Chapitre 1

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Léana


Je souffle sur mes doigts, alors que le froid mordant de janvier me pénètre par tous les pores. Je me suis pourtant emmitouflée autant que j'ai pu, mais malgré les différentes couches de vêtements que je porte, je n'arrive pas à me réchauffer.

Il faut dire, cela fait plus de dix minutes que je suis devant cette porte à poireauter comme une idiote. Bon ! C'est de ma faute, je n'avais pas à me présenter avec une demi-heure d'avance, mais j'ai toujours eu cette phobie d'arriver en retard. Je déteste être attendue. Et je ne supporte pas les gens qui sont incapables d'arriver à l'heure.

Un sourire étire mes lèvres alors que je pense à mon oncle Evan et ma tante Mélusine. Ils n'ont jamais réussi à être à l'heure une seule fois dans leur vie. Même le jour où mamie avait mis en place un plan machiavélique pour que Angel et Adélina ouvrent les yeux, ils avaient réussi à avoir vingt minutes de retard. Heureusement que mamie avait toujours une longueur d'avance et leur avait donné une heure fausse en décalant de trente minutes.

– Je peux vous aider ?

Je me tourne en sursautant comme une débile, en n'oubliant pas le petit cri de fille apeurée, avant de me tourner vers la source de la voix. En face de moi, un homme d'une trentaine d'années me regarde en rigolant légèrement. Je fronce les sourcils, pas très contente qu'il se moque de moi de la sorte.

– Peut-être ! Je dois commencer mon stage vétérinaire aujourd'hui, et on m'a demandé de venir me présenter à cette porte à six heures précisément.

L'homme en face de moi penche la tête sur le côté en fronçant les sourcils, et je ne peux m'empêcher de trouver ça marrant.

Avec ses cheveux bruns bouclés qui semblent faire ce qu'ils veulent sur le haut de son crâne et qui maintenant pendent étrangement sur le côté de sa tête, je dois admettre qu'il est assez drôle. Et je ne parle pas de ses lunettes, qui d'où je suis semblent être rapiécées avec du scotch sur la branche droite. Et je ne parle pas de sa dégaine. Il porte un pantalon de toile beige à la Indianna Jones avec une doudoune vert pomme vraiment laid.

Malgré tout, il y a quelques choses dans ses yeux bleus qui me mettent tout de suite à l'aise. Une sorte de gentillesse. Je ne sais pas pourquoi je pense à ça, mais il pourrait être pas mal s'il s'arrangeait un peu.

Je secoue doucement la tête en levant les yeux au ciel, lorsque l'image de mon petit copain hyper sexy passe dans ma tête. Je ne vois pas pourquoi je pense à ça, étant donné que j'ai tout ce qu'il me faut à la maison. Enfin, maison, façon de parler. Nous sommes loin de vivre ensemble Alexander et moi. Et ce n'est pas prêt d'arriver au rythme où vont les choses.

Je me souviens encore avec des papillons dans le ventre du jour où il a posé ses lèvres sur les miennes pour la première fois. Je ressens encore toutes les sensations qui ont traversées mon corps lorsque sa langue s'est appropriée la mienne.

Pourtant, je n'avais plus jamais ressenti tout ça depuis. C'était étrange parce qu'il était toujours aussi sexy et bien foutu. Mais mon corps ne semblait plus vouloir réagir au sien. Ce qui était un peu gênant étant donné qu'il finissait par perdre patience avec moi.

– Vous êtes la stagiaire de l'université de New-York ?

Je hoche doucement la tête et suis surprise du sourire qu'il m'adresse. Il s'approche alors de moi en me tendant la main, son sourire toujours accroché à ses lèvres.

– Harvey Miller. Enchanté de faire ta connaissance.

Un peu déboussolée par le passage au tutoiement, je prends sa main sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. Le fameux Harvey Miller la serre vivement avant de se diriger vers la porte et d'entrer le code qui me fait défaut depuis tout à l'heure.

L'amour bête (sous contrat d'édition chez JennInk)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant