Chapitre 2

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Thomas: Et bien Claire, faisons connaissance. Quelle est ta couleur préférée?

Il se fout de moi? Ma couleur préférée sérieusement? Mais bon, il faut qu'il pose des questions impersonnels vu qu'il ne veut pas que je sache qui il est.

Moi: Orange.

Thomas: C'est originale, peu de gens aiment le orange, c'est plutôt le bleu en général.

Moi: Oui c'est vrai mais je ne suis pas comme tout le monde. C'est surement pour ça que je n'ai pas vraiment d'amis à l'école, tout le monde pense que je suis bizarre.

Thomas: Je ne trouve pas que la différence soit bizarre. J'appellerai plutôt ça une chance. Une chance de ne pas être comme les autres et ne pas suivre le courant. C'est mieux d'être original, ça permet de se démarquer.

Je comprends son point de vue, mais je ne considère pas ma différence comme une force. Je ne sors pas, je ne bois pas, je n'aime pas le shopping, je lis des BD. Pour la société ce n'est pas "normal". C'est vrai être différent c'est ne pas être comme les autres mais ne pas être comme les autres signifie rester seule. Je suis toujours seule. Je lis des livres sur le temps de midi et personne ne vient me parler, c'est comme si j'étais invisible. On ne peut pas dire que vivre comme ça soit forcément agréable.

Moi: Ouais, si tu le dis. Je peux te poser une question?

Thomas: Non, je pose les questions. Tu dois en savoir le moins possible sur moi tu te souviens?

Ok... Ça a le mérite d'être clair comme ça. Mais il a jamais précisé cette condition.

Moi: Tu m'as demander de ne pas chercher à savoir qui tu es. Mais si on joue comme ça, le jeu n'est amusant que pour toi.

J'attends un moment sans recevoir de réponse. Je dois avoir touché un point sensible.
Je regarde l'heure. 20h. Je ne savais pas que le temps avait passé si vite, il faudrait quand même que j'essaye d'étudier un peu. J'ouvre mollement mon cours, en sort une feuille d'exercice et commence à les résoudre. 2 minutes plus tard je me rends compte que je n'avance pas. Je ne comprend rien.
Je regarde mon portable, toujours pas de réponse. C'est curieux, mais j'ai envie qu'il me réponde. Je ne le connais pas mais c'est assez excitant de parler à un inconnu. Et puis si il ne veut pas changer les règles du jeu, je le ferai moi même et je chercherai qui il est. Moi aussi j'ai le droit de m'amuser.
Il est 22h, j'ai totalement laissé les maths de côté. Tant pis, je raterai cette interro. Je vais me coucher et jette un dernier regard à mon portable. Toujours pas de réponse. Je décide de lui renvoyer un message.

Moi: J'ai fais quelque chose de mal?

Quelques secondes plus tard mon portable vibre.

Thomas: Non

Moi: Alors pourquoi tu ne parles plus?

Thomas: Je réfléchis.

Il peut vraiment pas faire plus court comme message. Ce gars est trop bizarre.

Moi: Si je ne peux rien savoir sur toi, comment je suis censée être certaine que tu n'es pas un genre de psychopathe ou quelque chose du genre?

Thomas: Hum et bien, c'est à toi de me faire confiance. Je ne suis pas un psychopathe.

Ok je suis censée lui faire confiance alors que je ne le connais même pas? D'accord. Je vais jouer. Je vais simplement être prudente. Je ne lui donnerai aucune information qui lui permettrait de me trouver.

Moi: D'accord, je te crois.

Je ne savais pas qu'en disant ça, tout allait changer. "Je te crois".

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