Castiel Alias Monsieur Chiant

Chap 5 °•° Jour 1 Ça commence...

- Fais-moi un bisou.

Je soupirais sans même regarder le rouquin à côté de moi. Mes yeux sont rivés sur mon cahier de maths. Depuis tout à l'heure, j'essaye de comprendre la leçon qu'on a faite aujourd'hui. C'est vrai que je n'aurais pas dû dormir pendant le cours mais le prof était tellement ennuyant aussi !

- Nika, si je t'ai emmené au parc ce n'était pas pour te regarder apprendre ton cours.

Je l'ignore encore. Déjà, non, il ne m'a pas « emmené » au parc, il m'a ordonné et forcé à l'accompagner, ce n'est pas la même chose.
Ensuite, il faut que je comprenne ce putain de chapitre tant que j'en ai la motivation. Pour une fois que je n'ai pas la flemme de bosser. J'en profite.

- Fais-moi un bisou.

Je relis ma phrase à voix basse pour essayer de me concentrer. « Soit ℓ le réel tel que ℓ = aℓ+b. La suite (vn) définie pour tout entier n, par vn = un −ℓ est géométrique... ». Pff... je vais devenir folle dans pas longtemps ! Je fais partie des personnes qui sont nulles en math !

Déjà, je suis désolée mais les lettres n'ont rien à faire en mathématiques.

Je relève la tête en fermant les yeux pour réciter ma phrase. Mission impossible, ok, on laisse tomber et on passe à la phrase suivante.

« Pour tout entier n, un = ℓ+an(u0 −ℓ). ». Ça me dit un truc ça par contre.

Le cahier disparait de mes mains. Je le suis des yeux. Castiel ferme mon cahier et le met sous ses fesses.

C'est une blague ?
Si il pète dessus, je jure que je le jette dans la fontaine, je ne sais pas comment mais je le ferais.

- CASTIEL ! T'es pas sérieux ? Rends le moi !

- Non. Il croise les bras. Depuis tout à l'heure je te dis de me faire un bisou et tu ne me le fais pas.

Je souffle et m'approche de lui. Ce qu'il est borné ce type, c'est pas vrai. Je pose mes lèvres sur sa joue qui est d'ailleurs tout douce. Quelques une de ses mèches chatouillent mon visage. Je me décolle de lui et tend ma main pour avoir mon cahier.

- Mais maintenant je n'en veux plus de ton bisou. C'était trop tard. Je veux un sandwich. Vas me l'acheter à la boulangerie s'il te plait.

- Mais bien sûr. J'ironise. Allez, donne mon cahier, là.

Il fait un sourire arrogant avant de sortir son téléphone. Un des bouts de mon cahier dépasse d'en dessous de ses fesses. Je l'attrape et tire de toutes mes forces.

Ok... Alors soit je n'ai pas de force soit il pèse une tonne. Le cahier n'a pas bougé de sa place et j'ai eu le droit à des moqueries.

Il prend mon poignet doucement et met un papier dans ma main. Je regarde ce qu'il m'a donné. Un billet de 5 euros.

- Prends-moi un sandwich poulet, merci.

Il retourne sur son téléphone sans se préoccuper de moi. Mais...

- Tu me gonfles Castiel !

- Tout le plaisir est pour moi.

- Va le prendre toi-même !

- Dépêche-toi. T'entends pas mon ventre qui gargouille ?

- Euh... Non. J'y vais à une seule condition, je garde la monnaie.

- T'es drôle toi dis donc. Allez grouille.

Je lui mets un coup dans la tête histoire de lui montrer qu'il m'énerve. Il me foudroie du regard alors que je me lève. Je marche agacée jusqu'à la sortie du parc.

Je n'arrive pas à croire ce que je suis en train de faire. Je lui obéis. Brrr, ça me donne froid dans le dos de dire ce mot. « Obéir ». Mieux vaut ne pas y penser !

Je me dirige vers la boulangerie qui est juste à côté du parc. Je suis sûre qu'il n'a même pas faim, il fait juste ça pour m'emmerder ! Rien que pour me faire chier...

Si je lui montre que ça me laisse totalement indifférente peut-être qu'il arrêtera. Ça le lassera et il mettra fin à mon calvaire plus tôt. Mm... Ouais c'est stupide, je parle bien de Castiel, là. Il se lassera jamais d'essayer de me faire péter un plomb.
Le pire dans tout ça, c'est qu'il y arrive.

Je soupire devant le magasin et entre. Une odeur sucrée entre dans mon nez. Ça sent tellement bon. Dans la vitrine il y a plein de sucreries, j'ai envie de tout prendre et de m'empiffrer avec jusqu'à l'overdose. Pain au chocolat, macarons, religieuse, beignet... mon regard tombe sur les éclairs au chocolat. Mon dieu... J'avale ma salive qui commençait à se stocker dans ma bouche. Ça a l'air tellement bon, et il n'est qu'à 1euros30. 

L'éclair au chocolat commence à me sourire. Il me parle à travers la vitrine. « Coucou toi... tu veux me manger hein... ? Hein... ? Hein... ? Hein... ? Hein... ? Hein... ? Hein... ? Hein... ? » Oh que oui j'ai envie de te manger petite gourmandise sucrée. L'éclair au choco continue sans s'arrêter.

- Mademoiselle ?

Je sursaute et me tourne vers la caissière. Elle me regarde comme si j'étais folle. Ce n'est pas comme si j'avais cru que l'éclair au chocolat me parlait ? Si ? Je deviens folle.

- Un... sandwich... Au poulet, s'il vous plaît.

- Un sandwich au poulet. Répète-t-elle.

Elle revient rapidement avec ma commande.

- Ce sera tout ?

Je me mords la lèvre inférieure. Oh et puis merde !

- Non, un éclair au chocolat aussi... S'il vous plaît.

- Avec un éclair au chocolat.

Pourquoi elle répète tout ce que je dis ? C'est pour me faire culpabiliser, c'est ça ? Elle est de mèche avec Castiel ? D'ailleurs, lui, il va me tuer. C'est de sa faute, il n'avait qu'à pas me donner 5euros lui aussi. Tant pis. C'est son problème.

Je ressors de la boulangerie avec un petit sourire aux lèvres. J'ai hâte de voir sa petite bouille se décomposer devant mon achat supplémentaire. J'arrive dans le parc tranquillement, l'éclair dans la main. Il faut qu'il le voit directement sinon c'est pas marrant.

Au loin, je vois deux silhouettes juste devant le banc où on était. La première personne qui est de dos est Castiel, on le reconnait à des kilomètres avec sa teinture qui est d'ailleurs de la même couleur que la mienne. Vive le rouge.

Par contre la deuxième personne m'est inconnue. Tout ce que je peux voir c'est qu'elle a de longs cheveux violets. Je ne la sens pas du tout. Je m'approche doucement, les sourcils froncés. Je suis de nature possessive surtout lorsqu'on s'approche de mes amis mais je sais quand même me contrôler.

Du coup une seule question trotte dans ma tête : C'est qui celle-là ?