La pluie me tambourinait la figure. Mes yeux mi-clos, je me rendis compte qu'il devait être une heure du matin. Je me tournai, laissant mes questions qui me martelaient la tête, pour aller sonner chez moi. Ma mère m'ouvrit.
Ses traits déformés par la surprise, elle se jeta dans mes bras et m'embrassa dans mes cheveux châtains.
— Je savais que tu reviendrais ... Oh Octra, où étais-tu passée ? Je te croyais toujours chez Thalia, mais sa mère m'a dit que tu n'étais pas revenue en compagnie de sa fille ...
Un détail me paraissait étrange. Si la mère à Thalia avait dit que je n'étais pas revenue en compagnie de sa fille, est-ce que ça voulait dire que ... ?
— Maman, est-ce que Thalia est revenue chez elle ?
Ma mère n'avait pas l'air de comprendre. Elle fronçait les sourcils en mettant son doigt sur son menton. Elle réfléchissait.
— Oui, pourquoi donc ?
— Euh ..., ai-je commencé.Je ne pouvais pas lui dire à propos de ma rencontre avec Axel, ni le problème avec Jyroh. Non, certainement pas. Pas tout de suite, je ne me sentais pas prête. J'utilisai la première excuse venue.
— Disons qu'on a joué à cache-cache et ... euh, Thalia ne m'a pas retrouvée.
— Ah, bon. Elle est si mauvaise que ça, pour jouer à cache-cache ? a-t-elle demandé.
— Euh, oui.
— O.K. ... Je crois que tu devrais aller te coucher avant d'inventer d'autres histoires, a-t-elle étouffé dans un hoquet de rire.Je lui fis une grimace. Elle me connaît trop bien, merde, ai-je songé. Je sais qu'elle a raison, mais je dois penser.
— D'accord, bonne idée. Je crois que je vais faire un petit somme ... ai-je décidé.
Ma mère hocha et me donna un autre baiser sur la tête. Elle m'avait ensuite dit qu'elle était très inquiète. Puis, elle a posé sa main sur mon front pour y éclaircir mes idées. Cela m'a beaucoup aidé. Un de ses pouvoirs de Guérisseuse, ai-je pensé. Je lui ai gratifié un sourire, puis je suis allée dans ma chambre. J'avais eu des devoirs aujourd'hui, mais j'avais des choses beaucoup plus importantes à régler. En me fermant les yeux, je me défilais toutes les péripéties que j'avais vécues.
Premièrement, les pendentifs rouges. Ton pendentif devient rouge seulement lorsque tu fais quelque chose de mal. Donc, Jyroh et Axel, avaient-ils fait quelque chose de mal ? Et quels étaient leurs gestes ? Comment l'ont-ils fait ? Et à qui ? Ma tête me faisait très mal.
Deuxièmement, Axel. Où voulait-il m'emmener avant que je me réveille ? Pourquoi faisait-il cela ? Quel était son but ? Et que vais-je lui demander demain soir ? Oh, que vais-je faire ...
Les questions me filant dans la tête, je m'endormis d'un profond sommeil.
•
— Octra, Octra lève-toi !
Je me couvrai les yeux d'une main et je rattrapai ma couverture avec mon autre main libre, afin qu'elle ne s'enlève pas. Ma mère la tirait désespérément. Elle a enfin abandonné pour me regarder d'un drôle d'air.
— Lève-toi, il est 10 heures du matin.
Quoi ? Elle m'a laissé dormir ? Pour une fois dans ma vie, finalement ! Mais attends ... S'il est 10 heures, les cours ont déjà commencé ! L'envie de revoir Thalia me poussa hors du lit.
Mais si elle n'est pas là ?
Ma mère m'avait fait des gaufres, le meilleur petit-déjeuner au monde. Je les mangeai lentement comparé en combien de temps j'enfilai mes vêtements et rangeai des livres d'école dans mon sac. Je pris la route qui m'emmenait vers l'école. Je regardai les nuages glisser dans le ciel. Soudain, ils prirent une teinte de rouge. Je clignai les yeux. En les rouvrant complètement, je vis qu'ils étaient blancs. Étrange ..., ai-je songé.
