Les Kitsune Yoko et Misao (Tome II : Sang Sacré)

Chapitre 3

Midori se détacha des deux Kitsune. Elle les regarda dans les yeux, chacun leur tour, puis leur dit en riant :
"Arrêtez de pleurer comme ça, on dirait deux grand-mères.
- Tu as raison, dit Misao en séchant ses larmes.
Elle s'interrompit, tourna le regard vers la Neko, et eut un grand sourire.
"Tu m'as donné un ordre, mais sans user de ton pouvoir, devina-t-elle.
- Yep.
- Tu arrives à le contrôler? C'est fantastique!
- Je dirais même que je le domine. C'est assez simple en fait."
Midori se crispa, puis se retourna. Elle traversa la clairière en shunpo, et revint deux secondes plus tard, un jeune homme sous le bras, la tête pressée contre la poitrine de la Neko. Il se débattait sans véritable envie, comme s'il était amusé de la situation. C'était un garçon d'une quinzaine d'années, avec des yeux bleus, et des cheveux bruns aux pointes blondes.
"Arrête! Tu me fais mal!
- Espèce de vaurien! Pourquoi tu nous espionnes?!
- Parce que nous avons deux Dieux de notre côté maintenant! Et que je voulais savoir de quoi ils sont capables.
- C'est pas en nous espionnant que tu l'aurais su, bakano*!
- Rooooh! Ça va hein!
- Non ça..."
Midori s'interrompit en rougissant devant l'œil amusé de ses amis.
Yoko lui fit le lâcher, puis il serra la main de l'intrus. Misao, elle, fit le salut à la japonaise, c'est-à-dire qu'elle baissa la tête, puis le haut du torse, pour se relever et le regarder dans les yeux. Il lui sembla qu'elle lisait dans son âme, qu'elle le voyait tel qu'il était vraiment. Il rougit et détourna le regard, de façon à rompre cette impression désagréable. Le regard de Misao pourtant le brûlait, intense comme du feu.
"Nous sommes les Kitsune Yoko et Misao, dit Yoko. Et toi?
- Je m'appelle Jean.
(Jean à la japonaise se lit [jan] x) )
- Jean comment?
- Jean Kesorunami.
- Qu'est-ce que tu fais là?
- Je voulais savoir où allait Midori, alors je l'ai suivie. Je craignais qu'elle soit dans les rangs de la Déesse...
- Alors le problème vient bien d'Inari.
Cet interrogatoire avait pour but de mieux comprendre ce qu'il se passait, et de laisser à Misao le temps de faire un plan. Est-ce qu'on tuait ce neko, ou est-ce qu'on faisait de lui un allié? Elle déciderait. Il lui faisait confiance pour ce genre de choses. En attendant, Jean avait l'air proche de Midori. Quel type de pouvoir renfermait-il?
- Quels sont vos pouvoirs? demanda le neko.
- Je peux faire le feu...
- Et je peux guérir...
- Même la mort! acheva Midori.
- Et toi? demandèrent les deux Kitsune en même temps.
- Eh bin... j'ai juste un très grand lien avec la nature, mais rien d'aussi spécial que vous, vous m'en voyez désolé...
- Montre nous ça!"
Yoko avait lui aussi un énorme lien avec la nature, ce qui lui donnait le loisir de faire bien des choses sans dépenser beaucoup d'énergie. Il était le mieux placé pour évaluer les capacités du neko. Jean, lui, s'assit en tailleur sur le sol humide. Il devait être près de 18h ; le soleil était encore haut dans le ciel, mais la température ne dépassait pas les 30 degrés celsius. Le taux d'humidité était plutôt faible, et les odeurs étaient caractéristiques d'un pays du Nord. Oui, parce que les pays ont leurs odeurs. Le Neko plaça ses paumes face au sol, et inspira un grand coup. Une petite pousse en sortit bientôt, rejointe par une dizaine d'autres. Elle grandirent, s'entortillèrent, et formèrent rapidement un mur de végétaux, grand de deux à trois mètres et épais d'une cinquantaine de centimètres.
"Toi, tu viens avec nous, dit Misao."

* bakano = espèce de petit con. X)