Chapitre 27 : Înnda

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Premièrement, petite leçon de prononciation :
En Ayen, le ^ marque une liaison, par exemple "în" se prononce comme dans "lapin" alors que "in" se prononce "ine".
Înnda se prononce donc in-nda.
Sa signification sera expliquée plus tard dans le récit.
D'ailleurs, reprenons son cours !

Katyra papillonna des paupières. Elle s'étira, de très bonne humeur. Elle ouvrit les volets et laissa les rayons du soleil levant inonder son visage. Un grand sourire illuminait son visage. Elle avait trouvé sa raison de vivre et comptait s'y accrocher de toutes ses forces.

Elle se rendit dans la salle commune, où elle prit son petit-déjeuner avec ses camarades.
- Bon, j'espère que vous avez préparé vos sacs, s'exclama Eslaya, nous partons de bonne heure.
Elle revint dans sa chambre et lança son sac sur ses épaules.

Ils passèrent la porte du GEYDT. Ils se rendirent dans une gare, afin de prendre un train pour se rendre dans un port.
- L'Aya est une île, et elle a toujours revendiqué son indépendance, leur apprit Eslaya.

Le train à destination de Mînnar va entrer en gare. Veuillez vous éloigner de la bordure du quai.

- Ah, c'est le nôtre ! s'exclama Elvias. Enfin, je vais rentrer au pays !
La gare de Kalvy était bondée en cette matinée de printemps. La plupart des gens étaient en vacances, et ils se rendaient à Mînnar pour profiter des stations balnéaires environnantes.

Les voyageurs de la ligne Mînnar-Kalvy sont priés de se rendre sur le quai 30 pour le contrôle des bagages avant l'entrée ou après la sortie du train. Nous vous remercions d'emprunter nos transports.


Le train était très moderne, et Katyra était étonnée de découvrir qu'il ne nécessitait pas de rails ! Les wagons flottaient dans les airs comme des oiseaux. L'adolescente s'installa dans la banquette et sortit son téléphone portable. Elle n'avait pas reçu de messages, évidemment, ces contacts étant tous morts. Elle soupira et colla sa joue contre la vitre. Le train partit.

On entendit des mouettes. Le trajet avait duré à peine deux heures. Katyra sauta du wagon, suivie de Mitsuko, qui était restée silencieuse pendant tout le trajet, Elvias et Eslaya. La jeune fille inspira et l'air de la mer emplit ses poumons. Mais déjà, Elvias, Mitsuko et Eslaya étaient partis acheter des glaces.

Une trentaine de minutes plus tard, le petit groupe se tenait devant un magnifique voilier, qui avait l'air assez grand. Un homme moustachu en sortit et dit en ayen :
- Police des frontières. Vous pouvez me montrer vos papiers ?
- Tsînne atren pore vatrolere... commença Eslaya.
- J'parle vot'langue, vous savez ! l'interrompit le moustachu.
Eslaya pesta contre son accent qui avait permis au contrôleur de découvrir leur véritable nationalité.
- Je disais donc, nous sommes de pauvres voyageurs qui souhaitons nous rendre en Aya, d'où il est originaire, dit la blonde, sans se démonter.
- L'accès des étrangers à l'Aya est interdit. Toi, t'as quitté l'pays ? Tu mérites pas d'y rev'nir.
Eslaya savait cela, bien sûr, c'est pour cela qu'elle comptait passer pour une ayenne. Malheureusement, sa voix n'avait pas voulu coopérer.
- On te donne trente anneaux d'or* si tu nous laisses traverser.
*Les anneaux d'or sont la monnaie kantussienne. Trente anneaux d'or valent 54,75 € (oui oui, c'est précis)
- Y a pas moyen d'me faire changer d'avis. La loi c'est la loi, ma p'tite dame.
- Et si je vous dis que je suis en mission secrète pour le GEYDT ?
- Si vous l'étiez, vous me l'diriez pas vu qu'c'est secret !
- Vous ne me laissez plus le choix, dit Eslaya.

Elle tendit la main vers l'homme, qui tressaillit. Avec une voix grave et déterminée, elle murmura :
- Înnda.
Le moustachu s'effondra. Mitsuko fixa Eslaya, médusée. Comment avait-elle osé ? Katyra soupira. Elvias se redressa soudainement :
- C'est un sort très puissant. Maléfique. Noir...
- Comme mon âme, railla-t-elle.
Comment pouvait-elle mépriser la vie ainsi ? Ils embarquèrent, le cœur serré.

Les Tours de Brumes (partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant