Un nouveau départ

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Paul a 16 ans, il est grand, brun, d'un naturel facétieux et avenant. Attiré par la littérature autant que par les sciences dures, il est d'un naturel assez curieux et ouvert d'esprit. Il commence une nouvelle vie lorsqu'il apprend que son père, designer en entreprise, est muté de Paris vers Orléans. Il quitte tout ce qui lui est familier : son espace de vie, ses amis, une partie de sa famille et son lycée. Paul a réussi son année de seconde et a opté pour un Bac L. En plein dans l'adolescence, il espère s'intégrer pleinement dans sa nouvelle vie qui lui tend les bras.

04 septembre 2016

Le réveil sonne. Paul se réveille en sursaut, il s'assied péniblement sur son lit tout en essayant de reprendre ses esprits. En se hâtant de mettre ses lunettes sur son nez, le rappel que la rentrée des classes est imminente est effectué par sa mère qui lui crie en bas des escaliers qu'il doit se dépêcher de se préparer pour pouvoir arriver à l'heure en classe. Il se lève rapidement, descend les escaliers quatre à quatre puis arrive dans la cuisine où le petit déjeuner est déjà préparé.

« Paul mais enfin, dépêche-toi un peu ! Arriver en retard le jour de la rentrée ferait vraiment mauvaise impression ..., angoissa sa mère.

-Mgngnn non mais t'inquiètes, je gère la fougère ! dit Paul entre deux bouchées de brioche au Nutella.

-Mais bien sûr, au train où tu avances tu ne risques pas d'être à l'heure. Voudrais-tu que je t'emmène par hasard ? Le lycée est sur mon chemin de toute façon.

-Pourquoi pas, approuva Paul avec un grand sourire. »

Quand il eut fini de manger, il s'empressa de s'habiller et de prendre son sac afin de rejoindre sa mère qui s'impatientait dans la voiture. Après avoir fermé la porte de l'appartement, il descendit les escaliers qui le séparaient du rez de chaussée et trouva la voiture garée quelques mètres plus loin. Il s'installa sur le siège passager tandis que sa mère démarrait la voiture. Durant le trajet, Paul se remémora, la tête posée contre la fenêtre, son ancienne vie à Paris. Il laissait vagabonder ses pensées le long du canal saint Martin là où avec ses amis, Marie et Louis il aimait passer du temps à bavarder et à rire de tout et de rien. Il se remémorait les longues après-midis d'été avec Antoine, Baptiste et Maëlle dans le centre-ville de Paris lorsque les beaux jours arrivaient. D'autres souvenirs voguaient çà et là dans son esprit lorsqu'il fut sorti de sa rêverie par un son assez disgrâcieux...

« Voyage, voyaaage, beugla la chanteuse à la radio. Il ne s'était pas aperçu que sa mère avait voulu allumer la radio pour le déstresser un peu avant le premier jour de lycée de l'année.

-Ah, non tu ne vas pas remettre ces vieux chanteurs qui puent la naphtaline et qu'on ne voit qu'une fois par an sur le canapé de Michel Drucker, protesta Paul.

- Oh, dis donc Paul un peu de respect s'il te plait. Bon, je vais te déposer un peu avant car il y a des travaux qui bouchent l'accès au lycée. »

Paul descendit de la voiture en remerciant promptement sa mère et courut le long du boulevard qui le menait au lycée. En chemin, il manqua de bousculer une grand-mère qui se rendait au marché du coin. Cette dernière, effrayée par la chute qu'elle aurait pu subir, envoya une flopée d'insultes au pauvre Paul dont les fameux polissons et saloupiauds. Malgré ce fâcheux contretemps, Paul continua son chemin et arriva près de la place du lycée. Des dizaines de lycéens qui étaient en train de rallier l'établissement le confortait dans le fait qu'il ne s'était pas trompé de chemin. Il put enfin ralentir le pas en constatant sur sa montre qu'il avait cinq minutes d'avance. Bien plus de temps qu'il n'en faut pour arriver en classe se dit-il. Il franchit la porte de l'établissement et se fraya un chemin à travers le flot d'élèves en ébullition qui se déhanchaient et se trémoussaient pour fêter leurs retrouvailles après deux longs mois de vacances. Après s'être mangé deux, trois coups de coudes dans le passage et fait marcher sur le pied par des talons aiguilles un peu trop aiguisés, il arriva enfin devant le mur du fond où étaient accrochés de longues listes répertoriant le nom et la classe où devait se rendre l'élève en fonction de son niveau. 

Paul remarqua d'un furtif coup d'œil que sa salle était en B 412. Après avoir remonté le raz de marée humain, il grimpa les quatre étages pour se présenter devant la classe. N'échappant pas à la règle qu'il était naturellement peu ponctuel, il remarqua que toutes les places étaient prises. Il en restait deux ou trois dispatchées dans la salle de cours. Il s'avança entre les rangs et son regard s'arrêta sur une fille assise seule près de la fenêtre. Elle avait les cheveux ondulés et châtains qui descendaient sur ses épaules et son dos, des yeux d'un vert clairvoyant et intimidant mis en évidence par une forme des yeux ciselée de telle manière que l'on puisse avoir l'impression qu'elle nous sonde lorsque son regard se pose sur nous. Sa petite taille était compensée par un port altier apparent bien qu'elle semblait plutôt mal à l'aise. Le contexte de la rentrée des classes semblait devoir lui peser et la stresser un peu. Paul se dit que quitte à stresser lors de cette journée autant trouver un partenaire. Il se rapprocha lentement de la table.

« Bonjour, je peux m'asseoir à côté de toi ?

-Oui, bien sûr.

Bref et incisive, cette fille n'était pas d'humeur à plaisanter.

-Tu t'appelles comment ?

-Paul et toi ?

-Rose ! dit-elle avec une petite voix stridente et pétillante à la fois.

Paul trouvait cette fille naturellement attirante, il avait été happé par son regard de braise. Il espérait grandement en savoir davantage sur elle au cours des prochains jours.Après ces brèves présentations, le cours commença et les paroles échangées s'évanouirent sous le crissement de la craie sur le tableau.

Chroniques d'un amour décomplexéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant