La maison de Crane est vraiment plus grande que la mienne. Mais si ma maison est remplie de souvenirs de famille et de rires, la sienne n'a pas véritablement d'âme. Ses parents ont fait construire cette nouvelle maison cette année. Tous les souvenirs de l'ancienne maison du marais et l'arbre dans lequel nous avions pris l'habitude de nous balancer ont été détruits par des engins de démolition.
Cranes aime son dressing avec son lustre brillant mais elle échangerait volontiers deux heures par semaine avec ses parents contre tout ce luxe. Ils lui rapportent des cadeaux à chacun de leurs voyages en lui promettant que ce sera le dernier long voyage qu'ils acceptent.
Mes parents attendent patiemment, mon père est assis sur le siège conducteur, devant la maison de Crane. Elle a systématiquement au moins cinq minutes de retard donc aucun d'entre nous n'est surpris après dix minutes d'attente. Je sors mon stylo et mon carnet. J'ai décidé récemment que lorsque mon carnet sera rempli, je commencerai, peu à peu à transférer mes poèmes sur mon téléphone. Il existe quelques applications que je pourrais utiliser, il y en a même une qui a une option vidéo donc quand j'aurai le courage de me lancer, je pourrais même ajouter mes vidéos.
J'ai à peine eu le temps d'écrire une ligne que Crane saute dans l'allée et ouvre la portière de la voiture. Elle grimpe derrière le siège de ma mère et touche la fleur orange brillante accrochée dans ses cheveux châtains bouclés. Ma mère lui sourit et serre sa main un instant avant de la relâcher.
"Désolée, je ne trouvais pas mon téléphone" dit-elle en vérifiant dans son sac que l'objet nécessaire à sa survie s'y trouve bien.
"On peut y aller ?" demande mon père en passant la marche arrière. Crane lui répond qu'elle n'a jamais été aussi prête de toute sa vie et mon père est parti à nous raconter une histoire, un truc à propos de Woodstock et l'apogée de la musique.
Au moment où nous arrivons au Weeping Willow, le petit parking est plein. Il est difficile de se garer dans cette petite rue pavée étroite. Alors que mon père tourne à l'angle d'une boulangerie, une Prius rouge sort de sa place juste devant nous. Mes parents applaudissent joyeusement et Crane et moi nous mettons à rire avec eux. L'air est lourd et humide malgré la brise d'automne. Mes cheveux se mettent alors à onduler, ils deviennent brun et semblent flotter sur mes épaules
Tous les bâtiments de la rue se touchent, chacun est d'une couleur différente. L'extérieur du Weeping Willow est fait de larges briques rouges. Une enseigne est suspendue au-dessus de l'entrée par un épais cordon. Les mots Weeping Willow sont écrits en tourbillons de peinture noire. Un arbre, un saule pour être exacte, est dessiné à côté de l'écriture. Les branches insuflent la vie aux mots et les racines sont reliées à la fin des deux W.
Nous entrons, tout est déjà complet. Quasiment tous les sièges sont pris. Pas de chaises, ni les habituels canapés ne sont visibles. Tout le monde est debout, épaule contre épaule autours de la scène en bois. Les briques derrière la scène sont peintes en un rouge profond. Il y a un tableau au milieu du mur sur lequel sont inscrit des noms.
Je suis mes parents et Crane à travers la foule jusqu'au bar. Je sens mon carnet contre ma poitrine et l'adrénaline qui coule dans mes veines booster mon inspiration. Les idées semblent s'infiltrer dans ce lieu par les fissures des vieilles pierres rouges.
Mon père se mets sur la pointe des pieds pour mieux visualiser la salle, "Je vais nous trouver quatre places pour nous assoir", il regarde autour de lui et remarque qu'il n'y a pas de sièges ce soir et il grimace avec une lueur d'amusement dans les yeux.
"Vous vous chargez des boissons ?" nous propose mon père. Je regarde autour et je suis contente que Crane et moi ayons hérité de la tâche la plus facile.
Weeping Willow est le café le plus branché du quartier et Maya Crawford est la poète la plus éloquente et la plus talentueuse du sud des états unis. Nous avançons à petits pas dans la longue file d'attente. Crane lève sa main en l'air et l'espace d'un instant j'ai l'impression qu'elle va gifler quelqu'un.
Mais non, elle fait un signe à un serveur qui se trouve derrière le bar. Il a les cheveux ébouriffés, blonds avec des racines plus foncées. Une mèche lui tombe sur le front alors qu'il la regarde avec un grand sourire. Ses dents sont blanches et ses lèvres sont charnues. Crane m'attrape par la main et me traine vers lui. Mes yeux se baissent sur son badge où est inscrit son nom. Je suis surprise qu'il porte un badge vu comme ce bar est branché. Son nom est Trent. Il a une tête à s'appeler Trent.
Nos regards se croisent et je me force à lui sourire. J'ai probablement l'air d'une folle mais je ne sais pas quoi faire d'autre. Il rigole, il a un rire léger et chaleureux. Je me ressaisis. En m'approchant, je l'observe attentivement. Ses yeux sont vert foncé, son nez est un peu grand par rapport au reste de son visage mais pour une raison que j'ignore, cela le rend encore plus mignon. J'admire son sourire et la manière charmante qu'il a de se mordiller subtilement la lèvre. Ses lèvres sont d'un rose pâle et il se présente à moi.
"Chaucer" j'essaie de lui répondre. Ma voix compense un peu le manque d'air dans mes poumons. Je m'impressionne de la confiance dont je fais preuve en lui répondant.
"Thé vert ?"demande-t-il en répétant ce que Crane lui a demandé. Il place deux mugs devant nous, un bleu avec des cercles blancs peints sur la porcelaine et l'autre d'un orange éclatant. Instantanément, je pointe du doigt le mug orange et il semble être satisfait de mon choix. J'essaie de ne pas le regarder pendant qu'il verse le lait brulant dans les macchiatos de mes parents et que la vapeur vient se poser sur son visage.
Cranes emporte les boissons de mes parents, me laissant seule avec Trent. Je me demande comment elle le connait et il me répond avant que l'ai pu lui poser la question.
"Je suis un ami de Jesse" il s'essuie les mains sur le torchon noir accroché à sa ceinture. Je dépose mon carnet sur le comptoir et je lui sers la main.
"Je suis l'autre moitié de Crane", je lui dis avec un sourire. Il acquiesce de la tête et rigole, j'adore son rire.
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Weeping Willow (by Anna Todd) en Français
Teen FictionSalut, J'ai obtenu l'autorisation d'Anna Todd pour traduire son histoire Weeping Willow que j'ai adorée. Je vais vous poster un chapitre par jour. Résumé de l'histoire : Chaucer Peets est en terminale au Lycée River Ridge à La Nouvelle-Orléans en Lo...