L'apparition...

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Rentrée chez moi, en fermant la porte derrière moi j'entendis des pas, je frissonnais déjà à la seule idée d'un fantôme, un souffle effleura mon oreille et brusquement je fus prise de tremblements... devant moi la glace reflétait un "moi" aux yeux perçants et rouges, une sourire en plein de sadisme et de méchanceté. Je voulus la saisir de peur qu'elle ne s'échappe mais avant que je puisse ne serait ce que de cligner des yeux elle avait déjà disparu.

Je repris peu à peu mes esprits et des voix murmuraient entre elles comme pour se mettre d'accord puis en chœur elles se mirent à me dire de m'enfuir.

Prise de panique je mis à courir, je me dirigeais vers les escaliers puis cette fille qui était apparue s'interposa. Je changeai de chemin presque aussi instantanément. Le nouveau chemin ne semblait guère lui plaire puisqu'elle se dressa face à moi.

Prise d'une poussée de courage je me retournai vers la porte et je fonçai dessus saisissant la poignée. Sur le passage j'attrapai mon téléphone et mon
portefeuille. La porte passée je ne me retournai pas une seule fois, je courais
autant que je le pouvais. Je m'arrêtai pour reprendre mon souffle... et dans mes mains je sentais comme la sève des arbres... ou peut- être était- ce mon sang ... soudain ma respiration se coupa, je sifflais en essayant de respirer, chaque bouffée semblait comme un poison qui envahissait mon corps... je m'écroulai.

A l'instant où je fermais les yeux je vis ce visage qui était le mien me susurrer :
_ "Tu as ce don et je le veux!"

Le lendemain, je me réveillai aux urgences, une personne me tenait la
main...c‛était ma sœur Clémence. Quand elle vit que j‛étais réveillé, elle m‛étouffa
presque par son élan d‛affection.
En revanche, mon frère regardait par la
fenêtre, et son air indifférent qui lui décrochait tous les cœurs l‛accompagnait encore et encore. Il me lança un sourire comme s‛il s‛entrainait à séduire les filles de son université. En retour, je le regardais avec le regard le plus noir possible. Arnaud s‛approcha lentement du lit, ouvrit ses bras comme pour m‛enlacer... son comportement était anormal. Il me prit dans ses bras et il me dit au creux de l‛oreille :

_ « Tu as ce don et je le veux ! »

A cet instant, mon cœur rata un battement, je tentai de m‛extirper de son
étreinte par tous les moyens... mais je me sentais partir, partir vers un lieu
lointain et inconnu. J‛ouvris de nouveau les yeux et je me retrouvai à l‛endroit où

je m‛étais évanouie. Je me relevai avec difficultés, mais membres étaient comme atrophiés. Cette sensation si désagréable et à la fois si douce persistait encore et encore. C‛était comme des milliers de fourmis qui allaient et venaient dans mes veines.

Le vent soufflait, et les arbres dansaient un ballet exceptionnel peut-être était-ce « L‛Hiver » des Quatre saisons de Vivaldi. Il émanait d‛eux une douceur quelque peu mélancolique.

JalousieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant