1- une vie bien tracée

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6 ans auparavant

Être parents. Quel drôle de rôle. Selon les dires de tous ceux qui le sont, ca changerait la vie. Personne n'est assez bien placé pour dire quelle éducation donnée, ni même comment agir. Les miens ont toujours eu de très grands projets de vie pour moi, et c'est pour ça qu'ils ont toujours été exigeants par rapport à mon éducation et aux personnes que je fréquente. J'ai toujours eu la petite vie parfaite, de petits bourges, comme on peut se l'imaginer dans les téléfilms parfaits : des cours de piano et de violon dès mon plus jeune âge, des cours particuliers tous les jours meme si j'excelle dans toutes les matières déjà dans mon lycée privé, l'apprentissage de la peinture, cours de danse classique bla-bla-bla. Ma mère a toujours fais attention à ce que je mange, ce que je porte, comment je me maquille, me coiffe...
Je ne sais pas si ça vient du fait que je sois fille unique, mais ils ont toujours tout contrôler de ma vie. Et le pire, c'est qu'ils veulent même contrôler mon futur. Mon père me gonfle pour devenir médecin, dentiste ou encore même vétérinaire mais ça n'a jamais été dans mes plans.
Ma mère me sort de mes pensées en prenant la parole pour la première fois depuis qu'on s'est installés à table pour le dîner.

  - Alors chérie, as tu regardé les brochures des universités que je t'ai rapporté ? Il serait peut être temps de s'y mettre, les inscriptions vont pas tarder, dit-elle en avalant une gorgée de son vin rouge avec une telle posture qu'on dirait presque qu'elle pose pour un magasine.
- Non, maman.
Et c'est reparti pour un tour. Évidemment, on en revient toujours à la même chose.
- Et bien, j'ai connu des gens plus motivés dans ma vie, mon père intervient. Lui, qui, habituellement ne parle pas souvent sauf quand c'est pour nous expliquer ses problèmes au bloc opératoire avec ses patients.

Je les regarde un à un, avec attention. Les deux paires d'yeux posés sur moi ont l'air étonnés. Quel baratin! Ça doit faire un million de fois que je leur dis que je ne veux pas aller à Harvard ou à Yale pour étudier le droit, la littérature anglaise ou.. peu importe. Je ne veux pas y aller et je n'irai pas.

- Je vous l'ai déjà dis. Je ne veux pas aller là-bas. Je veux intégrer l'école de mannequinat de Londres.

Ma mère lâche un rire spontané tellement faux que les coins de sa bouche n'ont même pas bougé d'un millimètre. Elle avale une gorgée de nouveau mais cette fois ci sans me jeter un seul regard.

- Lexie, c'est n'importe quoi. Lance toi dans des études de médecines au lieu de vouloir défiler comme une autruche. La médecine est beaucoup plus sûre, ton père est un exemple, dit elle en piquant dans son brocolis.

Comment une femme qui n'a jamais rien foutue de sa vie à part choisir la décoration de sa somptueuse villa peut me donner des ordres en matière d'avenir ?

- Plus sûre ? Tu es sérieuse, maman? Dis-je sur un ton sarcastique.
- Bien sûr que je le suis. Ton père t'aidera à te lancer dans le métier et tu auras ta propre affaire et de l'argent à flot. On a déjà eu cette discussion.

L'argent. Le nerf de la guerre. Je ne me vois certainement pas faire un métier qui ne me plaît pas même si c'est pour gagner des milliers. Je veux être heureuse. Pas comme ma famille bourgeoise qui vit dans les manières et le superficiel. Je ne veux pas plaire aux autres, je veux me plaire à moi même.

- Mais je ne veux pas faire ça ! J'ai dit NON.

Je commence à lever la voix. Ce genre de discussions finissent toujours mal de toutes manières.
Mon père intervient aussitôt. Évidement, le peu de temps qu'il est à la maison il me réprimande et prend la défense de ma mère.
Il prend une voix autoritaire qui ne m'impressionne absolument pas. Je tourne le regard vers lui avec lassitude et pose mon coude sur la table pour l'énerver un peu plus. Il a horreur de ça. Les bonnes manières..

- Tu ne parles pas comme ça à ta mère, Lexie! Qu'est ce dont que ces manières ? Tu crois que c'est du haut de tes dix sept ans que tu as le droit de nous parler sur ce ton ?

- Oh! Deux prises de paroles en cinq minutes? Fais attention papa, tu risques de t'étouffer.

Il se lève de sa chaise. Lui, qui a l'habitude d'être respecté par tous ces faux-cul qui lui lèchent les bottes. J'en fais autant, toujours pour le défier en le regardant droit dans les yeux pendant quelques secondes.

- Et bien, cher père ? Avez vous perdu la parole ? Ou c'est votre égocentrisme qui vous empêche de prononcer le moindre mot ?

La gifle part. Mon père vient de me coller la main dans la figure. Je le fixe quelques secondes en déposant ma main sur ma joue qui petit à petit doit devenir rouge. La veineuse sur sont front à doublé de volume, prête à exploser.
Ses yeux n'ont pas quitté les miens, et je ne décèle aucun remord.

- Je ne vous supporte plus, dis-je doucement.

Je monte les escaliers 4 à 4 pour me réfugier dans ma chambre. Je vais dans ma douche privative et laisse couler l'eau froide sur mon corps pour m'aider à me détendre.
Ma mère, Dakota Jones, a grandi dans une famille pauvre. Elle a toujours vécu dans la pauvreté toute son enfance, c'est sans doute pour une de ces raisons qu'elle veut que je réussisse.
Lorsqu'elle a rencontré mon père à ses vingt ans, qui avait un très bel avenir devant lui, elle s'est accrochée à lui comme un coquillage à son rocher. Mon père, lui, l'a toujours vraiment aimé, c'est dans ses conditions qu'il l'a demandé en mariage quelques années plus tard.
Heureusement pour elle, mon père gagne très bien sa vie désormais. C'est pour cela que nous vivons dans une des plus belles villas de Londres.
Notre villa est un peu comme un château, elle comporte cinq chambre à l'étage accompagnées chacune de leur salle de bain privatives, trois toilettes, une grande cuisine avec un îlot central, un énorme salon, un grand bureau qui est destiné à mon cher père, et enfin un jardin qui est environ cinq fois plus grand que la maison. Je n'en vois même pas le bout lorsque je suis sur la terrasse de ma chambre.
J'ai grandi ici donc j'adore cette endroit, mais j'avoue que ça fait un peu « too much » au premier abord.
Je sors lorsque ma peau devient flétrie à cause de l'eau, enfila mon pyjama, puis je me faufile dans le lit le ventre presque vide. Mon téléphone vibre, c'est un appel d'Harry, mon petit ami.

- Salut, mon ange.
- Coucou Harry!
- Tu vas bien? Désolé de ne pas t'avoir donnée de nouvelles aujourd'hui j'étais au foot.
- Ca va. Ce n'est pas grave ne t'en fais pas, je m'en suis doutée.
- Est-ce que tu es sure ? Tu sais que ta voix te trahie.
- Rien de bien extraordinaire. Encore une de ces disputes avec mes parents au sujet de mon avenir. Mais cette fois mon père m'a giflé.
- Il t'a quoi? Est-ce que c'est une blague?

Je sens la voix d'Harry devenir plus dur, lui qui est si mignon et doux à son habitude.

- Non, je ne plaisante pas. Je ne sais pas comment leur faire comprendre.
- Ecoute Lex', tes parents ne m'apprécient pas trop donc je pense que je vais faire qu'envenimer la situation ... mais demain on passe la journée ensemble, ça te va ?
- D'accord mon amour. Ma mère ne sera pas là et mon père travaille alors prend ma clé sous le paillasson et entre directement.
- D'accord, à demain alors passe une bonne nuit, je t'aime plus haut que les étoiles.
- Je t'aime aussi, à demain.

Après avoir raccroché, je me couche et essaie de m'endormir tant bien que mal en pensant à une des seules personnes dans ma vie qui me donne de la force et me pousse dans ce que j'aime.

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Et voilà le chapitre 1! Vous en pensez quoi ?
N'hésitez pas à commenter.

Lexi's Life with h.s TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant