Courir

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Je courais. Après le temps, après la Vie. Celle qui m'avait été volée, celle que j'avais perdue. Celle que j'aurais voulu vivre, que j'aurais pu vivre s'il ne me l'avait pas pris. Cette Vie, celle que je voyais dans mon avenir. Celle que je voyais venir, jours après jours, paisiblement et aussi surement que l'herbe est verte. Celle que rien ne pouvais venir troubler; ou plutôt est-ce ainsi que je la voyais.

Mais j'avais tout faux. L'herbe n'est pas toujours verte. Ma vie future n'était qu'un rêve, une illusion bien vite estompée dès lors que je me suis réveillée. Je n'avais rien compris. Je pensais que la vie n'était que joie et bonheur, mais elle est en fait composée d'erreurs, de pièges et d'épreuves, qu'on le prévoit ou non; qu'on souhaite l'éviter ou pas. Car nous ne sommes pas maîtres de notre destin, ou du moins nous n'en sommes pas les seuls. Il y a aussi Eux, les Autres. Ceux qui nous entourent. Ceux qui sont entrés dans notre vie, et aussitôt en sont ressortis. Ceux qui y sont restés des années, et qui aujourd'hui encore sont présents. Et il y a aussi ceux qui bientôt partiront, sans que l'on s'y attende; et ceux qui y entreront, de façon plus improbable encore. Des gens à qui on ne pensait pas vraiment, des gens que l'on aurait aimé ne pas connaître; des gens que l'on n'aime pas.

Non désirés. Non prévus. Des emmerdeurs, en somme. On voudrait ne plus les voir, on le souhaiterai de tout notre coeur; de toute notre âme. Mais malheureusement, ces "ben", sont souvent plus que déterminés à rester. Et on les maudit pour cela, on les haït. Parce qu'on ne veut pas qu'ils changent notre vie, qu'on ne veut pas qu'ils y participent. Mais encore et encore ils persistent, nous emmerdant à tout moment.

Puis vient le jour ou, enfin, ils en partent. Soit qu'ils se soient résignés, soit que quelqu'un les ai remplacés.

Inspirations d'ici et làWhere stories live. Discover now