A Travers Monde [BoyxBoy] ✔

Chapitre II

Sept,

Huit,

Neuf,

Neuf petites gouttes de pluie sur ma boîte aux lettres.

Et une seule lettre, une du lycée, encore une d'absence.

Encore une qui va rejoindre la poubelle, comme chaque jour.

Madame, Monsieur,

Votre fils Axel Desman,

Votre fils, tss, laissez-moi rire, comme s'ils me considéraient comme tel.

On ne laisse pas son propre enfant pourrir tout seul, pendant plusieurs mois à son domicile, avec juste assez par mois, pour manger et se vêtir.

Non décidément, non, je n'irais pas.

Mes 'parents' et moi avons emménagés à Londres, l'an dernier, pour mon entrée au lycée.

Tout présageait d'être bon, un bon lycée et moi qui avait hâte d'y entrer.

On dit qu'au lycée, nous pouvons affirmer notre différence.

Dans mon cas, ce n'était pas possible, je n'ai jamais eu beaucoup d'amis, un ou deux me suffisaient, mais là, dans cet endroit là, j'étais fui comme la peste.

Pas à cause de mon style vestimentaire extravaguant, non, non, il y a bien pire mais, à cause de quelque chose que je dégage, un quelque chose de paranormal.

Oui, voilà, de paranormal.

C'est ce que m'a sorti un type de ma classe, l'an dernier, pas que ça me dérange, loin de là même, après tout, moi aussi je le sentais et je pensais pouvoir en faire ma force.

Mais non.

Je me retenais de justesse à la porte de chez moi, en rentrant.

Encore ces vertiges, accompagnés d'une forte envie de vomir.

Mon nez me piquait et ma gorge devenait sèche, tout comme mes yeux.

Ça fait plusieurs années que ça dure, je vis avec depuis aussi loin que je me souvienne et j'ai tout essayé : De moins manger, rien n'y fait, de ne plus bouger, rien non plus, je gagnais juste une claque de mon 'père' en plus de ces stupides nausées.

L'ambiance du lycée me semblait lourde, l'an dernier, j'avais l'impression que tous les regards étaient tournés vers moi et dès que je regardais les gens, ils détournaient le regard, gênés.

J'ai commencé à avoir peur d'y aller, devant complètement parano. Pathétique hein ?

Plus le temps avançait, plus j'arrivais en retard, plus mes notes baissaient.

Et plus je me faisais frapper en rentrant.

C'était comme un cercle vicieux, car plus le temps passait, plus je me sentais idiot, inutile.

Ça en venait à un tel point que je sentais mon sang qui bouillonnait dans mes veines, brûlant irrémédiablement la totalité de mon corps, pour l'éternité.

Similitudes visiblement visibles.

Tous les jours passent et se ressemblent.

Je me lève, trouve une lettre du lycée et je fini incendié à l'intérieur de mes veines avant de sombrer dans l'inconscience et de me réveiller le lendemain.

Toujours aussi pathétique.

Instant de répit, bref et bénéfique.

Je prends le temps de rentrer calmement chez moi pour éviter de me mettre à vomir devant la porte, à cause des vertiges qui passent leur vie, logés au creux de mon corps.

Je m'étale vulgairement sur le canapé, après tout, qui s'en soucie ici ?

Pas moi donc, tout va bien.

La sonnette raisonne dans la maison, vrillant mes tympans, ravivant mes vertiges et, je me lève en grimaçant, pour aller voir qui ose me déranger pendant ce moment de vide total.

J'entrouvrais la porte, lentement et ma vision se flouta d'un coup, en même temps que la réapparition des brûlures dans mes veines.

Je tombais de tout mon poids sur l'un de mes genoux et une douleur irradia mon corps, quasiment de suite.

Cassé ? Sans doute mais, je ne m'en préoccupais que peu, tentant de faire disparaitre ces sensations de brûlures.

Ce qui m'arrive en cet instant, ne me tracasse que moyennement, après tout, si je meurs, qui va s'en préoccuper ?

Mes parents ? Laissez-moi rire, ils ne s'apercevront même pas de ma disparition.

Une main fraîche se posait délicatement sur mon front et quelques secondes plus tard, un choc renvoyait ma tête en arrière, la faisant cogner contre une surface dure, ce qui s'en suivi par l'inconscience.

Mon inconscience.