DYSUTOPIA

Premier-bis

-Où l'on présente les personnages principaux-

Déborah avait quinze ans, et comme tout le monde ferait sa rentrée dans deux jours. Sauf qu'elle était beaucoup moins stressée qu'Olivia, et appréhendait l'avenir comme un vulgaire bout de papier: rien à faire. Elle savait déjà ce qu'elle ferait toute sa vie, à savoir servir Adélirose.
Déborah faisait partie de ces gens qui n'accordaient leur attention et leur loyauté qu'envers une seule personne, et n'envisageaient pas une seconde de s'écarter de ce code moral si particulier.
Mais revenons à elle.
Physiquement, elle était sans conteste l'une des plus belles filles de la ville, mais ses yeux rouges et son sourire inquiétant en avaient dissuadé plus d'un. Ses cheveux étaient gris aux pointes noires, longs à droite et courts à gauche. Ses traits fins compensaient cet écart, mais son caractère collait parfaitement à son physique.
Elle était de nature un peu sadique, et avait des penchants psychotiques. Elle avait passé deux ans de sa vie en hôpital psychiatrique, et faisait parfois des crises, durant lesquelles elle ne se contrôlait pas. Un bruit courait, comme quoi elle avait tué un membre du personnel de l'hôpital. Le fantôme de cette infirmière serait à présent derrière elle, et dans une luminosité très forte, on le verrait.
Ce n'était bien sûr qu'une rumeur, personne n'osait contredire Déborah à ce sujet.
Elle se fichait éperdument des explorateurs et de ce qu'ils pouvaient ramener. Sauf s'il s'agissait de personnes, mais ce ne serait pas le cas, vu qu'ils n'avaient pas le droit d'arracher les gens du Continent. En tout cas, son frère s'était engagé dans les explorateurs l'an passé, et elle attendait impatiemment son retour. Avec Adélirose, c'était la seule personne au monde qu'elle aimait.

Elle était occupée à nettoyer un poignard, puis la Cloche sonna. Elle ne sonnait que pour annoncer ule retour des explorateurs, et s'ils ramenaient une prise extraordinaire, la cloche sonnait deux fois.
Et justement, un autre coup retentit.
Elle fourra le poignard sous ses jupons et le sangla à portée de main. Adélirose sortit de la chambre en face de la sienne et les deux jeunes filles sortirent de la maison.
Déborah habitait chez Adélirose, ses parents ne l'ayant jamais reconnue, son seul lieu de résidence était l'hôpital psychiatrique. Elle pouvait toujours se rendre à l'orphelinat, mais les gens de là-bas lui vouaient une haine et une crainte féroce.

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