Chapitre 1

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PDV Aiden

Voilà maintenant plus d'un an que j'attends et je redoute à la fois ce moment. C'est vrai qu'en centre de redressement pour mineure, les occasions pour sortir ne se présentent pas tous les jours. Au monopoly, il suffit de lancer quelques fois le dé pour espérer faire le bon score ou encore tomber sur la carte chance. Mais ici, dans l'établissement pénitencier de l'Utah aucun traitement de faveur n'est accordé.

Il y a bien pire que nous, les mineurs. Effectivement dans les secteurs reservés aux hommes, les châtiments corporels sont beaucoup plus violents que chez les adolescents.

"-Tu es prêt Aiden? Demande Paul, un gardien."

J'opine en hochant la tête de bas en haut mais en vérité je ne suis pas prêt à revoir le monde extérieur.

Ici les gens sont tristes, sans joie de vivre et c'est ce que j'aime ressentir. Je n'ai pas envi d'entendre le rire des enfants au coin de la rue jouant à chat, je n'ai pas envi d'entendre les plaintes des parents suite au comportement diabolique de leur adolescent. Je n'ai pas envi de sentir le soleil brulant sur ma peau, je n'ai pas envi de subir tous ces regards. Finalement je crois que je n'ai pas envi de sortir, mais ça c'est le juge qui en décidera.

J'inspire à fond et suis Paul jusqu'à la piece où m'attend le comité de revision. Mes compagnons de cellule m'ont entrainé un peu plus tous les jours "tiens-toi correctemment, sois poli, assieds toi bien..." Mais je me demande si écouter les paroles des détenus qui ne sont pas encore sortis est une bonne idée.

Paul ouvre la porte de la salle et je me sens terriblement faible face à ce grand espace. Les muscles de mes jambes sont sur le point de lâcher et mon corps est complètement tétanisé.

"-Veuillez vous asseoir Aiden. M'ordonne une vielle femme au regard sévère."

Ce qui se passe a présent a l'air tout droit sorti d'un mauvais roman des années 50. Plusieurs personnes sont face à moi, alignés derrière des tables en bois foncées attendant patiemment leur moment de prise de parole.

Obéissant, je m'installe sur une vieille chaise métallique qui grince sous mon poids. Ce bruit fait ressurgir en moi des souvenirs insurmontables, si bien qu'un violent frisson se fait ressentir dans ma colonne vertébrale. Comme mes amis me l'ont conseillé, je ne fais rien remarquer et arbore un léger sourire plein de regret.

La dame d'un certain âge reprend la parole:

"-Comme vous le savez, nous sommes ici pour juger votre capacité à quitter l'établissement et a devenir un citoyen digne de ce nom.

-Oui madame. Repondis-je la voix mal assuré.

Un type balaise à la moustache grisonnante, prends la parole a son tour:

-Jeune homme, je vois que dans votre dossier il est inscrit que vous vous êtes correctemment comporté durant votre séjour et qu'aucun chatiment n'a été demandé envers vous, alors pouvez vous me dire pourquoi le comité ne vous a pas relâché plus tôt?"

Ma psychologue qui est installée à l'opposé de l'homme à la voix grave se lève et place ses lunettes violettes sur son petit nez pointu.

"-Il n'était pas encore prêt mentalement. Il était victime de violents cauchemars et nous étions dans l'obligation de lui administrer une dose de calmant lorsque ces moments se produisaient. Depuis un certain temps j'ai remarqué une très nette amélioration. Je suis favorable à son départ mais bien entendu je lui conseil de continuer à aller rendre visite à une collègue se situant en ville.

-Bien Paul faites sortir l'accusé s'il vous plaît nous aimerions délibérer. Ordonna d'une voix sec le moustachu.

-Bien monsieur. Repondit Paul."

Le Souvenir D'un AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant