L'Anneau des Millénaires

<< Salutations, je me prénomme Sébastien et je suis un des chevaliers de l'armée du Duc d'Uzès. Ce soir là, j'étais invité à un banquet pour célébrer la naissance du futur Duc quand un garde entra soudainement dans la salle de banquet en disant :

"Mon Seigneur, nous sommes attaqué par l'armée du Duc de Bagnols !"

Le Duc se tourna vers moi et me dit :

"Sébastien, prenez la tête de mes armées et protégez la ville."

Il regarda sa femme et lui dit :

"Je vous conduirai vous et vos demoiselles a passage secret qui mène à la cave à vin."

Je partis donc à la tête de l'armée, monté sur mon destrier noir Sarazin. J'étais armé d'une épée à deux mains et d'un écu où était représenté le blason d'Uzès. Notre armée était composée de tireurs d'élite possédant des arbalètes, des arcs et des flèches, les plus courageux et les plus forts combattaient avec des fléaux, haches et marteaux d'armes. Je perdis plusieurs hommes car la bataille était rude mais avec du courage et de la persévérance je réussis à éloigner l'assaillant.

De retour au château, le Duc et la Duchesse me remercièrent pour ce service. Je ne comprenais pas pourquoi notre voisin, avec qui nous étions en paix depuis si longtemps, nous attaquait sans raison apparente. C'est pourquoi je fus bien décidé à résoudre cette énigme. Je me déguisais donc en fermier anglais. Je pris quelques feuilles de thé, dont certaines abîmées et je pris bien garde de les séparer dans deux sacoches différentes. Je partis donc en recouvrant mon visage du capuchon bleu, ne sachant alors pas ce qui allait m'arriver.

En passant devant le château, je déposais une lettre adressée au Seigneur, disant que je me dirigeais vers Toulouse, ce qui était un mensonge, assurément, car il ne fallait pas le mettre au courant.

Arrivé au château de Bagnols, je croisais le regard d'une Dame anglaise fort belle, et bien vêtue. J"entrais donc en cuisine et fis goûter mon thé au cuisinier. Je me fis vite engager et à chaque fin de repas, le Duc me demandait mes services. Je ne pouvais m'empêcher d'admirer la Dame anglaise, qui je le crains, avait deviné mon manège.

Un soir, je découvris une lettre sur ma table de chevet. Je me dépêchais de la lire : cette lettre était écrite par la Dame anglaise qui me demandait de la rejoindre le soir même dans le grand jardin derrière la fontaine. Je me couvris alors d'un capuchon noir et alla la retrouver à l'endroit prévu. Mes craintes n'étaient finalement que réalité quand la Dame anglaise me demanda ce que je venais réellement faire ici. Je me devais de lui dire la vérité : je ne savais pourquoi mais je devais lui faire confiance. Je lui expliquais la raison de ma venue. Petit à petit, son regard devenait malicieux, moqueur puis complice. Elle m'expliqua rapidement qu'elle était de mon coté et voulait que je trouve un stratagème pour qu'elle soit la seule à pouvoir me voir. Cela me redonna le souvenir d'une vieille règle disant qu'un serviteur en prison avait le droit à une visite par jour et d'une unique personne. De retour dans mes appartements, je ne mis que peu de temps pour prendre ma décision : j'allais me faire mettre en prison et pour cela, rien de mieux que mes vieilles feuilles de thé.

Le lendemain, le Duc continua de m'appeler mais, cette fois-ci, mon thé était froid et sans saveur ce qui mit le Duc en colère mais les supplications de sa femme le firent consentir à me donner une seconde chance. Le thé n'était pas mieux, il n'avait même plus de couleur. C'était juste de l'eau très peu chauffée. Le Duc entra dans une colère noire et, sans attendre, me fit prisonnier.

Le soir même, le Duc me fit choisir la personne qui devait me rendre visite chaque jour. Je fis mine de réfléchir puis je répondis :

"La Dame anglaise serait-elle libre ?"