Chapitre 1 : L'absence...

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> Bellamy <

Je me lève de ma couchette sans motivation pour prendre mon tour de garde auprès du mur électrifié qui protège notre camps. J'enfile rapidement mon uniforme et attrape mon arme pour rejoindre mon poste.

Il fait nuit noire, mais malgré la fraîcheur extérieur, il y a encore beaucoup de monde réunit devant le feu. Je passe devant eux sans leur prêter une réelle attention. Je suis juste pressée de me mettre au travail, de m'occuper l'esprit. Mais c'était sans compter sur ma soeur, Octavia.

- Bellamy ! m'interpelle-t-elle.
- Octavia, dis-je en retour sans m'arrêter pour autant.

Elle me rattrape à grandes enjambées.

- Wahou, tu m'as l'air rudement pressé !
- Ouais.
- Ça va durer encore longtemps ?
- Quoi donc ?
- Ta mauvaise humeur continuelle !

J'hausse un sourcil, surpris. Je m'apprête à répliquer que je ne suis pas de mauvaise humeur mais Octavia me devance.

- Et ne dis pas le contraire ! Depuis qu'on est rentré du Mont Weather, tu n'es plus toi même.
- Octavia, après ce qu'on a fait, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement !
- Je sais, mais Bel', laisse nous t'aider à surmonter ça. On peut y arriver, ensemble.
- Je ne crois pas non.

Et j'accélère le pas pour couper court à la conversation.

Ensemble.

Ce simple mot me rappelle Clarke, lorsque que avons actionner le levier qui a décimé tout un peuple, mais qui a tout autant sauvé nos amis. Il faut dire que ces derniers temps, beaucoup de choses me ramène à elle. Je demande souvent si elle est encore en vie, si elle va bien. Les premiers temps après son départ, nous l'avons cherché, en vain. Même Lexa, le commandant des Natifs, a fait mener des recherches de son côté, pour la retrouver. Mais rien. Enfin, d'après ce qu'ils disent. Depuis leur trahison au Mont Weather, nos rapports sont tendus. Nous évitons le plus possible d'avoir affaire à eux, mais Octavia, Lincoln et la chancelière Abby font tous pour maintenir la paix entre nos deux peuples. Je pense que ce qui nous motive tous pour rester en paix est le sacrifice de Finn, et aussi tout ce qu'a accompli Clarke avant de partir.

- Ah, Blake, te voilà enfin. Rien à signaler jusqu'à présent. Bon.courage.
- Merci, répondis-je, distant.

J'ai demandé à avoir ce poste quand on a arrêter de chercher Clarke. Ça devenait trop dangereux, plusieurs d'entre nous se sont blessés au court des recherches. Alors, j'ai trouvé cette solution pour éviter les autres. La nuit, je veille et je m'assure de la sécurité de notre camps, sans compter que je me sens utile. Et le jour, je dors. Ainsi, je n'ai pas à faire semblant d'aller bien puisque je les vois que très rarement.

Je comprends Clarke, je comprends pourquoi elle est partie. Après tout, je réagis exactement comme elle : je m'isole des autres. Simplement, mon devoir de protection envers ma petite soeur me retiens, ainsi que la promesse que j'ai fait à Clarke de veiller sur tout le monde. Même si c'est tellement dur de leur faire face, après tout ce qu'on a dû faire pour les sauver. Mais surtout, c'est dur de continuer à vivre avec le sentiment que chaque bouffée d'air est volée.

Mais si je la comprends, je lui en veux tout autant. Surtout que j'ai ce sentiment qui ne me quitte pas que tout les deux, on aurait pu su'rmonter ça ensemble. Qui mieux qu'elle peut comprendre ce que je ressens ? Et qui mieux que moi peut comprendre ce qu'elle ressent ?

Je chasse Clarke de mes pensées et me concentre sur la surveillance des environs du campement. La nuit se révèle être encore une fois une nuit tranquille, et à l'aube je suis remplacé. Il ne me reste plus qu'à aller chercher de quoi manger au réfectoire avant d'aller me recoucher. Je veux faire une petite sieste avant de partir à la chasse avec Jasper, comme on a maintenant l'habitude de faire tous les deux jours.

- Bellamy !

Qu'est-ce qu'on me veut encore ? Je me retourne et voit que c'est Marcus qui veut me parler.

- Comment vas-tu ?
- Ça peut aller, répondis-je sèchement.
- La patrouille de nuit s'est bien passée ?
- Rien à signaler.

Il adopte une mine contrite.

- Ça n'a pas l'air de vous plaire ?
- Je ne sais pas quoi en penser à dire vrai...
- C'est à dire ?
- Et bien, la dernière rencontre d'hier entre la chancelière Abby et le commandant ne s'est pas déroulée au mieux. Et elle nous a clairement fait comprendre qu'elle allait nous tenir à l'oeil.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Le sujet de Clarke a été abordé... - J'imagine sans peine la suite ! Il faut qu'on contrôle les sortis du camps pendant quelque temps. Pas de risque inutile.
- Bonne idée... Je regrette vraiment que tu es quitté le conseil, tu avais ta place parmi nous.
- Je... Je ne suis pas prêt.
- Je ne veux pas te brusquer Bellamy. Je te demande juste d'y penser.
- D'accord.
- Je sais que le départ de Clarke a nous tous affecté plus ou moins, mais il faut continuer à avancer.

Je déteste parler de Clarke. Dès qu'on aborde son sujet je me braque. Encore une fois, je comprends tout à fait qu'Abby et Lexa se soient emportées en parlant d'elle. Elle est notre corde sensible.

- Je continue d'avancer même si c'est difficile de le faire sans elle. Mais le dur, ce n'est pas pas tant son départ, mais d'accepter tous ce qu'on a dû faire pour survivre et se protéger les uns les autres.
- Je comprends, me dit-il en exerçant une pression de sa main sur mon épaule.
- Prévenez-moi si la situation évoulue. Je vais aller voir si on a suffisamment de quoi manger, sinon je rapporterai la chasse avec Jasper à un plus tard.
- Non, allez-y tout de suite, si les Natifs ne sont toujours pas là, il faut en profiter pour remplir le garde-manger. Demande aussi peut être à Octavia et Lincoln de vous accompagner.
- Je vais faire ça, approuvé-je.

Je me mets aussitôt à la recherche de ma soeur et de son petit ami, qui acceptent de nous accompagner sans cacher leur étonnement de me voir demander de la compagnie. Une fois que l'on a rejoint Jasper, qui râle parce que je ne l'ai pas prévenu de la présence d'Octavia et de Lincoln, je leur explique la situation.

- Je comprends mieux pourquoi on est là, plaisante ma soeur.
- Aller O', on se met en route ! rallié-je.
- Et re-voilà mon Bellamy autoritaire ! se réjouit-elle en retour.

Elle réussit à m'arracher un sourire, si rare ces derniers temps et nous nous mettons en route.

Après plusieurs heures de traque et de cueillette fructueuses, nous rentrons au campement. Une fois que notre butin est rangé pour être conservé, je retourne dans ma tente pour me réfugier tout droit dans ma couche, exténué. Mais j'ai tout juste le temps de m'allonger et de fermer les yeux que l'agitation générale qui règne dehors parvient à piquer ma curiosité à vif. Je sors donc voir ce qui se passe en m'approchant du mur électrifié, et je peux dire que je ne m'attendais à tout sauf à ça.

Car en dehors du camps, il y a Clarke qui s'approche doucement. Plus elle avance, plus je remarque qu'elle est dans un sal état. On voit très clairement qu'elle a lutté pour survivre, elle semble couverte de sang. Une fois assez proche du camps, elle s'arrête, comme si elle attendait notre réaction. Mais ici, plus personne ne parle. Tout le monde, y compris moi, dans sa surprise, reste cloué sur place.














Prochain chapitre : Le retour de Clarke...

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