Il n'eut plus l'envie de pleurer.
Non, il eut l'envie de faire mal.
Il eut l'envie de détruire.
Il eut l'envie de tuer.
Pourquoi pensait-il à ce genre d'idées sanguinaires soudain ? Il préféra ne pas se poser la question. Appuyé contre le mur depuis un temps qu'il ne saurait compter, il attendait. Il espérait un signe de la part de ses amis. Car maintenant, il le savait.
En effet, il n'était pas fou.
En effet, il n'hallucinait pas.
Il savait, au fond de lui, qu'ils allaient arriver. D'une minute à l'autre.
Tout du moins, ce fut ce qu'il croyait.
En face de lui, il vit de nouveau le visage morbide de ses camarades. Le sang fut séché et Mathieu crut entendre que le mur serait nettoyé dans les jours à venir. Il souffla d'exaspération. Le jeune homme ne savait plus s'il y avait lieu de se battre ou non. Il sentit cette haine profonde qu'il vouait au docteur Frédéric mais ne sut s'il arriverait à revoir le soleil, ne serait-ce qu'une dernière fois avant de peut-être mourir dans ce bagne.
Puis dans ce silence funeste, Mathieu entendit une porte s'ouvrir.
Il releva la tête d'un geste mécanique, les yeux emplis d'un nouvel espoir.
Il vit un vêtement blanc surpassé d'un trait noir.
Maître Panda.
La silhouette tenait un objet entre ses mains. Il crut voir alors le geek avec Monsieur Nounours dans ses bras cajolant.
Le Youtuber discerna plus bas des baskets noires. Était-ce le patron ?
Un collier surplombait le tout. Celui du hippie lui revint en mémoire.
Mais ces images se brisèrent au même moment que sa lueur d'espoir se dissipait dans l'air lourd de cette triste salle d'hôpital. Avec effroi, il revint dans une accablante réalité.
Ce ne fut pas ses personnalités multiples en face de lui mais simplement une psychiatre de ce maudit endroit.
En effet. Elle portait cette blouse blanche qui faisait contraste avec ses cheveux noirs. Mathieu remarqua plus bas ses chaussures de la même couleur, puis plus haut son collier de perle qui se posait sur sa poitrine parfaite. A bien regarder de plus près, Mathieu crut connaitre cette jeune femme. Bien que sa mémoire lui fasse défaut depuis son entrée dans l'asile, ses yeux, son visage, ses cheveux. Son corps tout entier fut synonyme de souvenirs dans l'esprit du Youtuber.
- Monsieur Sommet. Appela-t-elle.
Sa voix, claire et mélodieuse résonna dans les tréfonds de ses pensées. Les deux mots s'entrechoquèrent de nombreuses fois jusqu'à ce qu'il comprenne.
Oui, il la connaissait.
Leur rencontre remontait à un an.
-----------
« J'allais pour la première fois dans un bar chic du quartier latin. Il y avait l'ambiance, un piano jouait une belle composition dans un style jazz appréciable pour de l'amateur.
Je commande un verre, pour dire de profiter de la vue et siroter un petit whisky sans pour autant cacher que je n'aime pas ça...
Puis... Je la vois.
VOUS LISEZ
SLG 86 - Direction l'asile
FanficIl ignorait pourquoi il prenait ces médicaments. Il ignorait qu'il était en danger et pourtant... Un simple jour où il sortit le 85ème épisode de son émission habituelle, quelqu'un vint frapper à sa porte. Puis le rêve prit subitement fin. Son jeu...