive pas ! »
Là, les flammes se sont dressées encore plus haut et nous ont encerclées.
« -pourquoi n'utilises-tu pas ton Don pour m'aider ? Au lieu de me regarder sans rien faire !
-j'essaie déjà de diminuer ton foutu feu mais tu me contres ! Grognai-je entre mes dents Et je t'en supplie, essaie de te calmer par toi-même ! »
Elle ferma les yeux, et respira profondément. Concentrée sur elle et ses émotions, on entendait tous les autres bruits : la sirène d'alarme du lycée, les voix affolées des professeurs et le bruit que j'attendais, l'activation de l'extincteur.
« -maintenant, je vais diminuer ta colère et tu vas la chasser de ton esprit. Puis tu éteins ton feu. Au bout de cinq minutes, nous ressortîmes, fatiguées et en sueur, les vêtements plein de cendres du cercle enflammé enfin maîtrisé. Nous nous écroulâmes par terre. Une paire de jambes en costard s'avança jusqu'à nous. On leva les yeux vers notre proviseur adjoint :
« -Dans mon bureau. Immédiatement ! »
Et cette réunion se termina par notre expulsion du lycée. Comme c'était la fin de l'année et que nous étions plutôt de bonnes élèves, notre renvoi ne nous obligea pas à redoubler, cependant, aucun lycée du coin ne voulut nous prendre pour la rentrée prochaine et mes parents ont dû déménager et nous inscrire dans une école privée. Les vacances d'été sont passées plus vite que les autres, occupées à aider nos parents à ranger les pièces et à aménager nos nouvelles chambres malgré notre interdiction de sortie. Nos chambres étaient beaucoup plus grandes que celles d'avant et nous avions une chambre chacune -toute la maison était beaucoup plus grande. À la fin de l'été, après avoir récupérer l'autorisation de sortir, on se sauva pour visiter notre nouveau chez nous. On avait emménagé dans le Sud-ouest de notre chère France, et pourtant on se croyait à Beverly Hill. Les montagnes en plus. Notre quartier très huppé se trouvait à une centaine de mètres de la plage. Les maisons était toutes aussi riches que les autres et on croisa quasiment personne, sauf deux ou trois limousines qui remontaient la rue. Ma sœur et moi nous dirigeâmes vers la mer. Arrivées au bord de la plage, on enleva nos chaussures et continua à marcher sur le sable encore chaud. Je voyais Emy réfléchir.
« - A quoi penses-tu ?
-À demain. À la rentrée... je ne sais pas ce que ça va donner... tu sais aussi bien que moi que je risque encore perdre le contrôle. Et toi aussi.
-Oui, mais moi c'est moins grave. Moi j'aurais juste l'air d'un cas soc' alors que toi, tu fais brûler les lycées ! »
Une tape sur l'épaule accueillit mes paroles.
« -hé ! Je déc', pas besoin de me frapper aussi fort ! M'exclamais-je, en me frottant l'épaule
-je sais, mais fallait que j'en profite pour que je puisse te frapper. Revenons à notre problème. D'un côté tu n'as pas tort, c'est moi la plus dangereuse. Et je ne sais pas comment j'arriverais à me contrôler pour l'instant...
Je rigolai :
-Je reste avec toi, comme ça, on s'aidera mutuellement.
-C'est une excellente idée !
-Quoi ! Je me moquais, c'était pour plaisanter ! J'ai envie de garder ma petite vie solo, moi !
-Je sais, mais tu n'avais pas qu'à lancer cette idée, car ça n'empêche pas qu'elle soit bonne. Me voyant grimacer, elle insista ; allez, c'est notre meilleur moyen !
-Et ta popularité ? Si on reste ensemble, avec mon caractère, je vais faire fuir tout le monde.
-C'est pas grave. De toute façon, si t'es avec moi, je te secouerai, parce que je sais très bien que tu peux être sympa. Quand tu veux. Elle me lança un regard suppliant. Mais j'ai besoin de toi. Je ne m'en sortirai pas toute seule...
-moi aussi, j'ai besoin de toi, mais n'empêche, je vais pourrir ton année.
Elle me regarda avec ces horribles yeux suppliant, contre lesquels je n'avais jamais aucune chance de lutter. Je soupirai et sortit à contrecœur : c'est bon, c'est d'accord, on ne sépare plus jamais. »
Et je levai le petit doigt en signe de promesse, ma jumelle le crocheta avec le sien et ensemble nous dîmes notre phrase fétiche :
« -ensemble un jour, ensemble toujours. »
Après l'incantation, elle me lança un regard espiègle et avec sa magie, m'enterra dans le sable sans me laissé le temps de me défendre.
« -hey ! » Protestais-je
Elle rigola et je finis par l'imiter. Je diminuai la quantité de sable et sorti du trou. On s'amusa un peu dans l'eau, puis on retourna au coucher du soleil chez nous bras dessus-dessous.

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Pouvoir fusionnel
RandomMa sœur jumelle et moi, avons un Don. Ce qui est super cool, me diriez-vous (moi aussi, j'adore), mais quand des personnes tentent de s'approprier votre particularité, je peux vous assurez que ça l'est beaucoup moins... Après avoir déménagé suite à...