Dans ce genre de situation, la meilleure des solutions est de fuir et de se cacher.Louis était en train d'observer les environs afin de trouver une possible cachette quand il ne sentit plus la main d'Abigaëlle. Elle s'était dégagée de son emprise et courait maintenant plus vite que lui. Sous le coup de l'adrénaline, elle réfléchissait plus rapidement et lui hurla :
"Les immeubles ! C'est notre meilleur chance !"
Même si elle ne le voyait pas, Louis hocha la tête et ils se dirigèrent vers l'Est, là où se situait la ville la plus proche. Avec un peu de chance, ils perdront leurs poursuivants dans les décombres. Même si cela les éloignait de leur destination, ils ne pouvaient pas se permettre de poursuivre leur course dans la forêt car il aurait été plus compliqué de les semer.
Après cinq bonnes minutes à courir avec les zombies à leurs talons, ils atteignirent la ville et commencèrent alors leur stratagème pour leur survie. Louis partit à gauche tandis que Abigaëlle partit à droite, les zombies se sont naturellement divisés en deux groupes (deux étaient après l'astronaute et trois couraient après Louis).
Abigaëlle se déplaça en zigzag, en évitant les carcasses de voitures, les racines d'arbres sortant du béton. Mais elle n'arrivait pas à se débarrasser de ses poursuivants. Sachant que la seule solution était de les tuer, elle courut vers un reste de magasin de bricolage. Elle se précipita vers des barres en acier ou peu importe le matériau, elle se retourna et comme elle l'avait prévu, ses poursuivants avaient juste franchi la porte et fondaient sur elle avec rage. Elle repoussa le premier avec son arme improvisé et transperça le deuxième dans le cœur. Surprise, elle lâcha la barre mais lorsqu'elle aperçut que le premier se relevait et arrivait vers elle, elle saisit le premier outil qu'elle trouva (une grande pince). Abigaëlle lâcha un cri de surprise quand elle s'aperçut qu'elle venait de planter avec force sa nouvelle arme dans le crâne de son agresseur. Les deux zombies étaient maintenant 'neutralisés', elle sortit avec précaution du magasin et entendit des pas précipités ainsi qu'un cri de rage.
Elle se retourna et saisit une autre barre avant de sortir définitivement du magasin. Elle aperçut Louis au loin qui courait dans sa direction, toujours accompagné par un zombie.
Bon je vais peut-être l'aider un peu, le pauvre ! pensa-t-elle. Elle se cacha donc derrière une voiture et grâce au reflet d'une vitrine en face d'elle, elle put sortir de sa cachette au bon moment, se jeter sur leur dernier poursuivant et le tuer sur le coup. Louis se stoppa à une vingtaine de mètres, les mains sur les genoux, essoufflé :
"Merci...beaucoup."
"Eh bien, finalement je me débrouille plutôt bien." Elle lui sourit victorieuse.
"C'est vrai. Que ferais-je sans mon assassine de talent !" Il se mit à rire, dû à l'euphorie d'avoir échapper de si près à la mort. Bientôt il fut rejoint par Abigaëlle. Après avoir repris conscience de la situation, ils se remirent en route vers la forêt menant au refuge dont Louis provenait.
Ils finissaient leur deuxième journée de marche quand à la tombée de la nuit, ils arrivèrent devant un panneau sur lequel Abigaëlle put lire "Bienvenue à Philadelphiart, une ville pour nos artistes bien-aimés – depuis 2064".
"Attends, pourquoi nous sommes à l'entrée de Philadelphiart ?" demanda-t-elle, intriguée mais elle se doutait de la réponse.
"Parce que c'est notre destination. Nous sommes bientôt arrivés, plus que quelques minutes et on devrait arriver devant une immense porte." déclara-t-il fièrement.
"Ouf ! J'en pouvais plus. D'ailleurs à un moment, j'ai bien cru que tu me mentais et qu'on errait sans vrai but."
"Comment peux-tu douter de ma parole ?!" s'indigna-t-il en faisant semblant d'être blessé. "Ce n'est pas parce que j'en connais plus sur toi que toi sur moi que je me serais permis de te tromper, ma chère."
Il avait prononcé cette dernière phrase d'une manière provocante, et avait ajouté 'ma chère' à quelques centimètres de son visage. Abigaëlle se mit à rougir à cause de la proximité et se détourna subitement de son visage, vexée :
"On sait jamais sur qui on peut tomber."
Louis la décoiffa de manière affective et mit son bras autour de ses épaules. "Te vexes pas pour si peu. C'était pour rire."
"Ouais c'est ça."
Elle allait continuer de parler mais s'aperçut que Louis s'arrêta et regarda droit devant lui. Une immense porte faite de bois sortait légèrement du paysage forestier qui entourait la ville à présent. Louis saisit un bâton caché sous un tas de feuille morte et frappa avec trois fois, attendit un peu et frappa à nouveau deux fois. Après ce petit rituel, il prononça distinctement "Filius caput ex sectio quinquaginta". Il regarda Abigaëlle "C'est une sorte de code secret. Tu sais, le latin est une très vieille langue et les zombies ne parlent pas latin." Il lui sourit avec un clin d'œil.
La porte s'ouvrit. Un vieil homme se tenait devant eux, il paraissait furieux mais quand il vit Louis, il semblait devenir plus aimable. Abigaëlle se demanda pourquoi il agissait ainsi, quand elle les vit côté à côté. Elle réalisa combien ils se ressemblaient.
"Donc... Il est ton père, c'est ça ?" tenta-t-elle, douteuse.
" Effectivement." Il se tourna vers son père. "Père, voici Abigaëlle Morrison, la pilote de l'Ark qui fit un atterrissage compliqué à New New York quand je ramassais des pierres et des tissus. Je l'ai sauvé des zombies qui avaient pris leur quartier à cet endroit." Ensuite, il la regarda. "Abigaëlle, voici mon père et également le chef de ce refuge."
"Bien joué Louis." Il s'exclama, fier de son fils. "Clara vient juste de se casser le poignet et nous aurons besoin de main d'oeuvre. Enchanté de vous rencontrer."
Il lui serra la main de manière solennelle. Maintenant qu'ils avaient pénétré dans l'enceinte du village, le chef ordonna que l'on ferme les portes. Ce fut tout aussi impressionnant que leur ouverture : un système de poulie, de cordes et beaucoup d'efforts. Abigaëlle se retourna pour jeter un dernier coup d'oeil à la forêt et au reste du monde qui disparaissaient derrière cette immense porte en bois. Elle put enfin respirer tranquille, comme si un poids s'était enlevé. L'astronaute était en sécurité dans l'enceinte. Le père de Louis s'éclipsa rapidement, occupé ailleurs, et les laissa donc seuls, afin que son fils puisse faire visiter les locaux à la jeune femme.
"J'imagine que tu es le chouchou ici." Elle lui lança d'un ton provocant.
"En réalité, pas tant que ça." Il ria amèrement. "Mon père n'a jamais accepté ma carrière. Il est fermier et désapprouve toutes les expériences scientifiques qui touche de près ou de loin à la santé de la population."
Abigaëlle comprit le point de vue du père de Louis parce que sa mère pensait exactement la même chose, enfin elle était moins orgueilleuse que le père de Louis. Donc elle avait fini par accepter son choix lorsqu'elle obtint son diplôme.
Alors que Abigaëlle était plongée dans ses pensées, ses souvenirs, Louis lui présentait les différentes parties du refuge qui se divisait en trois ou quatre parties d'après le peu qu'elle avait écouté. Les maisons étaient toutes faites de bois mais la mairie était construite à la base de pierres. Cela lui paraissait bizarre, c'était comme si elle avait voyagé dans le passé et était revenue à un temps où seuls les matériaux premiers servaient. Enfin bref, les pensées dans lesquelles elle s'était perdue avait fait resurgir en elle l'inquiétude qu'elle éprouva déjà vis-à-vis de sa famille.
"Hum Louis ? Désolé mais je n'ai pas le temps pour une visite complète. A la base j'avais accepté de venir avec toi à cause de la liste que possède ton père." Dit-elle, gênée. Il était vrai qu'elle avait passé du bon temps en sa compagnie, mais ce n'était qu'une illusion du bonheur car en réalité, l'angoisse de ne jamais revoir sa famille avait jeté une ombre oppressante dans son cœur.
"C'est vrai. J'avais presque oublié. Suis-moi, je vais t'y conduire."
Il l'amena vers la mairie, là où son père se trouvera sûrement, travaillant même à des heures très tard. Il toqua à la porte puis lui fit de la place pour qu'elle puisse passer devant lui et entrer en première dans les lieux.
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Solar Vaccine
General FictionAvez vous déjà pensé à ce qui adviendrait du monde si un vaccin, transmis à l'échelle planétaire, se révélait être mortel ? Cette idée n'a jamais effleuré l'esprit d'Abigaëlle Morrison, jeune astronaute qui voyageait dans l'espace depuis cinq ans. M...