Dès qu'elle ouvrit les yeux, elle sauta de son lit. Elle dévora ensuite son petit-déjeuner en cinq minutes, montre en main, et fila sous la douche. Son enthousiasme et son énergie débordante étonna ses parents qui ne comprirent pas ce qu'il lui arrivait sachant qu'elle avait été maussade et anxieuse tout le week-end en raison de sa visite à la prison. Le plus étrange, était qu'elle ne connaissait pas non plus les raisons de son excellente humeur.
- Julie!! Cria Alexandre du bas des escaliers.
- J'arrive! Répondit-elle de la même manière avant de se ruer dans les marches.
Elle suivit son frère dans la petite voiture que leur père lui prêtait en attendant qu'il ait la sienne. Elle était petite et arrondie et ça se voyait qu'elle avait été achetée d'occasion juste à cause du modèle. De plus Alexandre s'énervait souvent quand il la conduisait car " les vitesses passent mal" comme il le disait lui-même. Pourtant, il ne s'en plaignait pas aux parents car il savait que s'il voulait vraiment, il pouvait en avoir une autre. En effet, son père avait accepté de lui en acheter une autre à condition qu'il ait d'excellentes notes et qu'il en paye une partie. C'était loin d'être gagné car même si les notes étaient plutôt bonnes, il ne s'était pas encore décidé à se trouver un petit boulot pendant les vacances. Il préférait faire la fête et courir après les filles. Enfin, après Émily qui avait fini par se lasser d'essayer de le séduire alors que lui s'était visiblementpris au jeu.
Sa soeur préférait qu'il travaille pour se payer sa nouvelle voiture : elle n'en pouvait plus de cette odeur d'essence et de poussière qui persistait même après l'avoir nettoyée. Pendant le trajet, elle tenta quelque chose :- Dis, tu crois qu'Émily va accepter de sortir avec toi avec cette voiture ?
Elle savait qu'elle jouait sur la superficialité, mais son frère réagit au quart de tour :
- Eh! C'est pas une voiture qui va la faire changer d'avis quand même !
- Tu crois ? Lui répondit la jeune fille en haussant un sourcil interrogateur en pensant au jour où elle avait largué son copain après avoir vu la nouvelle voiture flambant neuve de son "collègue" du bureau des lycéens, Thomas.
Sachant à quoi sa soeur pensait, Alexandre fit la moue et fronça les sourcils avant de lui lancer :
- Je sais que tu penses que c'est une trainée superficielle et trop gâtée, mais c'est parce que tu ne la connais pas... et je vais te prouver que c'est une personne sensible, intelligente et un peu rebelle sur les bords.
La jeune fille leva les yeux au ciel sachant pertinemment que maintenant qu'il avait cette idée en tête il ne démordrait pas. Eh oui, il était comme ça : il ne pouvait pas s'empêcher de relever des défis, aussi infimes soient-ils. Pour ne pas entraîner de dispute alors que la journée avait si bien commencé, elle n'essaya pas de le contredire, alors que c'était ce qu'elle préférait faire.
Quand il arrêta le véhicule, le plus loin de la porte d'entrée du lycée évidemment, Julie se précipita à l'extérieur et pris une grosse bouffée d'air congelé. Le ciel était couvert de nuages laineux et épais qui commençaient à jaunir, signe que la neige n'allait pas tarder à tomber. Elle se précipita vers les tables de pique-nique en bois sur l'espace vert sur le côté du bâtiment. Elle y rejoignit ses trois amis et leur sourit en guise de bonjour et Max la regarda surpris et lui demanda :
- C'est le contrôle de math qui t'enthousiasme à ce point.
- Quel contrôle de math ? Glapit la jeune fille en blémissant.
Face aux rires des trois adolescents, elle fronça les sourcils, énervée de s'être fait avoir, mais ne se braqua pas pour autant et les interrogea sur leur week-end respectif. Ils lui répondirent que ce fut un week-end paisible. Conscients qu'elle ne leur demandait pas ça par hasard, Mary lui demanda comment s'était passé le sien.