Chapitre 4

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La sonnerie retentit soudain, nous rappelant que ce n'était que la première heure de cours. Mon nouveau compagnon de couloir nous guida jusqu'à notre cours suivant -ma jumelle et moi suivions les cours, tout comme les deux frères. Ma sœur fila retrouver sa nouvelle clique de copains, alors que Nick voulait sécher la bio et me proposait de faire de même. Je réussi à le convaincre de rester avec moi -je ne voulais pas d'autres ennuis- et il finit par se diriger vers les paillasses du fond, pourtant déjà occupées. Mais il devait avoir pas mal d'influence dans ce bahut car il n'eut même pas à parler pour que le binôme déjà installé s'enfuit s'asseoir ailleurs. La prof, pour les duos pour les TP ne fit pas la difficile et les forma en fonction des paillasses. Je me retrouvai donc avec peut-être la personne la moins préoccupée par les notes : Nickolas. Pourtant, je découvris avec stupeur que sous la couche de glandeur invétéré c'était un bon élève, voire même excellent. Nous finîmes en avance, et en attendant les autres, nous nous mîmes à discuter. Lui si taciturne d'habitude se mit à me raconter sa vie : la disparition de sa mère à sa naissance, le fait que son père lui en veuille, les disputes avec son frère,... Lui-même paru surpris d'avoir dit tous ce qu'il venait de me révéler. Là, je vis une autre facette de sa personnalité : la gentillesse. Je ne pense pas qu'il ait déjà dévoilé tout ça à quelqu'un d'autre, pourtant, avec ce qu'il disait, il méritait vraiment d'avoir des amis. Lorsqu'il eut fini, ce fut mon tour de relater mes exploits depuis 16 ans. Le seul truc que j'ai omis, c'était le plus important de ma vie : les pouvoirs de ma sœur et moi. On revint à la réalité à la sonnerie. Le reste de la journée défila rapidement. Nickolas avait filé à la quatrième heure de la matinée et n'était pas réapparu. J'attendis ma jumelle à la sortie du lycée. Après avoir dit au revoir à ses nouveaux amis, elle me rejoignit.

« -Tu sais que Ethan ne t'en veux pas pour ce matin ? Tu peux revenir dans le groupe, si tu le sens.

- Je ne sais pas. Je ne vais pas laisser tomber Nick...

-Et lui ne l'a pas fait, peut-être ? »

J'ouvris la bouche pour protester mais je la referma. Elle avait raison. Même si elle le connaissait moins que moi, désormais.

« -Qu'est-ce tu racontes ? Tu l'as rencontré y'a même pas huit heures ! Me sortit-t-elle, soudainement.

-J'en sais plus que toi sur lui ! Soudain, je réagis à ce qu'elle venait de dire. Je fronçai les sourcils. Attends... tu viens de lire dans mes pensées, là !

Elle me regarda bizarrement.

« -raconte pas n'importe quoi ! Et au fait, j'ai remarqué que vous aviez beaucoup parlé... tu n'as rien dit... à. à notre sujet ? »

Je ne répondis pas à voix haute. Je me remémorai juste notre conversation. Et modifiai la fin.

« -Quoi ? Mais tu es folle ! Tu ne le connais même pas !

-J'en étais sûre ! Tu lis dans mes pensées ! Et ne t'inquiètes pas je ne lui ai rien dit. Jamais je ne pourrais te mettre en danger.

-Arrêtes de te foutre de moi ! Je t'ai très bien entendue, tu l'as dit toi-même.

-Parce que je l'ai imaginé ! Et je n'ai pas prononcé un mot. Je sautai devant et me mis à marcher à reculons pour lui faire face. Tu lis les pensées des gens ! Pourquoi c'est toi qui as les meilleurs trucs... ce n'est pas juste. »

Ma sœur secoua la tête, exaspérée. Elle leva la tête pour me parler, je marchais toujours à l'envers. Soudain, j'entendis distinctement sa voix me crier « attention ! » alors qu'elle n'avait pas ouvert la bouche. Je me retournai juste à temps pour m'éviter un séjour à l'hosto en tombant dans les égouts.

« -En fait, moi aussi je t'entends.

- Arrêtes tes bêtises. Et regardes où tu marches, tu as failli te rompre le cou !

- C'est pas des bêtises ! Si je ne suis pas tombée, c'est parce que c'est toi qui m'a prévenue !

- Pff... je n'ai même pas ouvert la bouche.

-Mais justement. Tu l'as pensé ! Et je t'ai entendu ! Qu'est-ce tu ne comprends pas dans c'te phrase ?

- Mais on n'a pas ce pouv... »

Elle s'interrompit. Un passant nous croisa, puis elle reprit, baissant le ton :

« - On a pas ce pouvoir.

- Apparemment, maintenant, si. Penses à un truc. N'importe quoi ! » M'impatientais-je, la voyant réfléchir. Soudain, je vis le mot et je l'énonçai à haute voix.

« - Chaussette !... un silence s'abattit le temps de dévisager ma sœur. « Pourquoi chaussette ?

- Ben... je ne sais pas... je ne savais pas quoi penser... c'est toi qui m'a pressée !

- Ok, ok ! C'est bon ! En tout cas, j'ai raison. On lit dans la tête l'une de l'autre. On n'aura plus aucun secret entre nous ! Rigolais-je

- Y'a qu'entre nous ?

- J'ai pas réussi sur les autres.

- Tu as déjà essayé ? Mais... on vient juste de s'en rendre compte !

- Sauf que moi je ne suis pas buté et depuis que je l'ai remarqué, j'essaye ; faudrait quand même savoir pourquoi on a ce nouveau...

« Tais-toi ! »

Nous étions arrivées chez nous. Nos parents étaient déjà rentrés et ils étaient en grande conversation avec un homme. Ma sœur avait déjà bien saisi notre nouveau moyen de communication, elle aussi. Je détaillais l'invité de mes parents. Plutôt bel homme, il était de grande taille, des cheveux blonds et se tenait aussi droit qu'un militaire, qui allait bien avec ses traits de visage sévère. Je posai une question à Emy, par la pensée :

« Tu sais qui c'est ? »

« Je l'ai jamais vu... mais sa tête me rappelle quelqu'un... » répondit-elle de la même manière.

« On va bien voir, quand on s'approchera. »

On se dirigea vers le salon où les trois adultes étaient. Notre mère nous aperçut :

« - Ah ! Voilà nos filles ! Melhan, je te présente Emy et Noëlia. »

L'homme se leva et nous fit face.

« - Bonjour. Je suis le Comte Melhan De Lemoni ; le père d'Ethan et de Nickolas. Je crois savoir qu'ils suivent les mêmes cours que vous.

« - Bonjour, monsieur. » Répondis-je simplement. Puis je m'adressai à ma sœur :

« Maintenant tu sais pourquoi il te dit quelque chose. Mais pourquoi il est là ? »

« Je ne sais pas. Viens, on va finir notre conversation dans la chambre. »

« -Euh, on a des devoirs à finir, on monte. Monsieur », salua brusquement ma sœur avant dem'attraper le poignet et de m'entrainer à l'étage sans me laissait le temps deprendre congé auprès des parents.

Pouvoir fusionnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant