Fernando était en chemin pour rentrer au Palace présidentiel. Il ne s'imaginait pas que la berline noire qu'il venait de croiser, et qui semblait rouler à toute allure, contenait trois fugitifs.
Quelques minutes plus tard, il arriva à destination. L'appel de Jaime l'avait quelque peu désorienté. Que s'était-il passé ? Le jeune homme avait semblé troublé au téléphone. Le majordome gara son véhicule, une belle Jaguar type E de collection, et se dirigea vers l'entrée principale.
Une fois à l'intérieur, il trouva rapidement son supérieur. Il semblait très préoccupé.
— Ah Fernando ! Enfin vous voilà ! Mais où diable étiez vous passé ? Avez-vous la moindre idée de ce qui vient d'arriver ?
— Presidente, c'est vous-même qui m'aviez envoyé superviser la situation en ville. Racontez-moi, je n'ai pas tout bien saisi ce que Jaime m'a dit au téléphone.
— Nous avons eu de la visite, figurez-vous. Un commando entier a débarqué ici, armé jusqu'aux dents. J'ai du défendre la demeure seul, sans armes. Heureusement, mon expérience militaire et mon sang-froid m'ont permis de les mettre en déroute. Ils ont ensuite pris la fuite, les lâches, la queue entre les jambes.
Fernando jeta un coup d'œil discret à Jaime, qui secouait la tête d'un air désolé. Cette version n'était probablement pas tout à fait correcte.
— Que venaient-ils faire ici ? Avez-vous une idée ? demanda le majordome.
— Un coup d'état, vraisemblablement ! Je ne vois que ça, répondit le leader en se frottant la barbe, signe qu'il réfléchissait.
— Je pense qu'ils cherchaient quelque chose, enchérit Jaime.
Sous ses lunettes de soleil, le dictateur barbu le fusilla du regard.
— Nous ferions mieux de regarder les vidéos des caméras de surveillance, cela nous permettra surement de trouver des réponses, proposa Fernando.
Ils se dirigèrent ensemble vers la salle de contrôle. La petite salle, dotée d'une pléthore d'écrans et d'ordinateurs ultra-puissants était plongée dans l'obscurité, éclairée par la seule luminosité des différents moniteurs. Fernando s'installa sur le siège principal, et remonta jusqu'au moment de l'assaut.
On distinguait parfaitement les trois hommes entrer furtivement, puis monter les escaliers en direction du bureau présidentiel. Devant la chambre du dictateur, les intrus semblèrent marquer un temps d'arrêt. L'un d'entre eux se mit à parler à son bras, puis les trois hommes reprirent leur route en direction du bureau.
— Pourquoi ont-ils fait une pause ? C'est étrange, demanda Jaime.
Le Presidente se rappela qu'à ce moment, il était en train de chanter sous la douche.
— Ce n'est pas important, continuez, dit-il, se félicitant intérieurement d'éviter un moment gênant grâce à l'absence de son dans les vidéos.
Fernando jouait habilement de la souris, switchant entre les différentes caméras afin de toujours suivre l'action au plus près sur l'écran principal.
Une fois dans le bureau, au milieu de tous les documents éparpillés sur la grande table en bois, les voleurs ne s'étaient emparés que d'un petit objet avant de repartir. La séquence de leur fuite, leur rencontre avec le Presidente, l'arrivée de Jaime, la grenade lacrymogène, tout avait été filmé.
— C'est donc ainsi que vous avez mis un commando tout entier en déroute, Presidente. Très impressionnant, plaisanta Fernando.
— Bon d'accord, j'ai peut-être un peu exagéré, grogna le dictateur, dans sa barbe.
— C'est le moins qu'on puisse dire, ajouta Jaime, plein de confiance.
— Qui t'as autorisé à la ramener, gamin ? cria le grand leader. Tu n'as pas encore gagné le droit de faire ce genre de remarques, alors reste dans ton coin bien tranquille !
Le jeune homme devint rouge comme une tomate. Le président continua :
— Tu as d'ailleurs de la chance d'être encore ici, alors à ta place je ferais profile bas. Fernando, continuez.
Sans un mot, le majordome s'exécuta et zooma au maximum, tout en rembobinant la séquence, afin de distinguer plus en détail quel avait été l'objet volé. Tous avaient rapproché leur visage de l'écran, afin de mieux voir l'image. Celle-ci s'ajusta, et devint parfaitement nette. On y distinguait la clé USB ainsi que le très original porte clés de lama. Le Presidente devint livide.
— C'est une catastrophe.
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El Presidente
ActionSanta Libertad. Une petit cité-Etat indépendante d'Amérique Centrale, dirigée par El Presidente. Son objectif est bien entendu de diriger son peuple d'une main de fer, et si possible d'étendre son influence sur le monde entier. Mais malheureusement...