3-J / Vendredi ou le jour de l'arène

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   Comme toujours, Lola est en retard. Cette fille a toutes les qualités au monde mais le pire défaut qui soit pour moi : un manque cruel de ponctualité. Elle n'arrive tout simplement pas à arriver à l'heure, elle n'y peut rien c'est dans ses gènes il paraît.

   J'ai pris l'habitude de lui fixer un rendez-vous au moins 30 minutes avant l'heure réellement souhaitée mais ce soir, elle se surpasse. Pourtant, elle connaît assez bien mon père, ses rituels à la con qui le poussent à effectuer chaque semaine les mêmes gestes et un soir de combat, il se casse à 19h30 précise de la maison et si je veux sortir, Lola doit être là avant.

- Bordel Lola, je rumine seule dans ma chambre en constatant l'heure.

- James, m'appelle mon père depuis le salon.

   Je déteste le ton qu'il emploie et je sais déjà ce qu'il compte me demander : l'accompagner à ses stupides combats. D'après lui, je devrais être fière de mon rôle, du milieu dans lequel j'évolue et il ne comprend pas mon obstination à rester cachée. S'il s'intéressait un minimum à moi il aurait compris depuis bien longtemps que les combats et moi on n'est pas très pote, je dirais même qu'on se déteste.

- James, appelle-t-il de nouveau vu mon manque de réaction.

- Je passe un coup de fil et j'arrive.

- Fais vite.

   Ce n'est pas vraiment moi qui devrais me dépêcher mais plutôt Lola. Je lui arracherais bien les yeux quand elle agit ainsi mais après, je serais un peu trop seule à la Fac.

   J'attrape mon téléphone en quatrième vitesse et appuie sur l'appel automatique pour tenter de savoir ce que fous ma meilleure amie.

   Évidemment et comme les trois quarts du temps, Lola est sur répondeur. Je me demande toujours à quoi son portable lui sert, elle n'a jamais de batterie, l'oubli ou alors n'entend tout simplement pas sa sonnerie. Voulant tenter ma chance tout de même, je décide de lui laisser un magnifique message :

- Lola tu m'obliges à sortir à te soirée de merde chez Fabio, Lucio ou Stabilo je sais plus quoi alors si tu veux que je sorte, ramène ton petit cul immédiatement.

   Je mets mon téléphone en mode vibreur et sors de ma chambre pour une nouvelle fois, me retrouver nez à nez avec Ryan.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je l'agresse

- Ton père m'envoie te chercher...

- Je lui ai dit que j'arrivais.

- Et il est plutôt impatient, réplique-t-il. Tu comptes aller quelque part ?

- En quoi ça te regarde. Tu as écouté aux portex ?

- Non, non. Je demande tu es particulièrement jolie ce soir.

   Je pourrais sortir la fameuse phrase bateau « Dis tout de suite que je suis moche habituellement » mais je me retiens, de justesse mais tout de même.

   Je décide tout simplement de ne pas lui répondre et de profiter de son compliment. Non, en fait je me réjouis carrément qu'il me trouve jolie. Je suis stupide, naïve mais j'assume. C'est le principal non ?

- Tu ne parles pas beaucoup.

- Je n'ai pas grand-chose à dire.

- Ce n'est pas trop dur ?

- De ?

   Je ne vois pas du tout où il veut en venir et je déteste son espèce d'interrogatoire.

- Vivre ici ? Entouré d'autant de garçon. Tu dois avoir envie de tranquillité, de liberté ?

   S'il savait comment ses paroles sonnent juste. À croire qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert ou plutôt, qu'il écoute fréquemment aux portes. Je devrais me méfier un peu plus de Ryan en plus d'être beau il est loin d'être con. Il modifie complètement mon jugement.

JamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant