Atterrissage

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Quelque part dans les confins de l'univers, une astronaute nommée Abigaëlle Morrison était finalement prête à rentrer chez elle. La Terre tout comme sa famille lui manquaient, à un tel point qu'elle se souvenait à peine de leur visages... Après tout, elle était dans l'espace depuis cinq ans, ce qui était une prouesse technique pour la fin du XXIème siècle ! Il lui fallait maintenant prendre contacte avec la base de contrôle qui devait attendre son retour à Warshington.

"Terre-51 me recevez-vous ? Ici la pilote de l'Ark en mission pour trouver la vie sur Mars. Je rentre à la maison, en approche de l'atmosphère. Terminé."

Elle attendit une réponse pendant quelques minutes. Ensuite elle répéta son appel deux fois, trois fois, quatre fois et toujours sans aucune réponse de l'autre côté. Elle commença à s'inquiéter pour ses parents, son petit frère Evan et son fiancé Freddie.

"Qu'a-t-il pu arriver là-bas ? J'espère que tout le monde va bien." Dit-elle nerveuse.

Or, sa situation ne laissait pas de temps pour le doute. Elle devait rapidement prendre une décision entre entrer dans l'atmosphère, ou rester une autre année dans l'espace ; le choix était facile mais plutôt compliqué à accomplir.

"J'espère que j'y arriverai pour l'amour du ciel!" murmura-t-elle, tenant fermement sa bague de fiançailles.

Elle appuya sur quelques boutons, jeta un coup d'œil anxieux aux écrans qui affichaient l'état de son vaisseau. Tous les voyants semblaient être au bon niveau, à peu de choses près car l'aiguille indiquant l'état du réacteur P2 avait tendance à trop trembler vers la droite, c'est-à-dire vers la zone rouge de danger. Mais Abigaëlle n'avait pas le temps de vérifier ce détail et enclencha la descente vers la Terre.

Comme elle l'avait prévu, une fois entré dans l'atmosphère, son vaisseau prit rapidement de la vitesse et commença à trembler, secouant violemment l'astronaute qui s'agrippait de toutes ses forces au tableau de bord. Mais elle n'avait pas envisagé le fait que le réacteur P2 prit feu et commença à partir en morceaux! De par son poids et son importance dans la constitution de l'Ark, il réussit à dévier la trajectoire initiale sans qu'Abigaëlle ne puisse rien y faire. Elle se vit contrainte d'abaisser un levier noir au dessus de sa tête et où il était écrit "ne pas toucher sauf cas d'extrême urgence."

"Parfait ! Je pense être en cas d'extrême urgence."

Ce levier déclencha un moteur secondaire ainsi qu'un énorme parachute afin d'adoucir l'atterrissage et de ne pas finir écraser sous un tas de débris métalliques. A peine elle eût le temps d'abaisser le levier que déjà, elle voyait à travers la vitre de son vaisseau, la terre se rapprocher dangereusement vite.

En effet, lorsque son vaisseau toucha le sol, il fit quelques rebonds en sursaut et lorsqu'il s'arrêta, elle remarqua que par miracle, elle n'avait que des blessures mineures alors que l'Ark ne serait sûrement plus jamais apte à voler de nouveau.

Quoiqu'il en soit, le GPS lui rendit un dernier service avant de rendre l'âme (comme tout le reste) et lui indiqua sa position actuelle : New New York. Elle s'arrêta net, se retourna et observa la "ville" dans laquelle elle venait d'atterrir et regarda de nouveau son GPS.

"Mais c'est impossible... Il doit y avoir une erreur." murmura-t-elle, stressée à l'idée d'être arrivée sur la mauvaise planète.

New New York était une ville majestueuse avec de grands immeubles somptueux qui par moment avaient une fâcheuse tendance à cacher le soleil. Grâce aux réformes environnementales du début du siècle, d'immenses parcs remplis de familles joyeuses, de joggeurs, de natures verdoyantes et bien d'autres détails idylliques contrastaient avec la modernité de la ville. Si on considérait New New York dans sa totalité, c'était un havre de nouvelles technologies plus formidables et extraordinaires les unes que les autres.

Mais Abigaëlle n'avait sous les yeux qu'une ville dévastée, en cendres avec des restes d'immeubles pourris et de l'herbe jaunâtre.

"Il y avait tellement de technologies avant ..." chuchota-t-elle à elle-même pendant qu'elle marchait doucement entre les immeubles détruits.

Soudain, elle aperçut un homme au loin, venant de la gauche. Il titubait comme s'il était ivre, blessé ou bien un mélange des deux.

"Bonjour ? Excusez-moi ? Vous allez... Bien ?" dit Abigail, confuse et inquiète.

Elle marchait vers lui quand elle s'arrêta net, son sang se glaça : l'homme se tourna et lâcha un cri rauque. C'était une vision cauchemardesque soulignée par des vêtements déchirés couverts de sang, des yeux jaunes roulants, une bouche déformée ensanglantée et des morceaux de peau tombant en lambeaux. Tout d'un coup elle entendit un autre cri identique qui venait de derrière elle ; elle se retrouvait dans une position plutôt délicate. L'astronaute pensa que sa vie allait s'arrêter ici et dans des conditions bien minables. Ayant survécue cinq ans dans l'espace, il aurait été dommage de mourrir sur terre à cause de ces choses. Alors elle se positionna, déterminée et prête à se battre jusqu'au dernier souffle pour rester en vie. Mais elle n'eut le temps que de prendre son inspiration, que déjà, en moins d'une seconde, Abigaëlle entendit deux coups de feu et les deux zombies tombèrent à terre, avec un trou béant dans leur fronts. Troublée, elle regarda tout autour d'elle afin de déterminer d'où venaient les tirs, mais l'écho l'induisait en erreur. En effet, alors qu'elle regardait derrière elle, un homme sortait d'un des bâtiments sur sa gauche. Elle ressentit une joie immense mélangée à de la confusion, quand elle vit que cet homme n'était pas comme les deux précédents qui avaient failli la tuer. Il s'agissait d'un grand homme brun aux yeux bleus, lourdement armés et tenant fermement d'une main, un énorme sac gris qui semblait rempli de bric à brac. Abigaëlle distingua une lueur de méfiance au fond de ses yeux.

"Humain ou zombie ?" menaça-t-il, tout en la visant.

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