Chapitre 8

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Je me réveille doucement grâce à la lumière du jour. Je constate que je suis toujours dans le fauteuil. C'est bien ça, pour une fois que Raphael ne m'a pas déplacé. Je retire peu à peu la couverture et me lève pour aller récupérer des vêtements propres.
-Qu'est ce que tu fais?
Je me retourne.
-Désolé de t'avoir réveillé, chuchotais-je à Raphael. Je prenais des vêtements propres, je vais aller me doucher.
-Ahh..
Il secoue la tête.
-T'es motivée.
Je lui souris et je m'en vais dans la salle de bain prendre une douche bien chaude. J'espère que cette journée se passera bien, j'ai besoin de rigoler en ce moment je ne sais pas pourquoi. Je sens comme un vide dans mon coeur mais je n'arrive pas exactement à expliquer ce que c'est.

De retour dans la chambre, maquillée et préparée, je vois Raphael tourner en rond le téléphone à la main. Il ne m'a pas remarquée.
-Et explique moi comment tu veux que je lui dise ça moi? Non mais tu imagines ce que ça peut lui faire?
Mais de quoi il parle? Une voix continue de résonner dans le téléphone mais je ne l'entends pas bien. Raphael répond:
-Ah oui? C'est à vous d'y dire à Rose, pas à moi.

Pourquoi est ce qu'ils parlent de moi? L'interlocuteur dit quelque chose à Raphael et celui-ci crie:
-Mais vous croyez que ça va être facile de lui dire que ses parents ont eu un accident?
Quoi!? Je lâche un hoquet de surprise et fait tomber ma brosse à cheveux par terre. Raphael se retourne.
-Merde, dit-il et il raccroche.
Mes parents? Ce sont de mes parents dont il parlait? Mais qu'est ce qu'il leur ai arrivé? C'est pour ça qu'ils ne répondaient pas hein, qu'ils ne m'ont pas envoyés de messages. Mais qu'est ce qu'ils ont fait pour avoir un accident? Est ce qu'ils sont gravement blessés? Est ce qu'ils vont bien? Les questions fusionnent dans mais tête. Il faut que je les vois. Raphael se rapproche de moi, il a l'air plus embarrassé que jamais.
-Je, je suis désolée que tu l'apprennes comme ça, je...
Mes larmes coulent.
-Rose je..
-Chut.
Je dépose mon index sur sa bouche pour qu'il se taise et je ferme fort les yeux. Ce n'est pas réel, ce n'est pas possible. Mais quand je les rouvres Raphael se tient toujours devant moi et un sanglot m'échappe. Il est rapidement suivit d'un deuxième puis d'un troisième. Raphael m'attire et je pose ma tête contre son tors. Je laisse mes larmes couler. Mes parents bordel, ce sont mes parents! Je n'arrive pas à croire qu'ils leur est arrivé cette merde, putain! Ça va être quoi la prochaine sérieux?
-Ils n'ont pas de blessures trop importantes, dit Raphael. Seulement, le choc les as beaucoup secoués et ils sont à l'hôpital pour surement... un bon bout de temps. Au moins jusque mi août.
Sachant que nous sommes fin mai, c'est pas super. J'espère qu'ils guériront au plus vite.
-Je veux aller les voir, dis-je.
Raphael secoue la tête et je me dégage de lui.
-Pourquoi? Ce sont mes parents!
-On ne peut pa...
-Putain mais tu ne comprends pas? Je n'ai qu'eux dans la vie! Ils m'ont toujours poussé à avancer et je leur dois énormément de choses! Je ne peux pas les laisser comme ça alors qu'ils sont souffrants. T'imagines comme ils doivent être inquiets à l'heure qu'il est? Déjà qu'ils sont en mauvais état, je ne veux pas que ça empire à cause de ça! J'aurais du me douter qu'il y avait quelque chose qui clochait, ils ne répondaient pas à mes messages mais je ne m'en suis pas préoccuper, quelle gosse indigne.
-On ne peut pas y aller aujourd'hui! Mes parents rentrent demain et nous iron avec eux.
-Et pourquoi est ce qu'on est obligés d'attendre tes parents? Tu n'as pas d'autres voitures chez toi?
-Si mais...
-Bah alors, t'attends quoi? Et dis moi pas que tu ne sais pas conduire car je sais que c'est faux.
Il soupire.
-Écoute, je ne peux pas t'y amener, mes pa...
-Mais quoi tes parents? Qu'est ce que ça peut bien changer qu'ils soient là où pas?
-Ils veulent pouvoir nous accompagner et rassurer tes parents en leur disant que nous te garderont pendant ton absence.
Je croise les bras et ris d'ironie.
-Tu crois vraiment que mes parent me laisseraient dormir ici? Ils ne connaissent même pas les tiens, ils ne vont pas me confier à des inconnus.
-Nous ne sommes pas des inconnus. Mon père est un grand collègue du tien, ça va faire 7 ans qu'ils travaillent ensembles. Alors si nous arrivons à les convaincre, tu pourras rester chez nous car c'est là que tu es le plus en sécurité. Tu sais que c'est ce qu'il y a de mieux pour toi.
Il essayé de me prendre la main mais je l'ai retiré brusquement.
Je sais très bien qu'il ne m'emmènera pas les voir aujourd'hui alors je ne continue pas. Oui, peut être que ce que je vais faire est très gamin et idiot mais je m'en fiche. Je m'assois sur le fauteuil et je ne bouge plus. Je ne lui adresse plus la parole. Je rapproche mes jambes de ma poitrine et je pose ma tête contre mes genoux. Je fixe le mur d'en face d'un regard vide et je fais ce que, venant des petits on appel: du boudin.

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