Chapitre 5 - Châtiment et monstuosité

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     Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque James débuta sa ronde hebdomadaire. D'un pas vif, le gardien en chef passait dans toutes les sections de la maison Mineur, les autres gardiens se mettant au garde-à-vous sur son chemin. Faire cette visite n'avait rien de bien excitant ni même d'intéressent. L'homme se contentait d'errer dans les couloirs, saluant ses collègues et jetant des coups d'œil dans les cellules de temps à autres. Il voulait que cela se termine vite afin qu'il puisse retourner à ces papiers qui l'occupait tant. Alors négligemment il continuait sans vraiment prêter attention à ce qu'il faisait, jusqu'à ce que ses prunelles vertes se posent sur une chambre vide. Un rapide coup d'œil sur le nombre gravé au-dessus de la porte lui remit les idées en place.

     James se tenait immobile devant la cellule de l'ange. Les souvenir de la veille et la violence de l'échange lui revenirent en tête, le faisant légèrement frissonner. Il pouvait encore sentir les yeux noir encre de la bête braqués sur lui. Voulant chasser ses pensées, James secoua la tête. C'est ce moment-là que choisi un gardien pour approcher.

- Désolé de vous dérangez gardien Nash. Mais, avez-vous des nouvelles du patient 142 ?

     James se tourna pour faire face à l'homme. Il reconnut le gardien qui s'occupait de cette section – le petit nouveau de l'équipe – mais il était surtout celui qui l'avait sortie d'un sale pétrin.

- Bonjour gardien Manning. Je sais peu de chose malheureusement. Tout ce qu'on a bien voulu me dire c'est qu'elle aurait attrapé un virus, ou une sorte d'infection qui l'aurait rendu très agressif. Ils l'ont mis en quarantaine donc personne ne peut l'approcher.

     Le gardien en chef avait raconté mot pour mot ce que la secrétaire du directeur lui avait appris ce matin. Autrement dit, pas grands choses. Quelque chose clochait dans le discours, ce n'était pas ce qu'il avait vu. La malade était comme possédé par un tout autre mal. Et c'est ce que l'administration tentait de cacher.

     James Nash était assis à son bureau, sa main droite posé sur sa nuque, il tenait dans la gauche une plaque ou apparaissait un dossier qu'il relisait depuis pratiquement une heure. Sa ronde terminé, il avait regagné la pièce où il travaillait. Le gardien avait d'abord travaillé normalement mais très vite la sensation de mensonge et le faite qu'on lui cachait la vérité revint et occupa tout son esprit. Il avait fini par céder et s'était mis à lire les documents concernant le mutant 142. Ils les connaissaient à présent par cœur, mais cela ne l'avait pas plus aidé.


     Soufflant de fatigue mais aussi d'énervement, James jeta un peu violemment la tablette sur le meuble. Il n'avait rien trouvé, même pas un petit indice qui l'aurait conduit sur la voie. Tout ceci était frustrant pour l'homme. Tout semblait être en ordre, pourtant une petite voix dans son subconscient lui criait que quelque chose clochait qu'il y avait une autre version des faits, une bien plus atroce.

     Balayant du regard la pièce, James se concentra sur ce qu'il savait déjà. Lorsqu'il avait trouvé la jeune femme, elle mangeait peu et vomissait, ce qui pourrait être en effet dû à un virus. Pourtant dans sa cellule il avait trouvé de nombreuses plumes échoué sur le sol, comme si petit à petit l'ange perdait ses ailes. Et puis il y avait ses yeux noirs tout comme ses cros et griffes. Un ange ne pouvait pas avoir cette allure et si cela aurait été le cas, la mutante serait dans la maison Majeur et non Mineur. Alors que le gardien enchainait les possibilités et théorie un détail lui revenu. Lorsqu'il s'était approché la peau de la patiente lui avait paru d'une couleur olive. Ce souvenir fut comme un déclic.

     Une nouvelle mutation ! Voilà ce qu'il se passait. Personne n'avait assez de recul pour savoir ce qu'était vraiment cette maladie qui avait fait changer des gens enfermé ici. James en était certain maintenant, l'ange avait muté en quelques choses de beaucoup plus agressif, de dangereux. Elle n'était peut-être pas la première d'ailleurs. Mais pour être sure de sa théorie, l'homme devait se référer aux archives du docteur, car si une personne devait être au courant de tout cela c'était bien elle.

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