Chapitre 2 - Flux meurtrier

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Si ça ne tenait qu'à ma mère, je ne serais pas sortie durant un mois entier. Heureusement pour moi, un message était diffusé dans tout le quartier afin de nous faire comprendre que nous pouvions désormais reprendre nos vies normales sans prendre le moindre risque.

Comme je suis restée enfermée deux jours entiers, j'ai eu le temps de faire des recherches sur ces attentats qui ont eu lieu il y a 200 ans. Je ne savais pas qu'un jour les humains avaient été aussi monstrueux. La planète était dirigée par la haine et la peur. Pour rien au monde je ne souhaiterais revenir à cette époque là. Cette époque où l'ennemi ne se présentait pas comme tel.

Après deux longs jours de confinement, j'ai donc pu ressortir de chez moi lundi matin afin de me rendre en cours. Inaya prétendait avoir trop peur pour sortir, mais ce n'était qu'une excuse pour éviter l'école qu'elle détestait tant. J'étais heureuse de pouvoir respirer de l'air frais et les rayons du soleil qui s'infiltraient dans ma peau me faisaient le plus grand bien.

Je prenais le train à 8h43 précise. Les cours commençaient à 9h et j'avais la chance d'habiter à seulement deux stations du lycée. Deux toutes petites stations.

Ce jour là, je suis partit un peu en avance. J'avais envie de prendre le temps d'admirer la nature. C'était si beau, tous ces arbres colorés. Nous étions au début du printemps, les fleurs commençaient à montrer le bout de leur nez et les oiseaux recommençaient à chanter afin d'égayer nos matinées. C'était une magnifique journée, un magnifique endroit, mais malheureusement tout le monde ne semblait pas comblé de vivre dans ce magnifique quartier.

Lorsque je suis arrivée à la gare, avec presque dix minutes d'avance, je ne pensais pas que ça me coûterait tant. Je ne pensais pas que vouloir prendre l'air un peu plus longtemps qu'a l'accoutumée changerait ma vie pour l'éternité. J'aurais du faire ce que j'avais dis ; ne pas changer mes habitudes, sous aucun prétexte.

Au bout de quelques minutes, je ne serais pas vous dire combien exactement, des bruits sourds ont retentit. Des sons graves, répétés, des sons qui résonnent comme la mélodie de la mort. Des bruits de mitraillettes.

Qui aurait cru que ça recommencerai de si tôt ?

Je n'ai pas réfléchis, je me suis allongée par terre et j'ai rampé jusque sous le banc. Il m'était impossible de penser. Mon cœur battait à la chamade, près à exploser.

Je suis désolée maman. Pardonnez-moi Nolan et Inaya. Je n'ai jamais voulu que vous perdiez votre sœur, ta fille. La mort de papa a été insupportable. Je ne voulais pas vous infliger ça de nouveau. Ces hommes sont sans cœur, froid comme la glace et dur comme la pierre. Ils ont tués sans regretter une seule seconde. Leurs regards étaient vides, inexpressifs. C'est comme si ils n'avaient pas d'âme, maman.

Je ne voulais pas quitter ce monde. Il était trop tôt. Mais le destin en avait décidé autrement, m'épargnant d'un sort funeste auquel je ne pensais pas pouvoir échapper.

Qui aurait cru que je passerai à travers ce flux de balles meurtrières ?

Je ne suis pas morte, rassurez-vous. Un de ces hommes, un de ces barbares, un de ces terroristes m'a relevé. Il m'a attrapé par la taille et m'a emporté. Je ne voyais rien tant mes yeux pleuraient. Cet homme m'a sauvé. Il m'a déposé sur la banquette arrière d'une voiture et il a conduit, encore et encore. Il m'avait bandé les yeux et attachés les mains mais je sentais qu'il ne me voulait pas de mal. Son souffle était succin et rapide. Il avait peur. Nous avions peur.

Je voudrais rectifier mes mots. Celui-là, ce n'était pas un homme sans cœur.

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