Juin 2015.
J'adore ce moment. Ce petit instant dans la journée où je suis enfin tranquille, sans personne autour de moi. Je ne suis pas quelqu'un d'insociable, j'aspire tout simplement à plus de vie privée.
Mais, comment en avoir lorsque le centre d'entrainement de son père lui sert également de maison ?
Partir ? Oui, je le pourrais, j'en ai largement l'âge. J'ai tenté plus d'une fois d'en parler avec mon paternel, de négocier un compromis entre lui et moi. Pourtant, malgré mes plaidoiries toutes à mon avantage, il n'a jamais cédé. Sa réponse reste toujours la même ; « Il est hors de question que tu partes James. Et pour aller où ? Tu es en sécurité ici. »
Je partage son avis sur le point de ma destination. Je n'ai clairement pas les moyens de m'assumer, encore moins dans cette ville où le moindre appart' coute une blinde. J'étudie encore à la faculté et ce n'est pas mon petit job dans le café du coin qui m'aidera à payer les factures. Alors, partir, oui mais pas à n'importe quel prix.
Par contre, je ne supporte pas l'entendre parler de sécurité. Je connais son univers, j'évolue auprès de lui depuis mon enfance, j'ai bien saisi son importance dans le monde du combat -légal ou non- et ce que cela entraine, jalousie, cruauté.... Alors non, qu'il ne prenne pas le sujet de ma sécurité comme excuse, qu'il assume enfin ! Oui, je suis la déception de sa vie, l'enfant qu'il ne souhaitait pas, différent de ses espoirs. Le regret que je suis n'a fait qu'empirer en comprenant qu'il n'aurait pas d'autres descendants, je suis et resterais son enfant unique. Mais bon sang, qu'il arrête de me parler de sécurité et qu'il avoue enfin qu'il ne veut tout simplement pas me voir partir. Que malgré tous ses dires il est fier de moi, il m'aime et me veut auprès de lui.
J'ai longtemps cherché l'approbation de mon père mais j'ai compris depuis peu que cela ne servait à rien. Je ne serais jamais l'enfant souhaité. Je n'y peux rien, je suis comme cela. Maintenant, je fais mon chemin dans l'espoir de pouvoir bientôt, tracer ma route. Je veux partir, je ne souhaite plus vivre entouré de ces mecs que je répugne mais pour cela, je dois tenir quelques semaines, mois tout au plus et enfin, je pourrais quitter ce lieu que je hais tant.
- Tu as l'air ailleurs, me fait sursauter une voix.
Je parlais de vie privée il y a encore quelques minutes... Même lorsque je pense être au calme, je ne le suis pas vraiment.
Je me retourne dans l'optique de chasser au plus vite l'intrus mais mes yeux se bloquent face au spectacle s'offrant à moi, Ryan ! Il est arrivé récemment dans l'équipe de mon père, je n'entends qu'éloge le concernant, un bon combattant qui fera très vite des ravages dans la cage. J'ai l'habitude de voir ce genre de mec que tout le monde acclame avant même qu'il ne fasse ses preuves, je n'y prête pas vraiment attention habituellement mais lui, Ryan, je ne sais pourquoi mais je n'arrive pas à me détacher de lui...
Il se tient tranquillement devant moi, l'air de rien, à peine vêtu d'un short d'entrainement, un sourire éclatant sur les lèvres et des gouttes de transpiration dégoulinant le long de son torse des plus appétissants, se frayant un chemin entre tous ses tatouages. Il doit sortir de la salle d'entrainement et je ne comprends pas sa présence ici, dans la cuisine.
J'attends toujours que l'entrainement ait commencé avant de venir déjeuner, je souhaite de la tranquillité, je ne suis clairement pas du matin et ne supporte pas le brouhaha que ces mecs font dès l'aurore. Alors là, je déteste voir Ryan ici. Je voulais être au calme, me détendre avant les cours et là, face à Ryan, je me sens faible. Je déteste ce sentiment. Ce n'est pourtant pas comme si je n'avais pas l'habitude de voir tous ces gars trainés à moitié à poil dans les couloirs mais Ryan, c'est différent.
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James
RomanceQui ne rêverait pas de vivre entouré de garçons ? Dans un lieu où la testostérone règne en maitre. Entouré de mâles plus séduisants les uns que les autres ? Les observant s'entrainer, se battre, se délectant du moindre de leur mouvement. Quoi de...