Le soleil commençait à se fondre paresseusement avec l'horizon, donnant au ciel une teinte vermeil. Les ombres naissaient au pied des modestes maisons de bois et s'allongeaient sous la lumière couchante. Le couvre-feu était déjà en vigueur, et tout le monde dormait.
Seule, une ombre solitaire se tenait accroupie sur un toit et fixait la plus belle maison du quartier, à quelques dizaines de mètres en face d'elle Celle-ci, bien que modeste, contrastait avec les bâtisses alentour, tant par la taille que par la modernité qui s'en dégageait. C'était la seule qui comportait une porte avec une sorte d'interphone, et elle semblait plus grande que les autres. L'homme attendait que sa proie voulût bien se montrer. Elle était rentrée chez elle une heure plus tôt qu'habituellement et tournait en rond d'un air agité depuis. Un long frémissement agita son corps : il semblerait qu'elle avait enfin une chance de localiser ce qui avait été volé, des semaines de travail laborieux allaient enfin porter leurs fruits !
Soudain, la porte se déverrouilla et une silhouette enveloppée dans un long manteau sombre se faufila dehors. L'homme s'allongea aussitôt silencieusement sur le bois dur du toit. La silhouette jeta un rapide coup d'œil sur la rue avant de s'engager sur un petit sentier entre deux maisons. L'homme se releva, vérifia que ses deux courts sabres étaient toujours dans son dos et que son arme de poing était bien dans son étui. Puis, il s'avança vers une gouttière et se laissa glisser souplement jusqu'au sol. Il s'engagea ensuite vers le sentier qu'avait prit la silhouette. Celle-ci avançait d'un pas rapide et jetait fréquemment des regards en arrière. Il ne vit pas l'homme habillé d'une combinaison de cuir noir qui le suivait. Ce dernier était étonné : ce garçon évitait les champs de caméras avec une aisance peu commune pour un citoyen du Dôme.
Après un dernier détour, la silhouette entra par une petite entrée de service dans un large bâtiment désaffecté ressemblant à un hangar. La porte se ferma avec un léger crissement. L'ombre sortit de sa cachette et observa le mur décoloré, rongé par l'humidité. Celui-ci faisait une dizaine de mètres de haut. Les premières fenêtres se trouvaient à trois bon mètres du sol et leur rebord n'excédait pas un centimètre : une prise médiocre. N'importe qui voulant savoir ce qui se passait a l'intérieur du hangar aurait du passer par l'entrée, ce qui relevait du suicide, ou aurait abandonné. Mais l'homme n'était pas n'importe qui. Il prit deux pas d'élan, posa un pied sur le mur suintant et se propulsa vers le haut. Il crocheta le rebord d'une fenêtre a deux mains, se hissa à la force des poignets et se redressa sur la corniche. Puis, après un rapide regard a la serrure de la fenêtre, il sortit quelques outils d'une des nombreuses poches de sa combinaison. L'homme inséra deux des outils, et, quelques secondes de travail plus tard, le mécanisme céda et la serrure se déverrouilla avec un petit claquement sec. L'homme sourit : la sécurité laissait à désirer, les voleurs était parti du principe que personne n'accéderait a cette fenêtre... L'inconnu entrouvrit la fenêtre et se glissa silencieusement à l'intérieur.
Il se trouvait dans un immense espace vide, occupé seulement par quelques caisses vides. Les murs du bâtiment étaient beaucoup plus propres à l'intérieur, et une unique ampoule électrique créait une tâche de lumière au centre du hangar. Au milieu de cette tâche se tenait un jeune garçon de dos. Sûrement le complice qui avait donné rendez-vous à sa cible. L'ombre pivota pour avoir une vue d'ensemble et aperçu la silhouette encapuchonnée qui se déplaçait silencieusement vers le jeune garçon. Il restait dans l'ombre et scrutait les alentours. L'homme fut une fois de plus étonné par la dextérité et la prudence du jeune homme.
Enfin, jugeant qu'il pouvait se montrer, le jeune homme s'avança en pleine lumière. Le jeune garçon sursauta :
« -Qui, qui es-tu ? » demanda t-il d'une voix tremblante
La silhouette ne répondit rien et retira son capuchon, dévoilant des traits fins éclairés par un sourire rieur. Il semblait jeune : entre quatorze et seize ans, mais il avait une assurance qui le rendait plus vieux. En voyant son visage, l'autre s'énerva :
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Echappée Belle
Science Fiction2091. Le monde est ravagé par de multiples catastrophes d'origines divers. L'humanité est a son crépuscule. Seul, un refuge garde les ruines de la civilisation humaine d'autrefois: le Dôme. C'est dans ce contexte qu'Eve, une adolescente, sort d'un l...