-Chapitre 1-

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CHAPITRE I

Ce fut comme si j'étais en train de naître une seconde fois, sauf que cette fois-ci était différente, ce n'était pas flou et je n'étais pas une petite enfant frêle. Je ne contrôlais plus rien. Mes paupières refusaient de s'ouvrir, tous mes membres restaient immobiles et chacun de mes muscles refusaient de fonctionner. Il ne me restait plus que la pensée. J'étais consciente que je souffrais: mon dos brûlait. C'était une douleur vive qui était tout bonnement insupportable. Le pire, c'était que j'étais dans l'obligation de tout ressentir. Je n'en pouvais plus. La douleur que j'éprouvais ne cessait de s'amplifier et réfléchir à cela me faisait encore plus mal. J'avais l'impression que cela faisait des heures ou même des jours que cette douleur s'accrochait à moi comme du lièvre sur un arbre. Pourtant, si j'étais dans cet état depuis plusieurs jours, j'aurai dû avoir soif, et faim. Je n'en ressentais pourtant pas le moindre besoin, cela m'ôtait une douleur de plus de toute manière alors je n'allais pas me plaindre. Je trouvais juste cela assez étrange. Enfin, peut-être que les morts ne mangent et ne boivent pas ?

La douleur était toujours présente et je me sentais de plus en plus mal. J'avais juste envie que tout s'arrête, mais malheureusement je n'avais aucun moyen d'arrêter cette horreur et cela me rongeais.

J'avais pourtant compris. Je savais que la mort était venue me chercher, beaucoup trop tôt d'ailleurs à mon goût.Étais-je aux Enfers ? Avais-je fait tant de mal dans ma vie pour mériter les Enfers ? Était-ce cela, les Enfers ? Une douleur atroce que l'on ressent pour l'éternité ?

Ma possibilité de réflexion m'énervait et m'attristait. Je ne pouvais m'empêcher de penser à cette douleur et à mon ancienne vie. Comment avais-je pu mourir ? Je ne me souvins pas d'avoir été atteinte d'une maladie mortelle. Je menais ma petite vie d'adolescente tranquillement. Je ne me rappelais pas avoir fait du mal dans ma vie. Je ne séchais jamais le lycée, je ramenais des bonnes notes, j'étais bonne élève, je ne contredisais jamais mes parents, j'avais des amis...

Qu'avais-je fais ? Je me souvenais de tout les détails de ma vie sauf la manière dont je suis morte. La frustration me donnait envie de mettre des coups de poings dans un punching-ball. Évidemment, ce petit défoulement était exclu vu les circonstances.

Je ne pensais pas qu'il y avait une vie après la mort. Je ne savais pas trop si je devais croire à un Paradis ou à un Enfer. J'étais assez innocente. C'est bizarre, c'est comme si maintenant, j'arrivais à percevoir tout les défauts et les qualités qui me caractérisait quand j'étais en vie. J'étais plutôt bavarde, j'aimais papoter avec mes amis -Stephanie, Léna, Léo et Corentin- en buvant un café avec un nuage de lait bien chaud. J'étais assez pot de colle aussi, quand je m'attachais à quelqu'un, j'aimais restais avec celui-ci. J'étais assez impulsive, intelligente, flemmarde par moment... J'aimais la lecture, l'écriture, la mythologie, la musique, le cinéma...

Je sentis une larme glisser sur ma joue. Repenser à tout cela me donnait envie de vomir des larmes. Je ne reverrais plus jamais mes parents, plus de Mamounette et plus de Papanet (oui, j'avais appelé mon père de cette manière suite à un délire père-fille) comme je les appelais. J'étais vouée à souffrir pour une longue et interminable éternité. Deux douleurs vinrent s'ajouter à toutes les autres : la perte de ceux que j'aimais et la peur de l'éternité.

C'est alors que d'un seul coup, toutes les douleurs s'évaporèrent et je plongeais dans un moment où je n'existais plus...

Le brouhaha s'intensifiait car la grande salle où l'événement se déroulait n'était pas insonorisée. Tout les invités étaient vêtus de noir, tenues de deuil. Un effluve doux et sucré de pêche et de vanille s'étalait dans la salle. L'évènement se déroulait en salle , le mauvais temps avait ramené toute la population à l'intérieur. Tout les invités se turent quand un homme grand et fin vint se placer à côté d'un cercueil. Un silence de mort planait et personne n'osait bouger. Le pauvre homme avait les yeux rouges et le visage bouffi à force d'avoir pleuré, il tenait un vieux morceau de papier froissé qui devait lui servir de discours. L'homme se racla la gorge et commença à élever sa voix.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 12, 2016 ⏰

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