Bien sûr, le don de Jean n'était pas aussi développé que celui de Yoko, mais il était jeune et en pleine possession de ses moyens. Il pouvait progresser et sûrement contrôler un élément comme le Kitsune. Après, peut-être que les Neko n'avaient pas les mêmes possibilités que les Kitsune. Les deux Kitsune se regardèrent gravement.
"Asseyons-nous, et discutons, proposa Yoko."
Les quatre compagnons s'assirent sur le sol, à la lisière de la forêt.
"Heu... comment c'est la... mort? demanda Midori.
- C'est tellement beau, reposant, magnifique... murmura Misao avec nostalgie. J'ai revu mon père et ma mère là-bas, et... je viens de les perdre de nouveau.
- Et toi, Yoko? Qu'est-ce que tu en penses?
- C'est triste. La mort... est triste. On ne peut pas faire quoi que ce soit sans que les autres ne soient au courant. Je détestais ça. Mais j'avoue que le point positif, c'est qu'il y fait toujours beau, qu'on n'a pas besoin de manger ni de dormir, et qu'on se déplace par la pensée. Mais on ne peut pas parler, on se communique seulement nos émotions par trans-télépathie.
- Trans... nani*?! demanda Jean.
- C'est un peu comme de la télépathie, sauf qu'on s'envoie juste des sentiments, on ne parle pas. C'est compliqué à expliquer.
- Je vois... tu penses qu'on doit leur dire ou leur montrer? demanda Midori à Jean.
- On va attendre Claud.
- Il avait dit 19h...
- Il est 18h15, Mido-sama.
- Humprf."
Misao sourit.
C'est vrai, ça lui faisait du bien de revenir à la vie, mais pour autant, elle ne se sentait pas... heureuse. Ses parents étaient en haut, au Paradis des Kitsune, et elle, elle était loin d'eux, ici, sur terre. Leur présence réconfortante lui manquait, elle avait besoin d'eux près d'elle, pour la soutenir, l'aider à avancer. Au lieu de ça, elle était accompagnée de son baka d'ami, qui avait l'air d'être le Kitsune le plus heureux du monde à cet instant là. Misao prit la main de Yoko et la serra contre son cœur. Le Kitsune sourit et la prit dans ses bras. Ça par contre, ça lui avait manqué. Le câlin platonique de Yoko. Être dans ses bras, sentir son odeur, sa peau contre la sienne... ça lui faisait vraiment du bien.
"C'est une invitation à faire des enfants..?
- Ferme-la, bakano."
Misao sourit et serra son ami un peu plus dans ses bras. Son idiot d'ami... il était tout ce qu'elle avait. Bien sûr, il y avait Midori, qu'ils considéraient tous les deux commd une petite sœur. Mais elle n'avait pas connu le début de leur histoire, et pour cause, elle n'était arrivée qu'à la fin. De plus, son don de contrôler les personnes ne fonctionnait pas sur les êtres plus puissants qu'elle, alors les deux Kitsune avaient été obligés de la laisser en sécurité dans la Maison du Kitsune, pendant qu'ils allaient combattre Shijo. Ça avait dû être dur pour elle lorsqu'elle avait appris qu'ils étaient morts...
"Mido, murmura Misao après s'être détachée de Yoko, qu'est-ce qu'il s'est passé après notre mort..?
- Heum... j'ai été... horriblement peinée. Vous étiez ma seule famille et vous aviez rompu votre promesse de revenir vivants. Je vous en voulais terriblement d'être partis... j'avais besoin de vous... quand un messager d'Inari est venu me voir en m'annonçant votre... mort... je lui ai hurlé qu'il mentait, et qu'il devait mourir pour avoir osé dire de telles choses... il a eu une crise cardiaque. Puis, Inari elle-même est venue, avec vos cadavres qui flottaient dans les airs... je n'ai jamais autant eu mal de ma vie. J'avais l'impression qu'on m'arrachait le cœur et qu'on le piétinait...
J'ai aidé les messagers d'Inari à construire un temple à votre effigie, j'ai versé un peu de mon sang sur chaque pierre... ainsi, j'étais la protectrice des lieux, et j'ai échoppé d'une sorte d'immortalité. Tant qu'il restera une pierre du temple, je serai en vie. Tant que je serai en vie, le Temple sera protégé et intouchable.
- Tu seras... vivante jusqu'à la fin des temps?
- Je peux confier mon rôle à quelqu'un d'autre, mais... ce n'est pas mon désir. Je veux que votre mémoire brille jusqu'à la fin des temps... tant que je serai en vie, il restera quelqu'un pour croire en vous.
- Pourquoi est-ce que tu fais ça, imôto*?
- Parce que vous êtes tout ce que j'ai... et que sans vous je n'ai aucune raison de vivre... et vu que j'ai pas le courage de mourir, alors, j'ai dû trouver une raison.
- Midori... nous sommes vraiment désolés de t'avoir infligé tout ça... On n'aurait jamais dû te mêler à tout ça...
- Je vous rappelle que quand on s'est rencontrés, je reignais en maître sur la forêt à grands coups de pouvoirs de contrôle. Vous m'avez aidée à devenir quelqu'un de meilleur, et c'est non négligeable. Je ne vous remercierai jamais assez.. mais! Ce qui est marrant c'est que j'ai une grande rancœur envers vous et que désormais vous êtes vivants, alors je vais pouvoir me défouler sur vous! En plus, Misao pourra vous soigner alors je pourrai recommencer!"
Midori se jeta sur les deux kitsune et leur fit des guillis jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus respirer.
Quand elle eut fini, Misao et elle allèrent chercher du bois dans la forêt voisine. Elles les rassemblèrent, Yoko mit le feu.
"Vous avez déjà tout préparé! Merci les enfants."
Les quatre compagnons se retournèrent d'un bond, et se retrouvèrent face à Cauld.
"Qui a allumé le feu? murmura le vieux Kitsune.
- Heu, moi."
Cauld regarda Yoko avec scepticisme.
"Tu as un pouvoir de feu..?
- Oui, mais...
- Il faut tout de suite partir! Tenez-vous à moi, tous!"
Midori fut la première à réagir. Elle agrippa le sweat noir de Cauld, prit la main de Misao et ordonna à Jean et à Yoko de faire pareil.
Ils disparurent.*Nani = "quoi" en japonais
Imôto = "petite sœur" en japonais.Gomenasaiiii pour avoir mis tout ce temps à écrire la suuuuiiite :'(
J'espère que ce chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à me faire part de votre avis par commentaire, qu'il soit négatif ou positif, dans tous les cas ça me permettra d'avancer.
Merci à tous! ♡
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Les Kitsune Yoko et Misao (Tome II : Sang Sacré)
FantasyLes kitsune Yoko Datei et Misao Surime sont morts en ayant vaincu Shijo, le frère maléfique de Misao. Une prière pourtant les arrache du Paradis du Kitsune. La déesse-mère Inari est possédée. Une seule solution : la tuer.