Julie était restée environ deux semaines à l'hôpital. Heureusement, les visites récurrentes de ses amis et de sa famille lui permettait de lutter contre l'ennui en début et fin de journée. Elle feignait d'être heureuse en affichant un grand sourire, mais les récents événements l'avaient perturbée. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il lui arrivait et elle avait juste l'impression que ce n'était qu'une mauvaise blague. Certes, une mauvaise blague très réaliste. Elle en avait assez d'avoir l'impression d'être un personnage de roman à qui il arrive de nombreuses choses incompréhensibles, mais qu'il arrive à déjouer grâce à sa ruse et son courage. Bref, quelque chose de bien niais et ridicule. Pourtant, elle devrait se faire une raison.
Mary lui avait appris que quelqu'un avait assisté à la scène et avait averti la police qu'ils étaient enfermés dans la maison. À la suite de ça, les autorités avaient arrêté le propriétaire de la maison. Un certain monsieur Juice.- Pourtant, ce n'est pas lui le coupable. Il ne faisait pas parti de la bande, ajouta la jeune fille.
- Tu l'as dit à ton père ? Demanda Julie.
- Bien sûr ! Mais il ne veut pas m'écouter... Il dit que toutes les preuves sont contre lui. J'ai eu beau lui dire que ce n'était pas lui, j'ai été incapable de décrire nos agresseurs. Je n'ai même pas été capable de lui donner leur nombre, à part qu'ils étaient plus d'un. Eux deux non plus d'ailleurs, termina-t-elle en pointant Max et Jonathan du doigt.
Julie fronça et sourcils : elle non plus ne parvenait pas à décrire leurs agresseurs. Dès qu'elle se concentrait sur eux, leur image disparaissait, comme s'ils n'avaient jamais existé.
- Au fait, tu comprends ce qu'il s'est passé ? Parce que moi pas, grogna Max.
- On a été agressés, répondit Julie d'un ton ironique ne comprenant pas ce que voulait le jeune homme roux.
- Non je parle de toi.
Devant l'air interrogateur de l' intéressée, il ajouta en criant presque :
- Tu étais morte! Tu as une explication à ça ?
- Oui, mon coeur battait très lentement, c'est pour ça.
- Tu ne nous feras pas avaler ça, Jay.
- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?! Je ne comprends pas moi-même ce qui m'arrive. Ce tatouage qui apparaît subitement, mon état des dernières semaines, notre agression... Je ne comprends absolument rien à tout ça.
Mary les pria de se calmer, ce qu'ils firent. Pourquoi se déchirer pour ça ? Ils étaient tous victimes dans l'histoire.
En plus, c'était vrai, Julie ne comprenait pas. La seule chose, c'était que les trois personnes de ses rêves étaient celles qui les avaient agressés. Elle ne pouvait pas le prouver, mais elle le savait, comme elle avait eu le sentiment qu'Ethan ne lui ferait rien, quelques semaines auparavant.
Plus tard, lorsque ses parents vinrent lui rendre visite, ils étaient souriant et lui apprirent qu'elle pourrait rentrer dans deux jours si tout allait bien. Ils lui parlèrent de plein de choses qu'elle n'écoutait que d'une oreille, trop occupée à réfléchir à ce qu'il lui arrivait. Elle avait le sentiment qu'elle ne faisait que ça en ce moment, réfléchir. Mais bon, elle était confiante, ces questions auraient très bientôt des réponses et elle en était sûre. Après tout, les héros que l'on rencontre dans les livres et les films trouvent toujours des solutions aux problèmes.