•
En arrivant à l'école, je poussai la porte d'entrée principale. Ensuite je me dirigeai vers le bureau de la secrétaire. Elle me fit entrer et me demanda mon nom ainsi que ma cause de retard. Je ne lui mentis pas, car j'avais trop peur d'avoir des ennuis avec l'école. Elle m'envoya dans ma classe.
Je cognai sur la porte fermée. Une fille rousse de mon groupe m'ouvrit et me sourit. Elle annonça à tout le monde dans la classe que j'étais arrivée. Ils étaient en plein milieu d'un cours d'algèbre. Mon regard filait d'une personne à l'autre. Je vis Thalia. On aurait dit que quelqu'un m'aurait enlevé un poids immense des épaules. Quel soulagement, elle est saine et sauve ! Je lui posai des questions du regard mais elle secoua la tête, comme pour dire on parlera plus tard.
À l'heure de la pause, elle m'emmena dans un coin sombre de l'école entre le bureau du concierge et les gros bacs de poubelles, afin que personne surprenne notre conversation.
— Ça va ? a-t-elle demandé.
— Oui. Comment vas-tu ?
— Euh ..., a-t-elle bafouillé. Pas super. Hier, un beau garçon t'a sauté dessus et t'a tiré jusque dans la forêt. Je lui ai ordonné de me dire ce qu'il fabriquait avec toi, mais il m'a juste poussé en murmurant des mots. Je compris, par après, que ce qu'il disait était un sortilège.
— Quoi ? m'exclamai-je.
— Chut, le monde va nous entendre.
— Un sortilège ... Donc il est forcément un Sorcier ... Ce qui veut dire qu'il a été accepté par les Autorités ... Mais il a fait quelque chose de mal parce que son pendentif est rouge et ...
— Attends quoi ?! a-t-elle crié.
— Chut ! ai-je chuchoté.Son regard fixa le vide. De ses yeux ronds, je pouvais y lire de l'incompréhensibilité, le malaise, la tristesse et la rage. Je savais qu'elle se maudissait intérieurement en se disant qu'elle n'aurait jamais dû laisser partir ce fou avec moi, en me tirant sur le sol.
— Merde ! l'ai-je entendue dire.
— Non, c'est correct. Axel est très gentil ... Enfin je crois qu'il l'est. Il m'a ramené à la maison après notre petite conversation.Ses yeux s'ouvrirent si grands que je pouvais y apercevoir des détails précis de ses iris.
— Vous avez parlé de quoi ?
— Eh bien, je lui ai demandé qui il était, il m'a répondu avec son prénom. Ensuite, je lui ai demandé où on était et où tu te trouvais. Il m'avait répondu qu'on se trouvait dans la forêt Wyqènn, la forêt la plus proche de chez toi. Il ne pouvait pas me répondre pour où tu te trouvais. Suite à cette conversation, il m'a guidée vers ma maison. J'ignorais d'où il savait où j'habitais. Il m'a dit que si je voulais des réponses, de le rejoindre dans la forêt Wyqènn à minuit, ce soir.Les yeux de mon amie étaient si larges, que je croyais qu'elle pourrait gagner un concours de qui a les yeux le plus grands ? très facilement. Je ris superficiellement.
— Je viens avec toi, a-t-elle fini.
— Pas question ! Si tu viens, il se souviendra de toi comme la grosse bête qui voulait arracher une belle jolie fille de ses mains et ne voudra pas répondre à mes questions.
— Bon d'accord, la grosse bête ne viendra pas, mais je vais quand même rester devant la lisière de la forêt. Si j'entends un cri quelconque, je viens à ta rescousse ! Il ne touchera jamais à la plus belle fille du monde !La cloche coupa le son de nos rires.
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Guildes
RandomOctra. Thalia. Jyroh. Axel. Tatch. Sewel. Sorciers. Guérisseurs. Guerriers. Guildes des Éléments de la nature. Survivront-ils aux secrets que la vie leur a préservés ?