Chapitre 1

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Avez-vous déjà vécu dans votre vie ce moment étrange où vous voudriez avoir un portail pour sauter à travers et vous retrouver dans un endroit moins gênant, moins traumatisant ? Comme par exemple quand vous êtes chez une amie et que vous mourrez de faim en pleine nuit. Vous ne voulez pas piller leurs placards mais vous avez tellement faim que vous le faites quand même et vous faites flipper sa mère qui débarque dans la cuisine alors que vous avez la bouche pleine ? Les dents pleines de Nutella.

Ou quand votre meilleure amie vous laisse en banlieue pour aller rendre visite à son père à New York pendant une semaine et que vous êtes obligée de sortir avec deux filles qui sont les meilleures amies du monde et que vous vous sentez de trop, pas à votre place alors que vous êtes assise à côté d'elles, en train de vous plaindre à vos amis virtuels que vos parents vous forcent à rencontrer des vrai gens.

Et bien ce moment est à l'opposé de ce genre de situations. C'est l'un des meilleurs moments de toute ma vie et ma meilleure amie hurle devant mon visage, célébrant la meilleure chose qui nous soit arrivé jusqu'à aujourd'hui. Nous allons partager une chambre à l'université l'année prochaine.

Le lycée ne me dérange pas mais l'université va être tellement mieux. Pas parce que je me fais de fausses idées sur les fêtes bondées dans les fraternités ou parce que je prévois de rencontrer un mec mystérieux qui prétend détester l'école pour paraître cool. La raison qui fait que je suis si excitée c'est que je vais vivre à quelques minutes seulement du vieux quartier français et que je vais partager ma chambre avec la meilleure amie qu'il est possible d'avoir. Je vais échanger ces fêtes et ce mec contre ma copine et une ambiance moins bondée au café du campus.

Une année de plus et je ne mettrai plus jamais les pieds dans les couloirs du lycée.

Cassant l'ambiance, le concierge, tirant la poubelle, me roule sur le pied. Je m'écarte de son chemin et me cogne contre un mec avec qui je partage les TP en biologie. Dans notre lycée les couloirs sont bondés mais Crane ne se fait pas rouler dessus par des poubelles ou bousculer par les garçons. Dans notre amitié, c'est elle la jolie fille. Elle est blonde, a les pommettes saillantes et des sourcils parfaits. C'est pourquoi personne ne fait attention alors qu'elle saute juste devant moi en secouant son téléphone devant mes yeux. Les mots, 'Service du Logement' clignotent devant mes yeux et elle se remet à crier.

"Je sais, je sais, tu es excitée !" Je l'attrape par sa veste en Jean pour essayer de la calmer. Mais grâce à ses longues jambes, elle saute plus haut et son rire prend le pas sur les cris. Je la lâche et elle pose ses mains sur mes épaules.

"Est-ce que tu réalises ce que ça signifie ?" Crane tape dans ses mains et les pose sur sa tête juste au-dessus de sa queue de cheval. Je secoue la tête, je suis autant excitée qu'elle, je ne suis juste pas aussi démonstrative.

Mon téléphone vibre dans ma poche, c'est un texto de ma mère qui me demande de passer chercher des crackers en rentrant. Avec mon père, ils ont décidé de faire des S'mores (dessert à base de crackers, de chocolat et de Chamallow fondus) ce soir. J'ai l'impression que l'automne est arrivé vite cette année. Tout le monde m'avait dit que la terminale passerait vite mais je n'avais pas idée à quel point c'était vrai.

Je me tourne vers ma meilleure amie, "Je dois y aller, mes parents veulent faire des S'mores et je dois rapporter les crackers", je range mes livres dans mon sac. J'ai deux leçons à étudier et un devoir à rendre pour vendredi donc je récupère mes livres et mes cahiers. J'ai essayé d'utiliser la tablette de ma mère mais elle l'utilise pour son travail, cette saison plus qu'habituellement.

Crane fonce des sourcils et fait une moue dramatique. "Bien, mais cette conversation n'est pas terminée", elle pointe son index manucuré bleu à paillettes vers moi, "On reparlera de tout ça autour d'un café demain matin avant les cours". Elle me prend dans ses bras et me relâche. Elle cherche son téléphone dans ses poches. "Je t'enverrai un message plus tard. Je dois récupérer ma sœur au foot de toute façon."

Le temps de récupérer ma voiture, d'aller au supermarché le plus proche et de rentrer, il est 17h. Ma mère est dans la cuisine, ses cheveux bruns sont torsadés en un chignon sur le haut de sa tête. Ma mère peut se faire des chignons décoiffés, moi je ne peux pas. Ma version d'un chignon décoiffé se résume à décoiffé mais sans le chignon donc je laisse mes cheveux sécher à l'air libre et chaque jour j'espère que ça sera mieux que la veille.

{Note de l'auteur : c'est la première fois que je traduis une histoire alors j'espère que ça vous plaira... :x Cook'}

Weeping Willow (by Anna Todd) en FrançaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant