Retrouver Jyroh. Retrouver Jyroh. Retrouver Jyroh. Mais comment faire ?
Je fixai mon amie sur mon lit, en train pleurer à chaudes larmes. J'avais l'impression qu'elle s'étranglait.
— Ça va aller. On va le retrouver.
Mon amie cessa de pleurer, mais ses larmes coulaient toujours sur ses joues, comme la pluie que j'avais vu frapper la fenêtre chez moi, hier soir. Elle me regardais avec un regard piteux.
— Non. Il est parti pour de bon. Il ne reviendra jamais.
— Ne dis pas ça ! Regarde du bon côté ! Peut-être que ça lui a fait du bien, cette petite promenade.Thalia grommela.
— Une petite promenade nocturne ?
J'ignorai sa question. Je parcourus sa chambre pour tirer sur les stores. La lumière aidera, ai-je songé. La lumière était éblouissante et éclairais la chambre sombre. Je laissai mes yeux s'ajuster au changement d'éclairage avant de me retourner pour faire face à mon amie.
— Sors du lit immédiatement.
Elle me regarda d'un air méchant.
— Non.
— Oui.
— Non.
— Oui.
— Non.
— Oui.
— Oui.Ses yeux écarquillés, elle plaqua sa main contre sa bouche et elle étouffa un petit cri de surprise. Je souris.
— Tu viens de dire oui. Allez, hop ! Ça va faire du bien de prendre une petite marche.
— Non ..., a-t-elle gémi.Je roulai les yeux. Comprenait-elle pas ?
— La marche, c'est pour retrouver ton frère ! On va à sa poursuite.
Elle plissa les yeux. Non, elle ne comprenait pas, ai-je pensé. Soudain, je me suis rappelée que je ne lui avais pas parlé de l'ombre que j'avais vu. C'était une preuve que tout n'était pas perdu. Je lui racontai. Ses yeux s'agrandissaient et étaient remplis d'espoir à mesure que j'expliquais.
— D'accord ! Je me lève ! a-t-elle soupiré joyeusement.
On se sourit d'un air complice.
•
On sortait dehors, dans l'air automnal. Le soleil se couchait parmi les arbres et le ciel était devenu des couleurs de l'arc-en-ciel. En marchant, on riait, mais dans le fin fond de nos pensées, on s'inquiétait toujours. Et si Thalia avait raison ? Et si il ne reviendrait pas ? ai-je pensé. Non, Jyroh devait revenir. Où coucherait-il la nuit ? La Guilde a toujours besoin de lui.
— Hé, Octra, ça va ?
On avait cessé de rire.
— Oui, pourquoi ?
Elle regardais le soleil devenir de plus en plus petit. Ensuite, elle regarda le ciel d'un air pensive.
— Penses-tu que ton père reviendra, un jour ?
Je grimaçai. Je mordit ma lèvre inférieure pour arrêter les sentiments de mélancolie monter dans ma poitrine. Non, il ne reviendra pas, ai-je réfléchis. Je secouai la tête. Arrête de penser comme ça, Octra. Arrête. Il reviendra, il reviendra ...
— Peut-être, ai-je fini par dire.
Les mots dans ma tête tournaient. Je me sentais de plus en plus étourdie.
Soudain, un craquement retenti.
Toutes les deux, on s'est retournées. On s'est ensuite regardées. Est-ce que c'est Jyroh ? pensait-elle. Thalia se retourna de tout son corps et marchait vers le bruit. Je ne pouvais pas m'empêcher de la suivre. On marchait vite. Un autre craquement de branche retenti. Et un autre. Les craquements étaient plus lointains. La « chose » qui provoquait ces craquements courait, maintenant. J'étais presque sûre que c'était quelqu'un, un humain.
On courait, à présent. On courait si vite, que si je manquerais un pas, je déboulerais et je tomberais au sol. Concentre-toi, a dit une voix en moi. Mais ce n'était pas moi qui parlait. C'était une voix d'un garçon, un garçon que je ne reconnaissais pas.Vas-y, il est proche. Me sentant très bizarre, j'ai couru moins vite. Peut-être que j'étais trop étourdie et la voix venait de mon imagination ... Thalia courait en avant de moi, on se séparait d'à peu près dix mètres, maintenant. Rattrape-la ! Eh bien non, ce n'était pas le fait que j'étais étourdie que j'entendais cette voix. Je courrai fort pour rattraper mon amie. Elle s'était arrêté. Sur ses joues, coulaient des larmes. Son visage était décomposé. Ses cheveux étaient ébouriffés. Mais le pire était qu'elle sanglotait désespérément ...
— Thalia ! Qu'est-qui arrive ?
Elle secouais la tête et murmurais non, non, non ...
— Thalia ?
Je m'approchai de mon amie. Son regard était transpercé de douleur. Elle tripotait son pendentif de nuage bleu. Je regardais l'endroit où elle fixais, mais je ne voyais rien. Juste des arbres à perte de vue ...
— Il ... Il ... Il était là. C'était lui. Jyroh ..., a-t-elle fini par avouer.
Le ciel devenait plus sombre. Les arbres se découpaient, noir dans l'horizon. Ils étaient présentement presque menaçants à mes yeux.
— Oh mon Dieu ... On l'a laissé filer ! Viens ! ai-je imploré.
Je tirai sur son bras mais elle ne voulait pas bouger. Elle ne bougea pas d'un poil, en fait.
— Allez ... Tu peux le faire !
Elle continuait de murmurer non, non, non ... Je l'ai finalement regardé d'un air questionneur. Elle ne voulait pas me regarder. Mais qu'est-ce qui lui prend ? ai-je dit à moi-même.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu pleures ! On est là, on était proches, ne vois-tu pas que ...
— Il m'a montré son pendentif, m'a-t-elle coupé.Je plissai les yeux. Et ? C'est quoi le problème ? Je ne comprenais absolument pas. Son pendentif, son pendentif, son pendentif ...
— Son ... Son ... pendentif de la Guilde ...
Je ne comprenais vraiment pas. Non mais ! Qu'elle me le dise au moins ! Elle, elle est là qui pleure tandis que je me casse la tête avec ce qu'elle essaie de me dire ! Mais dis-le !
— Son pendentif était ... rouge ..., a-t-elle fini.
Soudain, je suffoquai. Rouge ! Mais non ... Ça ne se peut pas. Il ne peut pas être ... Non, non, non, non ! Je ne penserais jamais ça. Le frère à Thalia n'est pas ... Non ! Ça ne se peut pas ... Mon ancien petit ami ne pourrais pas ... faire ... ça ...
Je commençai à pleurer. Perdre contrôle de mes sens. Fermer mes yeux. Voir le noir.
Tomber au sol.
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Guildes
RandomOctra. Thalia. Jyroh. Axel. Tatch. Sewel. Sorciers. Guérisseurs. Guerriers. Guildes des Éléments de la nature. Survivront-ils aux secrets que la vie leur a préservés ?