Chapitre V

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Lorsque la voiture démarra et qu'elle se retourna vers la vitre arrière et qu'elle vit sa mère debout, le regard triste, Anna ressentit un pincement au coeur, tristesse et culpabilité commençaient à s'y emplir. Certes sa mère lui avait gâché ses vacances,oui c'est ce qu'elle pensait, elle ne méritait pas de subir sa colère car après tout ne lui pardonnait-elle pas toujours toutes ses fautes ? Cesse donc d'être rancunière la sermonait sa conscience. S'étant retournée, l'adolescente admirait ce quartier qu'elle ne retrouverait pas de sitôt!
<< Modou, s'adressant au chauffeur, la route est encore longue? Combien d'heures devront-nous faire pour arriver?
- Nous avons quatre heures de route à faire Anna. Tu as le temps de te reposer si tu veux.
- En effet, en plus j'ai sommeil, approuva-t-elle en baillant.
- Je te réveillerais quand nous serons presque arrivés histoire de te donner le temps de reprendre tes esprits.
- Oui! À plus tard Modou fut la dernière phrase qu'elle dit avant de sombrer dans un profond sommeil. >>
Ah quel enfant ! Tout à fait la fille de son père pensa le chauffeur un sourire à peine remarquable se dessinant sur ses lèvres.

Anna Diagne s'était peu à peu retiré de son sommeil profond grâce à sa musique préférée; Modou la connaissait tellement bien, il savait que cette chanson allait la ravir en entendant la réveiller. Elle s'étira hâtivement et lâcha un petit bâillement sonore.
<< Alors nélaw nga bou bakh? On arrive bientôt s'enquit le vieux chauffeur.
- J'ai presque bien dormi mais il y avait pas mal de secousses à un moment lâchant au passage un deuxième bâillement.
- Oui tu sais ma fille, les routes dans les régions reculées sont presque impraticables. Mais ne t'inquiète pas, nous arrivons.
- Il faudrait faire quelque chose n'empêche, c'est trop dangereux.
Mais bon..! Puis tirant sur son joli haut elle se confia, tu sais Modou je suis tellement triste de partir loin de chez moi et de venir dans cet endroit où je ne connais personne. J'appréhende beaucoup comment mon séjour va se passer. Elle baissait en même temps la tête.
- Anna, ne t'inquiète surtout pas. Tout va bien se passer, il est toujours bien pour un homme de savoir d'où il vient, de se ressourcer. C'est ta famille, ils ne peuvent qu'être gentils avec toi la rassurait son chauffeur.
- Me ressourcer dis-tu? Mes seuls repères sont mes parents là-bas. Comment se ressourcer au près de gens inconnus? Je suis perplexe avait rétorqué la jeune fille.
- Tu verras ne t'inquiète, et en se garant, il lui annonça leur arrivée.>>
Comme si cette annonce l'avait réveillée, elle se rendit compte qu'elle n'avait même pas pu observer le paysage que leur offrait la route. Elle se rattrapera au retour se promit-elle intérieurement. Elle fit de même que Modou, en ouvrant la portière de la voiture comme par automatisme.
L'adolescente au caractère bien trempée se retrouvait, maintenant, face à un univers bien différent du sien. Un léger vent chaud la traversa dès qu'elle y mit pied. Elle était surtout frappée par l'impeccable propreté qui y régnait. Cela la surprenait énormément. Il y avait des arbres à intervalles réguliers, et un puits qu'elle pouvait apercevoir au loin. Cases et maisons en briques dont la peinture était défraîchie complétaient le décors. Elle était bien surprise d'ailleurs, ne s'attendant pas à voir des maisons en briques.
Anna fut tirée de sa contemplation par le chahut des enfants qui les avaient d'ailleurs déjà encerclés poussés par leur curiosité bien grande.
<< Viens allons-y je vais te conduire chez ta famille dit Modou en tirant les affaires qu'il avait déchargé entre temps.
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MémorableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant