A Travers Monde [BoyxBoy] ✔

Chapitre V

Magnifique.

Oui, tout simplement magnifique.

Sentiment de supériorité grâce au rabaissement continuel dont font admirablement preuve les autres, envers moi.

Fierté protégée par une épaisse carapace de bien être, emprisonnant au plus profond de mn être, le mal-être et les invectives.

J'ai appris à me forger une armure à l'épreuve de tout, pour encaisser les insultes et les coups bas.

Dans l'esprit de la plupart des gens, je fais partis de cette espèce dite 'vermine, que l'on doit s'empresser d'éradiquer totalement.

Cette fameuse vermine qui empeste, grouille, se développe et colonise les rues, de nos jours.

Tels des rats en quête d'un peu de chaleur.

Je n'ai pas choisi mon apparence, non, loin de là même mais, je l'assume et le fait vivre.

Elle rend les gens envieux et je m'en délecte totalement.

Catin.

Non.

Pédale.

Non, rien de tout ça.

Je suis beau, je rayonne.

C'est aussi simple que ça.

Aucun besoin supplémentaire, en dehors de connaître cette vérité, physiquement entièrement vérifiée.

Rien que le simple fait de regarder le temps qu'il fait dehors me déprime, autant passer mon temps à m'observer dans un miroir, c'est bien plus prolifique.

Solwen, bouges toi un peu, secoue toi, change ton quotidien.

C'est ce que je pourrais me dire bien sûr, mais non, tout simplement car mon quotidien me satisfait entièrement tel qu'il est.

Je déposais mon regard tout autour de moi avant de lâcher un soupir de satisfaction, ouvrant par la suite mon armoire, pour en sortir de quoi me sublimer.

Je me préparais lentement, pour la énième sortie de la semaine, prenant, bien entendu, le soin de m'admirer à chacun de mes gestes.

Etant, ce que les gens appellent communément, un putain de gosse de riche, je peux me perdre de sortir tous les soirs.

Tu traines et personne ne te dit rien.

Tu agis comme bon te semble.

Je finissais d'ajuster mes derniers vêtements, avant de me poster devant mon miroir, me détaillant d'un léger œil critique, pour, sûrement, la milliardième fois de ma vie.

Le tout m'arrache un sourire avant que je ne secoue frénétiquement la tête.

Morbide.

Mon obsession de moi-même est totalement morbide.

Mais qui s'en préoccupe ?

Personne.

Même pas moi.

Alors tout est réglé, je suppose ?

Le simple fait de marcher dans l'ombre me fait du bien, il n'y a que ça, aussi loin que je m'en souvienne, qui puisse m'apaiser à ce point.

Ça calme mes troubles psychologiques.

Oui, je ne suis pas réellement parfait mais j'en suis pleinement conscient.

Les apparences sont bien souvent trompeuses.

J'accepte tout mais, 'ça', vraiment, je ne l'accepte pas et je doute bien l'accepter en jour.

J'aurais pu m'en passer.

Ça s'insinue en toi, perversement.

Ça colle à ta peau.

Et ça ne te lâche plus, jamais.

Comme un parasite.

Comme une foutue étiquette.

Quoique..A bien y penser, une étiquette, ça peut s'arracher.

Mais ça laisse une trace, bien qu'invisible bien souvent, tu la ressens tout de même comme une gêne, ne t'empêchant pas, par la suite, de te gratter toujours plus.

Ça te brûles la peau une étiquette qui s'arrache.

Mais 'ça' et bien...

Ça te brûles sous la peau, comme une drogue soigneusement injectée dans l'une de tes veines.

Tu ne sais jamais si tu vas te réveiller le lendemain, ni, si tu vas y survivre ou bien en crever.

Morbide, encore morbide.

Je suis irrémédiablement morbide.

La pénombre est bénéfique, elle calme bien souvent les maux de crâne.

Non, pas ceux qui surviennent le lendemain d'une cuite, loin de là même, je parle plutôt de ceux qui s'insinuent en toi, qui se fondent en toi pour ne devenir qu'un avec toi.

De véritables ombres sur le tableau de la vie de tous les jours.

Mets-toi en suspens et savoure.

Savoure le froid incontrôlable qui s'insinue lui aussi en toi, que ce soit de gré ou de force.

Même si ce n'est pas normal et que quoi que tu fasses, tu ne contrôles plus rien.

Et dors.

Dors comme pour ne jamais te réveiller.

Ou alors, pour te réveiller dans quelque chose que tu ne voudrais, pour rien au monde.