La Guerre des 2 Roses.

Segment sans titre4

C'était des sons bien distincts d'épées qui s'entrechoquaient. Jovan et Elye se mirent à courir en direction de la grande salle de la Rose Noire.

Ils avaient la vision d'un combat sanglant entre leurs frères et des hommes à l'armure blanche. Les frères assassins tombaient les uns après les autres, certains étaient beaucoup trop jeunes pour mourir.

Les hommes en armure tranchaient en deux les membres avec leurs longues et lourdes épées. Du sang, des viscères et des morceaux de cervelles jonchaient le sol. La violence des attaquants choqua le couple.

- On doit partir d'ici, cria Elye pour se faire entendre. Sinon on mourra tous les deux.

- Et où tu veux partir ? Ils bloquent la seule porte de sortie.

- Non, suis-moi, je connais un autre passage, dit elle en prenant sa main.

Jovan jeta une nouvelle fois le regard sur la boucherie, mais fut contraint de détourner les yeux.

Ils passèrent devant leur chambre sans s'arrêter.

- Mais il y a nos affaires là-dedans, clama Jovan.

- Il n'y a pas de temps à perdre.

Jovan n'osa pas insister. Il voyait qu'elle essayait de garder son sang-froid malgré la peur évidente.

Tout en tenant sa main, elle le faisait voyager dans plusieurs couloirs où il n'avait jamais mis les pieds. Elye expliqua qu'ils se dirigeaient vers le jardin botanique. Il n'y était jamais allé et s'étonna de la destination, mais il avait confiance en elle.

La course s'arrêta net devant la porte du jardin. Jovan qui était derrière elle se décala pour voir ce qui se passait.

Trazer se tenait là, devant la porte, épée à la main.

- Écartes-toi de là, demanda Elye.

- Je savais bien que quelqu'un tenterait sa chance ici pour sortir, répondit il en souriant. Il n'avait plus du tout l'air de l'homme timoré qu'ils avaient croisé quelques minutes plus tôt.

- C'est toi qui les as fait rentrer, clama Elye visiblement très en colère contre lui.

- Oui.

- Je te respectais, malgré que tu sois peu social. Tu étais l'un des meilleurs d'entre nous. En fait tu ne vaux rien. Que t'ont-ils promis pour ta trahison. De l'or ? Des terres ? Ou tout simplement, la vie sauve ?

- Il faut se rendre à l'évidence Elye. Ils nous traquaient de plus en plus. Ce jour aurait fini par arriver. J'ai seulement accéléré le processus. Joignez vous tous les deux à moi. Et nous pourrons vivre. Sinon, mourrez en silence.

- Donne moi ta dague Jovan, demanda-t-elle.

Jovan s'exécuta et la lui donna sans hésiter. Il la voyait bouillir. Sa peau pâle d'origine commençait à rougir.

- Je vais te saigner comme un porc, dit elle calmement en le pointant du couteau.

- Comme tu es décevante, répliqua-t-il en soupirant.

Elye fonça sur lui dague à la main. Trazer dévia le coup avec une facilité déconcertante. Il prit rapidement l'avantage en la mettent au sol d'un coup d'épée sur son genoux droit. Il la désarma d'un coup de pied dans la main.

Elle se retrouva courbée à ses pieds. Il était prêt à donner le coup de grâce.

- Je pensais que tu valais mieux que ça au combat, je me suis visiblement trompé. Et maintenant tu vas mourir jolie fille des bois, dit il d'une voix douce. Je ne t'épargnerai que si tu acceptes de devenir ma femme.

Elye releva la tête fièrement et le regarda dans les yeux.

- Je préférais me marier à un clochard plutôt qu'à un traître.

Dans le même moment, Jovan ne comprenait pas comment cela avait il put dégénérer aussi rapidement.

Il chercha à l'aider. Il se tâta le corps pour trouver quelque chose.

Il trouva une rose de lancée. Une arme de jet aillant l'apparence d'une magnifique rose.

Il n'était pas trop mauvais au lancé. Trazer ne le regarda même pas, trop occupé à discuter avec elle.

- Un traître ? Moi ? Fit il l'air étonné. Pourquoi employer de tels mots ? Comment pourrais je trahir une organisation pour laquelle je ne travaillais pas ?

Jovan lança sa rose en plein sur l'épaule droite de Trazer. La douleur lui fit lâcher son arme par réflexe.

Elye réagit vite et se leva tout en récupérant l'épée au sol. Elle le plaqua dans la foulée de toutes ses forces contre la porte en bois. Son sang ruisselait le long de sa jambe pour ne laisser qu'une flaque rouge au sol. Elle semblait oublier la douleur.

- Raté, clama-t-elle à son compagnon en souriant.

Elye regarda Trazer dans les yeux. Puis lui enfonça l'épée sans hésiter en plein milieu de son maigre cou. Les cris peinaient à sortir de la bouche et seul du sang en sortie, aspergeant Elye qui enfonçait de plus en plus la lame.

Elle retira d'un coup sec l'épée maculée du mélange des deux sangs.

Le corps de Trazer s'effondra au sol. Il crachait encore du sang. Il était toujours en vie, à se vider de son sang. Elle se rapprocha de lui et dit calmement.

- Je t'avais prévenu que je te saignerai comme un porc. Maintenant je vais te laisser te vider lentement de ton sang, sans pouvoir rien faire.

- Elye ! Faut y aller. J'entends des pas lourds arriver. Dit Jovan.

En ouvrant la porte, ils se retrouvèrent dans un petit jardin botanique. Des plantes que connaissait bien Elye, mais qui étaient inconnus à Jovan.

Le pas boiteux, elle se rapprocha d'une plante et en récolta les petites feuilles jaunes de celle-ci. Puis elle prie des graines noires d'une autre plante et se dirigea vers le fond du jardin. Il la suivait car elle semblait savoir où se diriger.

Elle montra un petit puits usé par le temps.

- Voila notre porte de sortie, déclara-t-elle.

- Là dedans ? Mais où ça conduit ?

- Tu verras. Tu n'as qu'à prendre une grande inspiration. Il devrait y avoir une grotte, enfin je crois.

- Comment ça tu crois ?

- C'est la seule sortie que je connaisse, alors sois tu restes ici à les attendre, sois tu plonges. En ce qui me concerne, j'ai déjà fais mon choix.

Elye sauta sans hésiter à l'intérieur à pied joint. Un grand plouf résonna dans le puit. Il ne la voyait pas.

Jovan les entendait de plus en plus, ce qui le força à sauter.