Monter pour redescendre

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10... 20... 30 mètres ? Peu importe, il voulait sauter. Il était beau, ça aurait été trop dommage. Je prenais mon temps pour monter l'échelle, arriver sur le toit de l'immeuble et crier.
Moi: Hé le beau gosse, tu comptes pas sauter ? Ce serait pas juste d'abîmer une merveille comme toi.
Il ne disait rien et je continuais à avancer.
Moi: J'ai failli faire cette erreur autrefois. Mais une vie on en a qu'une, faudrait pas la gâcher.
Une fois arrivée près de lui, je me suis assise.
Moi: Toi c'est quoi ? Moi c'est l'amour. J'avais enfin eu le putain de courage pour lui dire... Et sa réponse m'a amené ici tu vois ?
Lui: C'est l'amour aussi, le problème. Mais moi c'est autre chose, je l'aimais et elle m'a trompé.
Moi: On est con hein ? Venir ici juste pour ça... C'est marrant qu'on ai choisi le même endroit non ?
Lui: C'est assez haut...
Moi: Alors ne saute pas, comment tu t'appelles ?
Lui: Clément.
Moi: Laura.
Alors je lui ai fait un signe et on est descendu. On a continué à parlé pendant un bon moment, et je lui ai expliqué qu'il y a deux mois je voulais également faire comme lui. A cause d'un mec qui me plaisait et qui s'en foutait totalement. Il a fini par renoncer lui aussi et on a fait connaissance. J'avais 17 ans, et lui 18. On a vraiment beaucoup parlé.
Clément: Je dois y aller, désolé.
Moi: Je viens toujours en haut de l'immeuble à 17h, je t'attendrais demain, si tu veux y faire un...
Clément: Je viendrais Laura, je viendrais.
Et il est parti, sans me laisser finir ma phrase. Alors je suis rentrée aussi.

Émilie: Tu sais, tu as pris plus de temps que d'habitude. Pourquoi rentres-tu aussi tard ?
Ma sœur. Émilie, ma sœur jumelle (bien qu'on ne se ressemblait pas tant que ça), curieuse et agaçante savait où je me rendais tous les jours, et elle savait aussi vers quelle heure je rentrais.
Moi: C'est pas grave, Émilie, il est tard va dormir.
Émilie: Mais d'où tu me parles comme...
On s'embêtait beaucoup, tout le temps, mais on s'aimait.
Moi: Émilie je rentre juste plus tard que d'habitude y'a pas de mal.
Émilie: Je m'inquiète tu sais ?
Moi: T'en fais pas.
Nos parents nous laissaient seules a la maison, depuis que nous étions entrées au lycée. Ils travaillaient beaucoup, ensemble, mais beaucoup, et ne rentraient donc que les week-ends.

Commencer par un suicide, finir avec sa vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant