Chapitre 4

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Julie

Mon adversaire est à terre, son arcade ouverte, elle a la cheville enflée, ainsi un poignet qui est cassé. Mes lèvres sont enflées, ma cheville me fait assez mal, et je sens un liquide couler le long de mon front.

  Le combat a duré une bonne demi-heure, il était féroce, en raison que mon adversaire était forte.

Après cette victoire je me change. Je me rends compte que Skuller est devant la sortie, appuyé contre le mur, les bras croisés.

Qu'est-ce qu'il me veut encore ?

  Dès qu'il m'aperçoit, il me lance un regard amusé, ce qui réchauffe les joues. Arrivée à sa hauteur, il m'attrape le bras et me colle contre son torse. Je plaque mes mains sur son torse par réflexe et remarque que ses abdominaux sont durs et bien taillés. Il lève mon menton avec deux doigts et me dit:

– Tu as bien joué ce soir, je ne te croyais pas aussi coriace ! Mais une prochaine fois je serai contre toi et là, on verra qui gagnera.

– Moi aussi je ne t'aime pas, balancé-je en lui envoyant un sourire forcé.

Son regard intense croise le mien, nous nous observons pendant de longues secondes, je sens mon cœur tambourine dans ma poitrine, si fort qu'une l'impression qu'il va sortir de mon corps me submerge.

  Je détourne rapidement mon regard, et me dirige vers la sortie d'un pas boitant. Je prends la route qui mène à chez moi d'un pas boiteux, et je grimace légèrement au contacte de ma cheville avec le sol. Une belle voiture blanche s'arrête à côté de moi, la vitre du passager se baisse et le visage du conducteur apparaît. Le conducteur n'est autre que Skuller, il me lance un sourire charmeur et me propose avec sympathie:

– Tu montes ? Parce qu'avec ta cheville, je pense qu'il te faudra une bonne demi-heure avant de rentrer chez toi.

  Je lui lance un regard hésitant, mais le résous tout de même à monter dans sa voiture. Une odeur de cigarette et de citron réside dans sa voiture, et je remarque que je suis assise sur un T-shirt bleu marine. J'extirpe le T-shirt de sous mes fesses et le pli soigneusement.

– Sais-tu où j'habite au moins ?

– Non c'est vrai, donne-moi ton adresse s'ils-te-plait.

Je lui indique l'adresse, et le remercie à voix basse:

– Merci, Skuller.

Il ne réagit pas, et continue de fixer la route avec concentration. Je pose ma tête contre la fenêtre et attends que l'on soit arrivé, quand il freine d'un coup sec.

  Ma tête vient se cogner contre le siège, puis sur la fenêtre, du sang se met à couler le long de mon front. Il me lance un regard désolé et regarde la route, puis redémarre et s'excuse:

– Désolé, une voiture a freiné d'un coup donc...

– Ce n'est pas grave, je le rassure en essuyant mon front du revers de ma manche.

  Je le regarde intensément, son regard rencontre le mien. Nous nous fixons un moment, son regard noisette, avec cette touche de vert intense, est plein d'émotions, sincérité, inquiétude et un autre que je n'arrive pas à décrypter. Il me sourit et détourne son regard vers la route.

  Le trajet me semble long, jusqu'à ce qu'il coupe le contact, je descends de la voiture et lui murmure un bref merci. Il me lance un sourire charmeur et repart à toute allure.

   J'entre, et allume la lumière même si le soleil n'est pas totalement coucher, ma sœur me revient alors à l'esprit. J'appelle mon frère et lui demande gentiment d'aller la chercher chez son amie Mathilde. Après ce petit appel qui n'a duré que quelques secondes, je pars me servir de l'eau, mais ma cheville me fait pousser un cri de douleur. Je boitille jusqu'à la cuisine, et remplis calmement mon verre, d'eau claire. Je décide de regarder la télé. Je m'installe doucement sur le canapé en prenant soin de ne pas me faire mal, et pose ma jambe délicatement sur la table basse.

Un bruit de verre cassé, se fait entendre au niveau de ma chambre. Je sens la peur m'envahir, mais aussi de la curiosité, je pars vers ma chambre a cloche-pied et remarque que la fenêtre est ouverte. J'observe les alentours, mais ne remarque rien de suspect, sûrement un courant d'air assez violent.

  Un nouveau bruit se fait entendre dans la cuisine, ensuite la porte d'entrée claque, et puis, plus rien. Je me redirige vers le salon et remarque qu'il manque quelque chose sur la table basse, mais quoi ?

***

The Skull BoxerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant