Segment 1 sans titre

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Il stoppa son cheval devant l'auberge sous une pluie battante. Il fixa l'enseigne de celle-ci et descendit de son cheval gris clair.

Ses pas étaient accompagnés du son de la boue. Il lui attacha la bride près de la porte d'entrée et lui fit une caresse d'au revoir.

Il entra dans l'auberge d'un pas assuré et enleva sa capuche noire. Il laissa apparaître un visage jeune, les cheveux longs et bruns brillaient suite à l'humidité. Une légère barbe négligée commençait à pousser.

L'étranger scruta la grande salle à manger et il trouva une place sur le comptoir.

Il resta à attendre l'aubergiste qui rigolait avec des habitués, laissant apercevoir ses dents pourries avec le temps. Un bandana gris lui recouvrait les cheveux blancs qui dépassaient. Celui-ci vint à sa rencontre.

- Ce sera quoi pour vous ?

- Une boisson chaude.

- Une à la sceliss ?

- Je ne connais pas.

- Ah, Vous êtes du nord ?

- Non.

- C'est une plante que l'on trempe dans l'eau et elle lui donne un goût citronné et sucré.

- Je veux bien goûter.

- Je vous prépare ça, dit il d'un mouvement de tête.

L'étranger commença à regarder tout autour de lui et semblait chercher quelqu'un où quelque chose de précis. Il regarda ensuite le comptoir. Il remarqua qu'il était façonné dans un bois d'une grande qualité. Les marques des anciens verres incrustés dans celui-ci.

L'aubergiste lui donna sa boisson et en profita pour se réchauffer les mains avec le bol chaud. Il en but une gorgée et était surpris du goût. Il n'aimait pas, c'était beaucoup trop acide.

Un homme s'installa sur sa gauche et lui dit

- Qu'est-ce qui t'a pris de prendre ça ? C'est dégueulasse. Il n'y a que l'alcool de bon ici.

L'étranger ne répondit pas. Il ne le regarda pas non plus. L'homme se rapprocha en posant une main sur son épaule et lui dit à l'oreille.

- Tu sais ce qu'on fait aux étrangers ici.

L'inconnu tourna la tête pour lui faire face. Avec son caractère, sa cicatrice au coin de l'œil gauche, une brûlure sur sa main droite ainsi que le manque de cheveux. Nul doute possible, c'était l'homme qu'il recherchait.

- Non, tu vas me l'apprendre j'imagine ?

- On leur coupe la main droite.

- Je m'en fiche, je suis gaucher, dit il en détournant le regard.

L'homme se leva d'un bon et fronça les sourcils.

- Tu sais qui je suis moi ? Dit il de sa voix la plus forte et la plus grave.

- Oui je sais. Tu es Bromas Dacer, aussi surnommé « Le Barbare ».

- A ce que je vois tu es bien renseigné, dit il fièrement.

- Oui, je me suis beaucoup renseigné sur toi, par rapport à ma profession.

- Ah ? Et que fais tu ?

L'inconnu se releva lentement, sortit une dague noire et l'enfonça dans le cœur de Bromas sans aucune hésitation. Et il lui dit à l'oreille : « Je suis Assassin ».

L'homme s'écroula au sol dans l'incompréhension totale.

- N'ayez crainte braves gens. Je suis Jovan de la Rose Noir. Cet homme a commis des actes odieux envers des personnes plus faibles. Un contrat a été mis sur sa tête et je suis venu l'honorer. Je ne resterai pas plus longtemps ici.

S'assurant que le message était bien passé, il se pencha sur le corps sans vie de Bromas. Il récolta son sang pour le mettre dans une fiole transparente.

Il lança à l'aubergiste deux pièces d'or. Une pour la boisson, une autre pour le dérangement. Il s'excusa de nouveau puis repartit affronter la pluie qui s'était intensifié.

Il monta sur son cheval et partit en quête d'un abri pour passer la nuit.

Jovan trouva aux abords du village, une vieille grange abandonnée. Il allait avoir froid, mais il serait au sec. Il se servit du foin pour se faire un petit lit et donna le reste à Finiel, son cheval.

Au matin, Jovan se leva et se dirigea vers « Rolône », pour retrouver Oswald, son client. Un riche commerçant avide et radin.

- Bromas a été tué et je viens chercher la récompense.

- Oui, j'ai eu vent de sa mort. Tenez, 30 pièces d'or.

- Nous avions convenu 100 pièces d'or.

- Vous allez vous contenter de ce que je vous donne. Vous deviez le tuer discrètement.

- Je n'ai pas pu. Il ne m'a pas laissé le choix.

- Vous n'avez pas respecté les termes du contrat, estimez vous déjà heureux.

Jovan prit la bourse et se retint de ne pas l'égorger. Après tout, c'est vrai, il avait mal fait son boulot. Il le salua et partit sur la route pour rentrer chez lui.

La Guerre des 2 Roses.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant